Lundi 19 avril 2021
Le journaliste Rabah Karèche placé sous mandat de dépôt : Liberté dénonce
Rabah Karèche, journaliste au quotidien Liberté, a été placé sous mandat de dépôt ce lundi 19 avril. Une énième affaire d’arbitraire, de répression qui vise les derniers résistants de la presse.
Le fait est assez grave. Le journaliste Rabah Kareche, correspondant du quotidien Liberté à Tamanrasset, vient de subir les foudres du régime en place. Faut-il s’en étonner ? Non car depuis l’installation de Tebboune à la présidence et l’arrivée d’Amar Belhimer au ministère de la Communication, la presse a essuyé attaques, intimidations, menaces, voire même procès comme ce fut le cas pour le journaliste Khaled Drareni.
Les accusations retenues contre le journaliste de Liberté auraient prêté à sourire dans un autre conteste, mais dans le cas présent, il y a lieu de s’indigner devant le mépris que représente cette affaire Kareche. Le placement de ce journaliste sous mandat de dépôt est une atteinte grave (une autre !) à la liberté de la presse. Elle ocnstitue une dérive totalitaire, une atteinte à la Constitution mais aussi et surtout un signe de fragilité insondable de ceux qui sont aux affaires. Un régime qui a peur de la liberté en général et de celle de la presse en particulier, est faible.
Il y a un constat qu’il faut dresse par ailleurs : sous l’ère du ministre Belhimer, la presse vit ses pires jours depuis l’indépendance ces 30 ans dernières années. Le chantage par la publicité, le verrouillage de l’information, les intimidations et les convocations ne suffisent plus au régime.
Désormais, les journalistes qui seraient tenté par quelques accès de liberté ou volonté de faire leur travail sont susceptibles de se retrouver dans les fers.
Le recul de la liberté de la presse, voire la vassalisation de la majorité des titres constituent un danger pour les quelques derniers titres qui vaille que vaille luttent pour leur survie. Nous exprimons évidemment ici et maintenant notre solidarité avec ce journaliste embastillé et le quotidien Liberté.
La direction de Liberté a rendu public le communiqué suivant pour dénoncer son arrestation.
Liberté a appris avec stupéfaction la mise sous mandat de dépôt de son journaliste Rabah Karèche, correspondant à Tamanrasset.
Convoqué dimanche par la police, puis placé en garde à vue, le journaliste a été présenté hier matin devant le procureur de la République qui a transféré le dossier au juge d’instruction. Ce dernier a décidé, à notre grand étonnement, de placer le journaliste en détention provisoire.
Rabah Karèche a été longuement interrogé sur un article publié le jour même de sa convocation par les services de sécurité. L’article en question n’est autre que le compte-rendu d’une manifestation publique organisée par des citoyens de la région qui contestent le nouveau découpage territorial.
Officiellement, il est reproché à notre journaliste la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société », la « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « l’usage de divers moyens pour porter atteinte à la sureté et l’unité nationale ».
Il va de soi que ce ne sont là que des accusations fallacieuses qui cachent mal une volonté de faire taire le journaliste et l’empêcher d’accomplir en toute objectivité son travail, comme l’attestent ses nombreuses convocations, ces derniers mois par les services de sécurité.
Connu pour son professionnalisme et son sérieux, Rabah Karèche a de tout temps fait de l’éthique et de la déontologie son sacerdoce.
Le collectif de Liberté dénonce avec la plus grande énergie cette énième atteinte à la liberté de la presse et exige la libération immédiate du journaliste.
Halte à la persécution de la presse
Le journalisme n’est pas un crime