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Tunisie‑Algérie : coopération militaire confirmée et rumeurs démenties

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Depuis plusieurs semaines, un document attribué à un accord militaire entre la Tunisie et l’Algérie circule sur les réseaux sociaux, alimentant un vif débat dans l’espace public tunisien. Si cet épisode révèle un renforcement réel de la coopération bilatérale, il met aussi en lumière une crise de communication et une perception fragile de la souveraineté nationale.

Sur le plan officiel, un accord de coopération militaire a été signé le 7 octobre 2025, lors de la visite du ministre tunisien de la Défense en Algérie. Co‑signé par le général d’armée Saïd Chanegriha et le ministre tunisien Khaled Sehili, ce texte vise à renforcer les relations militaires et sécuritaires, à travers l’échange d’informations, la formation et la coordination face aux défis transfrontaliers.

Pourtant, la version du document qui circule dépasse largement ce cadre. Elle évoque des dispositions alarmistes, comme une intervention directe de forces algériennes sur le territoire tunisien ou des restrictions sur la signature d’autres accords internationaux. Cette version n’a jamais été publiée officiellement et n’a reçu aucune validation institutionnelle reconnue.

Plusieurs experts et responsables politiques ont appelé à la prudence. Selon un spécialiste du Maghreb, ce qui s’est « ébruité » ressemble davantage à une ébauche ou à un projet de texte non signé, plutôt qu’à un accord contraignant. Les initiatives bilatérales d’octobre ont effectivement eu lieu, mais leur contenu officiel n’a pas été rendu public.

Cette situation souligne un manque de transparence. Le bref démenti du président tunisien Kais Saïed, qualifiant la fuite de « falsification », ne remplace pas un communiqué détaillé de la présidence ou des ministères concernés. Sans information claire, l’opinion publique reste dans l’incertitude sur des sujets sensibles touchant à la souveraineté nationale.

Du côté algérien, la réaction a été ferme : les autorités ont rejeté l’authenticité du document, le qualifiant de « falsifié et non fondé ». Certaines clauses proposées sont incompatibles avec la politique étrangère et la Constitution algériennes, qui interdisent toute intervention hors cadre international sans approbation parlementaire.

Malgré cette controverse, la coopération entre Tunis et Alger se concrétise par une série d’accords récents dans la sécurité, l’économie, la culture et les infrastructures, consolidés lors de la 23e session de la Grande Commission mixte tuniso‑algérienne en décembre 2025. Le véritable défi reste de combiner cette coopération stratégique avec une communication transparente, afin de rassurer les sociétés civiles sur la préservation de leur souveraineté et de leurs mécanismes démocratiques.

Mourad Benyahia 

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