23 novembre 2024
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« Aux origines du MALG », d’Abderrahmane Berrouane

PUBLICATION

« Aux origines du MALG », d’Abderrahmane Berrouane

Si Abderrahmane Berrouane dit Saphar n’est plus. Nul ne peut penser en regardant ce vieux Monsieur, déambulant calmement et sereinement, coiffé d’un chapeau en feutre, à la canne reluisante et à la tenue bien soignée.

Affable, souriant, agréable et communicatif, Si Abderrahmane Berrouane fut le premier responsable de la Direction de la Vigilance et du Contre-Renseignement (DVCR) du MALG (Ministère de l’Armement et des liaison générales) durant la révolution. Né à Relizane en 1929, il rejoint le quartier général de la wilaya 5 le 6 Août 1956 à Oujda, suite à la grève des étudiants déclenchée par l’UGEMA la même année. Il n’arrêtera pas la poursuite de l’idéal qu’il a fait sien depuis ce jour, jusqu’à la fin de sa vie : le triomphe de l’Algérie.

Dans son livre, « Aux origines du MALG »,  Abderrahmane Berrouane dit Si Saphar nous conte son expérience durant la guerre de libération.

Cet ouvrage nous éclaire sur le MALG, ses structures, ses hommes c’est celui de Si Sphar. Avec minutie et patience l’auteur nous fait une visite guidée de cette institution. Il nous y décrit avec précision l’évolution du service, celle de de la fonction renseignement depuis le début de la guerre, à la création du MALG et enfin durant la phase des accords d’Evian.

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Il insiste sur le rôle fondamentale jouée par cette institution dans la formation des cadres  qui finiront par occuper des fonctions de premier plan après l’indépendance.

Il  décrit le développement sur le plan technique : de la première station marine au vaste réseau dirigée par Boussouf depuis Tunis durant les deux  années précédant l’indépendance.

Sur ce dernier, il ne tarira pas d’éloges. Fidèle et discipliné envers son chef Si Mabrouk durant toute la durée de la révolution, il le restera jusqu’à la fin. 
Pour lui cette homme hors  du commun est un travailleur infatigable, un professionnel de haute voltige dotée de ce que l’on appelle depuis les années 70 une intelligence émotionnelle rare qui peut faire montre de compassion, d’attention quand il le faut, proche sympathique  et attentionné avec ses hommes.

En compagnie de l’auteur l’on découvre le MALG avec tous ces jeunes pleins d’abnégation et d’espoir prêts à tous les sacrifices pour que vive l’Algérie indépendante.  Le MALG « s’humanise » et au fil des pages commence à s’estomper cette image récurrente du MALG qui nous parvient de tous bords depuis plus de soixante ans : sa quasi assimilation à la fameuse secte des « hashishioun ».
Si telles étaient les intentions de l’auteur nous pouvons répondre sans aucune hésitation qu’il y est parvenu.

En revanche le lecteur reste frustré devant la discrétion de Si Saphar quant à la nature des liens entre le MALG, le CAB1 et la DGSN marocains, les sévices tunisiens  et enfin les fameuses Moukhabarates égyptiennes.

Car si la guerre à bien été menée par les algériens les différents protagonistes au sein de ces services ont largement influé sur le cours de notre révolution.

Déçu aussi est le lecteur quant à la tendance de Si Saphar à éluder de le renseigner sur la nature des conflits, les luttes pour le contrôle du pouvoir au sein de la révolution et les enjeux politiques internes. 

Enfin les justifications concernant le retrait de Si Mabrouk de la vie politique n’arrivent pas à convaincre le lecteur. Car « là est la question » que s’est-il vraiment passé pour que Si Mabrouk et le MALG disparaissent au gré d’une correspondance ? 

Comprendre les mécanismes et les erreurs passés pourrait être utile pour les générations montantes afin d’aborder l’avenir avec un plus de clairvoyance.

Auteur
Djalal Larabi

 




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