Dimanche 18 octobre 2020
Lahouari Addi apporte son soutien à Mohammed Harbi
Mohammed Harbi est reconnu comme un intellectuel engagé et un historien rigoureux du mouvement national algérien.
Malgré son implication dans le FLN à des postes élevés durant la guerre de libération, il a su garder, en tant qu’historien, la neutralité du chercheur soucieux de l’impartialité. Ses travaux sont considérés comme une référence indispensable à la compréhension de la genèse du système politique algérien. Les différents présidents de l’Algérie, de Boumédiène à Bouteflika, auraient été ravis s’il avait accepté d’être un de leurs ministres.
Il aurait apporté la caution intellectuelle qui a fortement manqué au régime depuis au moins le coup d’Etat de 1965. Il a refusé, en payant un prix fort, de cautionner un régime qui s’est donné comme adversaire la société civile.
C’est en lisant Mohammed Harbi, alors que j’étais étudiant, que j’ai compris que la force d’une nation ne repose pas sur la puissance de son armée, mais plutôt sur le degré d’élaboration économique et intellectuelle de sa société civile. Si dans un pays donné, la société civile est faible, l’économie, et aussi l’armée, seront faibles.
Rappelons deux phrases souvent citées de Mohamed Harbi: « Les Etats ont une armée, l’armée algérienne a un Etat », reprenant un auteur allemand parlant de la Prusse de Bismarck. L’autre phrase est: « Le FIS est le fils du FLN ». L’auteur de telles phrases ne peut pas être taxé d’être un intellectuel organique du régime algérien…