Lundi 12 février 2018
Un millier de médecins résidents grévistes se rassemblent à Alger-Centre
Environ un millier de médecins résidents, en formation de spécialisation, en grève depuis le 14 novembre sont rassemblés lundi en plein centre d’Alger, bravant l’interdiction de toute manifestation dans la capitale algérienne, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants ont réussi à se réunir en milieu de matinée devant la Grande Poste, bâtiment emblématique d’Alger, malgré un impressionnant dispositif policier, en tenue et en civil, déployés tôt le matin et qui filtraient de façon stricte l’accès au quartier.
Les protestataires, entourés par un cordon policier serré et des camions bloquant l’accès à la place où ils sont rassemblés, étaient toujours assis devant la Grande poste à la mi-journée, scandant notamment « Résidents, dignité ! ». La tension est à son comble.
La police n’est pas intervenue dans l’immédiat pour tenter de les disperser.
Dans un communiqué publié dimanche, le syndicat des médecins résidents a rappelé l’échec des nombreuses réunions avec les autorités et le manque de volonté de celles-ci à trouver des réponses aux revendications des médecins.
Les quelque 13.000 médecins résidents algériens, diplômés de médecine générale qui étudient une spécialisation à l’issue d’un concours, poursuivent leur grève déclarée « illégale » le 24 janvier par la justice et boycottent les concours de fin de spécialisation.
Ils réclament notamment l’abrogation du « service civil » les obligeant à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées au terme de leurs longues études (7 ans de médecine générale + 4 ou 5 ans de spécialisation), en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.
Ils demandent aussi une réforme de leur formation, la révision du statut de résident et de pouvoir bénéficier, comme les autres Algériens, des dispenses de service militaire après 30 ans.
Le 3 janvier, une tentative de manifestation de médecins résidents dans les rues d’Alger avait été violemment dispersée par la police, faisant 20 blessés parmi les manifestants, selon le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).