Malgré les menaces du ministre de la Justice, les magistrats ont décidé de poursuivre leur grève entamé il y a maintenant une semaine.

Dans un communiqué rendu public hier, le Syndicat national des magistrats souligne qu' »en l’absence d’une solution à la crise, le mouvement de protestation se poursuivra avec la même cadence, tout en veillant à plus de discipline afin d’éviter tout dérapage potentiel en faisant face aux mesures d’improvisation prises par le ministère ».

Le SNM souhaite toutefois la fin de son mouvement qu’il conditionne par des « mesures rationnelles pour mettre fin à la situation, de sorte à préserver l’autorité des institutions de l’État et aussi la dignité des magistrats et l’intérêt des justiciables ».

Les magistrats qui revendiquent la fin des interventions du pouvoir dans les décisions de la justice, se défendent de toute volonté de créer des troubles. « Les magistrats ont toujours fait preuve de sens de la responsabilité et d’amour pour le pays, loin de toute surenchère. Les services du ministère doivent cesser leurs procédés policiers dans la gestion de la crise », se défend le SNM dans son communiqué signé par le président du syndicat Issaad Mabrouk.

Cependant, le syndicat national des magistrats met en garde contre « toute atteinte à un juge quelle que soit sa situation ». Car une telle dérive ne fera qu’« attiser la colère de tous les magistrats (…) la réponse du syndicat ne sera que détonante et ce quelle que soient les conséquences ».

Le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati a qualifié le mouvement de grève des magistrats « d’illégal et de contraire à la loi, reprochant aux juges d’avoir manqué à leur engagement ».

Le précédent créé ce dimanche au tribunal d’Oran, avec l’intervention musclée des gendarmes contre les magistrats ne fera qu’aggraver la colère de ces derniers.