Jeudi 23 janvier 2020
Ce qu’a dit Tebboune à des patrons de presse
Le président Abdelmadjid Tebboune a souligné, mercredi à Alger, la nécessité de préparer une base solide pour construire une économie nationale axée sur la production et les start-ups qui créent de la richesse, appelant en même temps à respecter l’éthique des pratiques économiques et à assurer la stabilité du cadre juridique régissant l’investissement.
Abdelmadjid Tebboune a affirmé, lors d’une entrevue organisée avec des responsables de médias nationaux publics et privés au cours de laquelle il a évoqué plusieurs questions nationales et internationales, qu’il y a nécessité de préparer une base solide pour bâtir une économie nationale à travers les compétences nationales existantes et l’encouragement des start-ups qui contribuent au développement économique et au renforcement de la machine de la production locale créatrice de richesses.
A cet égard, le président de la République a indiqué que les start-ups disposent désormais d’une banque dédiée et qu’il n’existe plus d’obstacles pouvant empêcher le lancement véritable de l’économie nationale.
Evoquant le dossier de l’investissement, le chef de l’Etat a relevé que « tous les opérateurs nationaux intègres ont des capacités et des moyens pour contribuer au développement du pays et à la création des richesses afin de sortir de la situation de dépendance vis-à-vis des prix du pétrole, au demeurant une ressource épuisable ».
Appelant à trouver le moyen de créer d’autres richesses et de compter sur la jeunesse algérienne qui dispose, a-t-il mentionné, des « capacités pour le faire », le président de la République s’est dit opposé aux investissements dans les industries lourdes.
« Ces projets nécessitent le recours à l’expertise et à l’engineering auprès de parties extérieures, ce qui engendre des coûts colossaux, ainsi que des délais de réalisation longs », a-t-il expliqué.
En ce qui concerne les réformes économiques, le président de la République a assuré que celles-ci ne sont pas « ajournées ».
« Nous y travaillons, mais il n’ y a pas de marge d’erreur possible. J’ai demandé aux ministres de l’Industrie et du Commerce d’organiser une rencontre nationale sur la nouvelle économie pour un changement de mentalités dans la gestion des banques en vue de parvenir à une économie fondée sur des bases solides », a-t-il en effet clarifié.
L’importation, une activité complémentaire à la production nationale
En outre, le chef de l’Etat a mis l’accent, lors de cette entrevue, sur le rôle des start-ups, affirmant que les promoteurs de ces entreprises pourront entrer en production dans une période n’excédant pas une année et demi et assureront l’emploi et peuvent exporter sans grandes contraintes leurs produits.
S’agissant de l’importation, il a précisé que cette activité doit être « complémentaire à la production nationale », annonçant de manière solennelle que le gouvernement est prêt à donner des instructions aux banques afin d’aider toute personne qui investit dans le développement ou la transformation de la production nationale en leur accordant des crédits pouvant atteindre 90% de la valeur du projet, en sus de la priorité en ce qui concerne l’accès au foncier industriel.
Quant à la valeur de la monnaie nationale, le président de la République a soutenu que celle-ci avait été affectée par le recours au financement non conventionnel ainsi que d’autres facteurs, rassurant toutefois que « le Dinar connaît à présent un frémissement » et qu’une « légère stabilité des réserves de changes » a été enregistrée.
Au sujet de la situation financière du pays, le chef de l’Etat a tenu à préciser que celle-ci n’est pas « critique », mais qu’elle n’est pas pour autant « normale », comme cela fut le cas les deux dernières années.
« Il y a une certaine amélioration. Les recettes fiscales augmentent et il y aura d’autres mesures », a-t-il encore fait savoir, faisant état dans ce sillage de la révision de certaines taxes instituées dans la loi des Finances 2020 pour « une meilleure équité ».