Samedi 1 décembre 2018
Vers qui va pencher le mouvement des Gilets Jaunes !
Le phénomène des Gilets Jaunes a surgi dans une France que l’on croyait anesthésier par la victoire de Macron. Comme d’habitude, le syndicat de l’ordre établi (médias et ‘’spécialistes’’ en sciences sociales) a été pris de court. Et comme d’habitude, ces ‘’spécialistes’’ ont seriné leurs poncifs et remontrances contre un mouvement social qui n’obéissait pas à leur ballet idéologique.
Ils n’ont cessé de ressasser le même refrain, le président a été élu démocratiquement et qu’il faut attendre le prochain scrutin pour lui donner congé.
Qu’il n’y a pas d’autres politiques à cause du marché international des prix du pétrole, à cause de directives de Bruxelles et bla bla bla et patati et patata. La rue crie que la fin du mois se termine le 10 du même mois, les champs Elysées brûlent et les petits pompier du système pensent venir à bout de l’incendie avec leur moulins à parlote qui participent plutôt à l‘extension de l’incendie.
Ainsi leurs paroles vides de sens mais enveloppées de l’arrogance des gens suffisants étaient le symbole de leur déconnexion avec la réalité. Cette attitude a rappelé aux militants qui connaissent l’histoire de France, cette phrase attribuée à la reine Marie Antoinette ‘’s’ils ont faim et qu’ils n’ont plus de pain, donnez leur de la brioche’’ (allusion au peuple qui criait famine) (1).
A notre époque où les images nous renseignent sur les protagonistes de cette lutte de classes que les imbéciles pensent qu’elle est morte et enterrée, les images des manifestations de rues et les débats sur les plateaux de télés, symbolisent à merveille l’existence de deux Frances.
Quel est la ‘’carte d’identité’’ de cette France actrice de ce mouvement social ? Ce sont grosso mode des couches populaires (ouvrière(e)s et d’employé(e)s du secteur des services), victimes au fur et à mesure de la mondialisation. Les salariés de cette France souffrent de la faiblesse de leur pouvoir d’achat et de leur relégation dans un espace à la périphérie des villes. Et comme ça ne suffit, le système les a ‘’élu’’ comme variable d’ajustement à chaque fois que l’Etat a besoin de boucher les trous de son budget.
En face d’eux, des gouvernements font des promesses bidon (Hollande, mon ennemi est la finance et Macron sa première décision a été d’abolir l’impôt sur la fortune) et veulent faire croire leur indépendance vis à vis des grandes entreprises et de la finance internationales. La base sociale de ces gouvernements est forcément riquiqui car les enfants chéris de la mondialisation ne font pas le poids devant une déferlante populaire qui prend la rue comme témoin et champ de lutte. Voilà pourquoi l’inquiétude et même la peur commence à s’installer dans la société.
La peur se manifeste car on pressent de plus en plus que ce mouvement incontrôlable et incontrôlé jusqu’ici, risque de déboucher sur une aventure à caractère révolutionnaire.
Et cette peur est d’autant plus présente que les Gilets Jaunes ont la sympathie du pays et que tous les partis politiques le soutiennent à distance pour ne pas être accusé d’être des manipulateurs pour tirer les marrons du feu.
Cette question de ‘’draguer’’ les classes moyennes est un paramètre de l’histoire. Une révolution ou son contraire triomphe quand elle arrive à attirer une partie des classes moyennes qui se joint au combat des classes populaires.
La réponse à la question posée par le titre de l’article sera donnée par la tournure des événements en cours. A côté du champ de bataille des rues et carrefours dans tout le pays, se déroule une autre bataille, idéologique et politique. L’issue de cette bataille dépend comme d’habitude de la compréhension de l’intelligence de l’Histoire propre aux protagonistes de ces événements qui sont d’ores et déjà entrés dans l’Histoire.