Mercredi 17 janvier 2018
Quand Bouchouareb décidait de la mort économique de Kia Algérie
Le lancement du nouveau cahier de charges par l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb a été une occasion pour ce dernier de redistribuer les marchés à ses amis et d’éliminer ses ennemis.
Décidément l’ex-puissant ministre de l’Industrie s’est fait plaisir dans le monde des affaires algériennes. Selon une information révélée par Algériepart, ce nouveau système de filtrage des concessionnaires sous le prétexte de limiter les importations de véhicules a permis à Bouchouareb de bloquer les projets du groupe privé Achaïbou et de poursuivre ses activités de concessionnaire, mais surtout a ouvert les marchés à certains autres hommes d’affaires.
Le très courageux Bouchouareb a décidé non seulement de bloquer le renouvellement de l’agrément de concessionnaire, comme il l’a fait pour Hyundai et autres, mais il a tout bonnement bloqué le projet de l’usine de montage de véhicule KIA que devait porter le groupe privé, révèle Algérie Part. Le premier dossier d’agrément pour le lancement d’une unité de montage est arrivé le 18 septembre 2016 sur le bureau du très entreprenant ministre de l’Industrie qui le mit sous le coude. La maison maire Kia envoie dans le même sens une demande également au ministère de l’Industrie le 25 octobre. Mais toutes les relances du groupe Achaïbou sont restées vaines.
Même le déplacement d’une délégation du groupe KIA de Séoul n’a pas réussi à débloquer le dossier. Bien au contraire, le groupe algérien apprend qu’il doit renoncer à son usine KIA. Abdeslam Bouchouareb a apposé son veto. Pourquoi ? Pour qui ? Le groupe va vite comprendre le manège. Quelque temps après des individus proches de Bouchouareb se rapproche des Achaïbou avec ce deal : vous nous intégré dans le projet et on le débloque. C’est mal connaître les frères Achaïbou, Abderrahmane et Abdelhamid, qui refusent marcher dans la combine, selon Algériepart.
Entretemps, le groupe risquait la faillite et la mise au chômage de centaine de salariés. Bouchouareb débarqué, le groupe privé s’approche de Youcef Yousfi et du Premier ministre. Sans succès, Abdelmalek Sellal ferme les yeux. Le comble c’est qu’avant qu’il soit débarqué, Abdeslam Bouchouareb « impose aux sud-coréens de travailler avec un opérateur dénommé Global Group appartenant à un certain Hassan Larbaoui », souligne encore le journal en ligne. Cet homme d’affaire serait un parent du ministre, selon le journal en ligne. Depuis, il a ouvert son usine en septembre dernier à Batna. Est-ce le seul critère qui a présidé au choix de cet homme d’affaires ? Pourquoi l’ancien ministre a-t-il bloqué le projet des Achaïbou pour avaliser celui de Hassan Larbaoui ? Des questions qui restent pour l’heure en suspens.