Vendredi 2 février 2018
Chronique du chaos régnant dans une clinique spécialisée
Tout a commencé, il y a quelques ‘années lorsque le professeur Bouarroudj M, a voulu mettre sur pied la maternité Bouatoura (mère-enfants). Celle-ci s’avéra une véritable catastrophe non seulement pour la prise en charge des pensionnaires (femmes enceintes) mais aussi pour les accouchements (manque de médecins, spécialistes, lits équipements et autres). A rappeler que la plupart des femmes enceintes, notamment de la ville de Batna et environs devaient se déplacer pour accoucher dans les maternités de Ain Touta et à Merouana où le taux de mortalité de bébés était en croissance, sachant que le déplacement se faisait dans des conditions difficiles. Et les communes les plus proches sont à entre 36 et 45 km.
Pris en charge par la wilaya, la structure a été carrément rénovée, et a été équipée, le tout pour une enveloppe approximative de 25 milliards de cts. Aussitôt pris en charge par la wilaya, la structure hospitalière (maternité Bouatoura Meriem) mère-enfant, a été rénovée à 100 % avec un équipement moderne et décent. Ensuite, il y a eu l’installation du professeur Bouaroudj. Eu égard au manque de médecins et médecins spécialisés, le Pr Bouaroudj a mis au point une étude pour la création d’une école à commencer par former des médecins résidents en gynéco-obstétrique.
Ce professeur a rencontré plusieurs difficultés par une bonne partie venant du personnel de son administration. A l’exemple de ce responsable administratif qui l’avait poursuivi en justice. La raison ? Ce professeur avait interdit à ce responsable de pénétrer sans la tenue de protection et sans autorisation dans le bloc opératoire. Le ton est monté entre les deux personnes. Certains propos lâchés par ce responsable éconduit auraient été à la limite de l’insulte. « Tu n’es pas chez toi !! », lui a-t-il lancé.
Cette interdiction n’a pas plu à notre responsable qui est allé se plaindre au directeur. Mais sans suite. Ce professeur nous a confié que des malades ont été hospitalisés dans son service sans qu’il soit consulté encore moins qu’il donne son avis. Cet agissement a fait déborder le vase.
En colère, le professeur de gynécologie avait pris congé. L’administration de la maternité n’a même pas prit la peine de le soutenir. Pire, le responsable de la maternité a montré une certaine satisfaction de le voir partir en disant clairement que la maternité de Batna n’a besoin ni de profs ni de résidentes. Hallucinant de cynisme !!!
Une réunion a été tenue par le syndicat des médecins dans un après midi de septembre de l’année 2016 à la faculté de médecine. Cette rencontre a été présidée par le professeur Boujouref (traumatologue). Plus d’une quinzaine de professeurs, toutes spécialités confondues, plusieurs maitres assistants, médecins et l’ensemble des résidentes, sans oublier les 250 étudiants en médecine qui avaient déjà organisé un sit-in dans la cours de la faculté pour apporter leur soutien au professeur Bouaroudj Mohamed.
Plusieurs intervenants ont soulevé les problèmes souvent rencontrés par la mauvaise gestion caractérisée par quelques responsables administratifs, d’autres sont intervenus pour dénoncer le mauvais traitement imposé par quelques autres responsables administratifs. Et surtout l’ingérence et l’incompétence de quelques responsables de l’administration, a-t-on appris auprès des professeurs et maitres assistants en médecine. Il est à savoir qu’une pétition appelant au soutien au professeur Bouaroudj a réuni plus de 1000 signatures. Ils revendiquent le maintien du professeur en gynécologie Bouaroudj Mohamed dans la faculté de médecine à Batna. La fin de la réunion a été ponctuée par un standing-ovation au professeur. le départ du professeur a causé non seulement le blocage de la formation et aussi a mis en péril la vie et l’encadrement de la formation des 44 résidentes. A noter qu’il n’existe que 5 à 7 professeurs de gynéco-obstétrique en Algérie répartis à travers les quelques wilayas comme Constantine, Alger, Oran, Blida, Annaba et Batna. Mais ces derniers ne peuvent en aucun cas assurer l’encadrement et la continuité de la formation des 44 résidentes en péril. Aussi, il est à signaler que depuis l’absence du professeur au sein de l’établissement Meriem Bouatoura la maternité de Batna, on a enregistré plusieurs décès chez les femmes comme chez les bébés.
A défaut de mise en place de mesures incitatives convaincantes, les médecins résidents, qui protestent depuis l’année dernière, réclament l’amélioration des conditions de travail et l’encadrement de leur formation et celle des médecins résidentes futures, apprend-on. Il faut signaler que les résidentes ont frappé à toutes les portes à commencer par les responsables des différentes directions du secteur sanitaire de la wilaya, puis elles ont saisie par correspondance (la tutelle) et le ministère, mais sans résultat.
Au cours de ce mois de janvier, le wali Siouda Abdelkhalek a pris la situation en mains afin d’éclaircir et apporté une solution adéquate à cette ’affaire qui a trop duré. Interrogé à ce propos, le wali Siouda Abdelkhalek a indiqué au Matin d’Algérie âpres avoir examiné la situation et ayant accordé l’importance à ce dossier concernant la formation des résidentes et ayant un entretien positif avec le professeur. Apparemment le problème est réglé, a confirmé le premier responsable de la wilaya. A rappeler aussi que le centre hospitalier universitaire (CHU) de Batna prend en charge une couverture sanitaire d’une importante population, soit plus de six wilayas y compris toutes les wilayas du Sud. Notamment dans certaines spécialités de pointe, comme pour le secteur de la gynécologie qui dispose actuellement d’un seul professeur qui fait office de formateur. Abdelmadjid Benyahia