22 novembre 2024
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Karim Tabou, où l’âme révoltée d’un peuple en marche

REGARD

Karim Tabou, où l’âme révoltée d’un peuple en marche

Je ne sais plus quoi écrire concernant ce qui se passe dans mon pays, j’ai épuisé ma plume digitale et tari mon ancre virtuelle tant les sujets sont abondants.

 Tel lors d’un bachot, je me noie dans l’abstrait tant que les énoncés du « problème Algérie » s’entremêlent pour ne rien cristalliser dans le cheminement de mon raisonnement que je souhaite objectif.

 En plus, le tintamarre politique dans lequel nous fermentons, malgré nous, m’empêche de conjecturer une solution pour assurer, au moins, une moyenne acceptable pour gagner ma croûte assis derrière un bureau, mon écritoire étant trop austère pour une muse qui viendrait s’y aventurer afin de m’inspirer.

De prime abord, même du haut de mes quarante-six ans, aujourd’hui, c’est un examen trop difficile pour moi, oui moi, la pauvre victime du fondamentalisme importé des germaniques avec en prime le fameux « T » à trimballer toute la semaine, nous étions des cathos en blouse blanches sans aucun avenir professionnel et religieux d’ailleurs.

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De ce fait, j’abandonne et je me lance dans la poterie traditionnelle, c’est plus simple et apaisant loin de la furie ambiante, je ne m’en porterais mieux, l’érosion politique me ronge les quelques neurones qui me reste.

Vu la nouvelle profession que j’envisage, je ne peux me passer de penser pour galber et nettoyer les imperfections de mes futures œuvres, ben oui, « je ponce donc j’essuie », il faut rester cartésien même dans le monde manuel des citoyen, « cruche » que nous étions.

Cela dit pour sortir un peu de la gadoue, aujourd’hui, nous pouvons observer deux camps bien distincts qui viennent planter le décor de cette tragédie grecque qui se joue devant nous en ce moment, vous me direz, ce n’est pas les sept contre Thèbes mais nous n’y somme pas loin.

Le premier campement étant celui des candidats « démocrates » libérés de la servitude, comme par miracle, qui pensent que seules les élections de décembre peuvent nous sortir de la panade qui se présente à grands pas.

De plus, ils savent que de toute façon la raison du plus fort est toujours la meilleure, « laissons le peuple jacasser et tout se ratatiner petit a petit, de toute façon un vendredi ce n’est rien, il est noyé dans la semaine paisible ou nous pourrions manœuvrer et faire  bella figura » .

Le deuxième camp, lui, compte les irréductibles marcheurs qui veulent voir une refonte totale du système tel qu’il est, une révolution des mœurs en politique quitte à y laisser des plumes sans goudron cela va sans dire.

« De toute façon, nous n’avons plus rien à perdre, nous ne somme plus a mille milliards de dollars prés , une manne dilapidée pour nous crée une oligarchie inculte de plus, tolarde, ce n’est pas des Mikhaïl Khodorkovski , pour la plupart ,ce sont des aigrefins et rien de plus ».  

Pis encore, même en face d’un tel constat, celui des manifestations de chaque vendredi, vous trouverez toujours des adeptes de la théorie du complot.

C’est normal, il n’y a qu’à aller dans n’importe quel estaminet  pour constater la chose, les avis y sont mitigés et les solutions encore plus, ça parle puis ça parle et sa parle encore . 

Il n’en demeure pas moins que les vendredis sont des vérités que nous ne pouvons pas écarter d’un revers de main, le peuple parle assez fort pour être entendu par des personnes raisonnables.

Pour certains, ce n’est qu’une frange du peuple toujours la même, qui s’exprime et je respecte ce point de vue, c’est la démocratie, bien que … 

La compréhension a ses limites dans la sobriété du philosophe en herbe que je suis, rien que de me rappeler Ouyahia et ses lectures des filets pleins de vent provoque en moi une tempête de colère, cependant le savoir prit dans les mailles de ces mêmes filets me réconforte un peu, non, à dire vrai, beaucoup. 

Pour finir, il me reste assez de force pour dire ce que je pense du traitement infligé à Karim Tabou, notez que je ne suis pas l’un de ses partisans, objectivement c’est important de le savoir, mais je suivais de temps à autre ses interventions sur les réseaux sociaux et autres médias, comment l’éviter ? Dans mon milieu retreint et désert je l’ai baptisé le Chavez algérien.

Mise à part quelques fois ou il n’a pas su faire passer son message dans du « politiquement correct », je trouve cette personne attachante, en vérité, c’est un bon gars qui fait son bout de chemin, c’est ce que je pense de lui, j’aurais vraiment aimé avoir un brin de causette avec lui, pour comprendre ses idées à la source mais l’occasion ne s’est point présentée.

Je vous assure que je ne sais même pas de quoi il est accusé aujourd’hui, mais je voudrais si vous le permettez parler d’un homme que je n’aie jamais rencontré. C’est un exercice difficile j’en suis conscient mais, ce n’est pas impossible.

Il y a trois moments fort où Karim Tabou m’a vraiment ému aux larmes :

La première était lors de sa rencontre inopinée lors d’une marche, je ne me rappelle pas de laquelle d’ailleurs, les manifestants lui ont présenté les trois enfant de feu Nabil Assfirane , un marcheur de la liberté mort d’un arrêt cardiaque lors d’un vendredi de manifestations.

Les larmes qu’il versa pour les enfants orphelins m’ont bouleversé, ça ne pouvait pas être une mise en scène car je connais l’émotivité et la sincérité dans le regard de quelqu’un, il était même gêné.

La deuxième était lors d’une vidéo, elle aussi amateur, sur le toit de sa maison en train de construire une sorte de buanderie, une brique a la main.

Sans faire partie d’une loge, je connais le monde de la maçonnerie, rien que de l’avoir vu travailler j’ai cerné le personnage et la répartie dont il jouit. 

La troisième était lors d’un meeting à l’université de Tizi-Ouzou ou il se leva en arborant le drapeau national pour signifier que, pour lui, c’était le plus important et que l’unité du pays était un sacerdoce et que l’Algérie pouvait être qu’unie avec toutes les diversités qu’elle comporte.

Je ne veux pas rentrer dans des histoires politiques mais force est de constater que Tabou descend dans la rue avec les manifestants, loin de son fief parfois, et il est aussitôt adopté par la foule.

Vous pouvez penser ce que vous voulez mais une chose est certaine, Karim Tabou est loin devant tout le monde qui prétend mener le pays, qu’il soit en détention me laisse dans l’incompréhension la plus totale.

Sauf si il y a une révélation abracadabrante à son sujet , il n’en demeure pas moins que ce personnage a gagné ma confiance .

Auteur
Nazim Maiza 

 




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