23 novembre 2024
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Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene et Tartag condamnés à 15 ans de prison

URGENT

Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene et Tartag condamnés à 15 ans de prison

Saïd Bouteflika, frère et ex-puissant conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et les deux anciens puissants patrons du DRS Athmane Tartag et Mohamed Mediene ont vu lundi leurs peines de 15 ans de prison confirmées en appel.

Jugés depuis dimanche par la Cour d’appel du tribunal militaire de Blida « Saïd Bouteflika, le général (Athmane) Tartag et le général (Mohamed Lamine) Mediene ont eu 15 ans de prison » pour complot contre l’armée et l’Etat, a déclaré à l’AFP Me Boudjemaâ Guechir.

Cet avocat, qui a assuré la défense de la quatrième co-accusée dans ce procès, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT, trotskiste), a indiqué que la peine de sa cliente avait été réduite à trois ans, dont neuf mois ferme, et qu’elle « allait sortir ».

« Saïd Bouteflika, le général (Athmane) Tartag et le général  Mohamed Lamine Mediene ont eu 15 ans de prison. Le premier verdict a été confirmé », a déclaré à l’AFP Me Boudjemaâ Guechir.

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Détenus depuis leur arrestation en mai 2019, les quatre accusés avaient écopé de 15 ans d’emprisonnement lors d’un procès éclair en première instance en septembre, devant le tribunal militaire de Blida, pour complot contre l’autorité de l’armée et de l’Etat.

Comme en première instance, le procès en appel s’est déroulé à huis clos et les journalistes sur place ont été tenus à l’écart de la Cour d’appel militaire, bouclée par un imposant dispositif de sécurité. Peu d’éléments ont filtré sur le déroulement de l’audience dimanche, durant laquelle les accusés ont été entendus.

Les avocats des trois accusés présents avaient plaidé l’acquittement. Le général Athmane Tartag, alias « Bachir », ancien Coordinateur des Services de sécurité, a refusé de se présenter dimanche et lundi devant la Cour et ses avocats étaient absents lundi, selon Me Farouk Ksentini, avocat du général Mediene, alias « Toufik ».

« Plan de déstabilisation » 

Me Ksentini a assuré plus tôt qu’il porterait le dossier devant la Cour suprême en cas de condamnation de son client. Ce dernier a dirigé durant 25 ans, jusqu’à son limogeage en 2015, le tentaculaire Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), structurellement rattaché à l’armée mais dans les faits véritable « Etat dans l’Etat ». Au faîte de sa puissance, il était surnommé « le Dieu de l’Algérie ».

Le général Tartag, ex-bras droit de « Toufik », lui avait succédé en prenant la tête de la Coordination des Services de sécurité (CSS), qui a remplacé le DRS démantelé.

Principal accusé de ce procès, Saïd Bouteflika, 62 ans, fut l’influent conseiller spécial de son frère Abdelaziz durant ses 20 ans de présidence (1999-2019). Son pouvoir s’était renforcé au point d’être considéré comme le « président-bis », à mesure que déclinait la santé du chef de l’Etat, victime en 2013 d’un AVC qui l’a laissé paralysé et aphasique.

Dans le box était également assise, Louisa Hanoune, une proche de la famille Bouteflika. Tous quatre sont accusés de s’être réunis en mars 2019 pour élaborer un « plan de déstabilisation » du haut commandement de l’armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du « Hirak », puissant mouvement populaire de contestation du régime apparu le 22 février.

« Pas de complot » 

Pour de nombreux observateurs, les co-accusés apparaissent comme les vaincus d’une longue lutte de pouvoir ayant opposé, sous la présidence Bouteflika, l’état-major de l’armée et le DRS.

Selon l’accusation, Saïd Bouteflika entendait s’appuyer sur les ex-patrons du renseignement pour limoger le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, jusque-là indéfectible soutien du chef de l’Etat qui l’avait nommé à ce poste en 2004.

Abdelaziz Bouteflika a finalement démissionné le 2 avril 2019, quelques heures après un ultimatum de l’état-major de l’armée demandant son départ « immédiatement ».

Mme Hanoune a admis sa participation à une réunion avec Saïd Bouteflika et « Toufik » le 27 mars, au lendemain d’une déclaration du général Ahmed Gaïd Salah demandant publiquement le départ du pouvoir de M. Bouteflika. Mais elle a nié tout complot.

« Il n’y a pas de complot », a également expliqué à l’AFP Me Khaled Bourayou, autre avocat du général Mediene. Les jours suivant cette rencontre, le général Gaïd Salah avait publiquement dénoncé des « réunions » visant à « comploter » contre l’armée. Deux semaines après le départ du président Bouteflika, il avait nommément accusé le général Mediene de « conspirer » contre l’armée.

Le général Gaïd Salah, qui a incarné la réalité du pouvoir entre le départ d’Abdelaziz Bouteflika et l’élection de son successeur Abdelmadjid Tebboune le 12 décembre, est décédé le 23 décembre à 79 ans.

La défense, qui estime que le défunt est à l’origine des poursuites, espérait que son décès changerait « la donne » du procès. En vain.

Auteur
Avec AFP

 




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