Lundi 4 novembre 2019
Répression au tribunal d’Oran : Un tournant dans la crise politique
Ce qui s’est passé hier au palais de justice d’Oran constitue un tournant dans la crise politique du régime contesté par la mobilisation populaire depuis le 22 février.
Incapable d’utiliser la force militaire contre les manifestants, le régime a demandé à la justice de dissuader le hirak en mettant le maximum de personnes aux arrêts.
Il leur a été demandé de régler un problème politique avec des arguties juridiques. Beaucoup de juges sont réticents à jouer un rôle qui n’est pas le leur et le font savoir. Ils se demandent comment jeter un citoyen en prison pour avoir exprimé une opinion politique, alors qu’il n’a pas porté atteinte aux biens d’autrui, ni endommagé un bien public. Face au refus des juges, le régime a envoyé la troupe pour les réprimer dans un palais de justice. Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire, même dans les régimes les plus autoritaires.
Cette agression a uni les juges qui, aujourd’hui, font grève et exigent l’autonomie de la justice. Souvent, pour arrêter les révolutions, les dirigeants autoritaires prennent des mesures qui les accélèrent. Ce qui s’est passé au palais de justice d’Oran va priver le régime de l’un de ses instruments de répression.
Si demain, des officiers de police ou de gendarmerie, prennent exemple sur les juges, le régime tombera comme un fruit mûr et la transition pourra enfin commencer. .