Jeudi 27 février 2020
Le RCD dans le viseur du pouvoir ?
L’administration des impôts a envoyé un courrier sommant le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de payer l’hallucinante somme d’un milliard de centimes pour occupation de son siège régional.
Hallucinante histoire ! « L’acharnement contre le RCD prend de l’ampleur et redouble d’ingéniosité dans les procédés. Aujourd’hui le 27 février 2020, le parti a été destinataire d’une correspondance émanant de la recette des impôts de la wilaya d’Alger (document joint) sommant le RCD de s’acquitter, sous huitaine, de la somme de dix millions neuf cent quarante-cinq mille dinars soit plus d’un milliard de centimes. Dans la même missive, notre siège est désormais classé comme un local à usage commercial. S’agit-il de la poursuite de la compagne orchestrée par la police politique contre le RCD ou bien pour nous faire payer le fait d’avoir permis au PAD d’y organiser, à trois reprises, ses activités publiques devant le refus injustifié du ministère de l’intérieur ? » s’interroge le parti.
« Une chose est sûre, rien ne semble être un obstacle pour le pouvoir de fait, y compris la loi pour nous faire payer notre autonomie et notre implication aux cotés des populations pour mettre fin à un régime qui est dans les faits condamné par ses propres pratiques. Il faudra faire bien plus que cela pour pouvoir soumettre le RCD », crâne le RCD dans ce communiqué rendu public dans la journée.
Il coule de source que vu l’engagement du RCD dans le mouvement de dissidence, certains voit derrière dans cette mesure la main du pouvoir. Il pourrait par ce biais punir ce parti « trop impertinent et incontrôlable ». Il faut rappeler qu’il y a un mois, le wali de la wilaya d’Alger avait envoyé un courrier pour intimer l’ordre au parti d’interdire ledit siège aux citoyens extrapartisans.
Il« ne doit être utilisé que pour les affaires administratives », avertit le wali. A l’époque e RCD avait déjà exprimé son étonnement en rappelant que « les sièges du parti, à quelque niveau que ce soit, sont ouverts aux citoyens pour discuter des problèmes du pays».
Même Noureddine Yazid Zehouni du temps de son règne au ministère de l’Intérieur a concocté quelques attaques pour récupérer le siège régional du RCD. C’est dire que les hommes passent mais les pratiques demeurent les mêmes.
Cette lettre arrive à un moment où le RCD concentre de nombreuses attaques et une crise interne. Il y a quelques jours, la chaîne de télévision El Hayat, proche du pouvoir, a révélé qu’un homme aurait été interpellé par les services de sécurité se dirigeant vers la capitale et transportant avec lui quelques 3000 comprimés (psychotropes). L’homme interpellé aurait avoué qu’il transportait ces psychotropes au niveau du siège du RCD à Alger. Dans la foulée, un groupe de l’APW de Tizi-Ouzou a annoncé sa démission du parti. Les huit élus ont annoncé leur démission lors de la dernière session extraordinaire de l’APW. Curieusement ces élus sous les couleurs de leur parti n’ont pas hésité à se constituer en groupe d’indépendant.
Ce retrait arrive après celui, il y a quelques mois d’un groupe de députés. Il faut croire que depuis le rapprochement du RCD avec le FFS et les tentatives de convergence politique avec d’autres partis en vue de constituer un front républicain, Mohcine Bellabas et le RCD sont confrontés à des attaques étrangement croisées et machiavéliques.