Samedi 15 février 2020
Qui a décidé de fermer le café Hasni à Oran ?
A Oran, on n’aime pas les lieux de mémoire manifestement ! Il en est ainsi du café « Chez Hasni », devenu un lieu de pèlerinage des fans de ce chanteur assassiné par un groupe terroriste le 29 septembre 1994.
C’est à quelques mètres seulement de ce modeste café que cheb Hasni a été abattu. Depuis ce jour fatidique, ce troquet était devenu un lieu de rencontre des nostalgiques du chanteur. « On vient de partout pour se recueillir, prendre le pouls du lieu où Hasni a été assassiné, j’ai vu même des Marocains et des Tunisiens », témoigne fièrement un habitué.
Tout a basculé il y a un an. « Un commissaire de police a débarqué et a intimé l’ordre de fermer le café », confie un habitant du quartier. Pire, ajoute un jeune. « Même la plaque commémorative de l’assassinat de Hasni a failli être brisée par cet officier , que lui a fait Hasni pour mériter un tel sort ? », ajoute-t-il interrogatif. Sacrilège ! « Pourquoi s’acharner sur la plaque de Hasni ? C’est quand même grave, on veut nous enlever même la mémoire ! » crâne un étudiant.
Depuis, ce café populaire où trônaient de nombreuses photos de l’icone du raï est fermé. Son propriétaire n’a rien pu faire devant la loi d’airain de ce commissaire. Pour qui ? Pourquoi cette décision de fermeture d’autorité ? Même si cet officier peut avoir des raisons légales de fermer le café indiqué à quoi bon s’en prendre à la plaque commémorative ?
Dans la ville qui a vu Hasni chanter l’amour, la vie, la fraternité, il y a donc des hommes pour lesquels il est insupportable que la mémoire populaire se souvienne d’une victime du terrorisme.
Que font les autorités culturelles ? Pourquoi leur silence ? Hasni ne mérite-t-il donc pas un lieu de pèlerinage ?