Vendredi 9 août 2019
Le FLN et le RND doivent disparaître à jamais de la scène politique
Depuis 1999, pour ne pas remonter plus loin dans le temps, les principales formations dites de l’Alliance présidentielle n’ont eu de cesse que de soutenir inconditionnellement le pouvoir en place en essayant de mobiliser, heureusement en vain, les populations algériennes, afin de les amener à accepter un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika.
La démolition du pays programmée dès 1999
Les élections législatives de 2002, 2007, 2012 et 2017 ont été caractérisées par des fraudes massives qui ont profité exclusivement à ces deux formations. Les élections présidentielles de 1999, 2004, 2009 et 2014 ont vu le FLN et le RND prêté allégeance au Président sortant (toujours le même) et appeler à massivement voter pour lui. Il est, pour le moins difficile, de faire passer par pertes et profits, l’inféodation de ces deux partis à un homme et sa fratrie, lesquels portent une part de responsabilité écrasante dans les malheurs actuels du pays. C’est du reste la gestion des 20 dernières années qui rendra très aléatoire la solution aux problèmes économiques et sociaux pour les dix années à venir.
La responsabilité historique du FLN et du RND dans le drame algérien
Les nouvelles équipes dirigeantes du FLN et du RND ne procèdent pas d’un phénomène de génération spontanée ; elles sont issues de la matrice institutionnelle qui a fabriqué une classe dirigeante incompétente, coupée des réalités sociales, ignorante des exigences de l’intérêt général et plus que vénale, prédatrice à un degré qu’aucun observateur averti des affaires algériennes n’aurait pu, un instant, imaginer.
Le pays aura été littéralement pillé en 20 ans ; une année de plus, il aurait été en cessation des paiements. Les Algériens, dans leur immense majorité, ne connaissent ni Mohamed Djemaï ni Azzedine Mihoubi et cherchent même à tout prix à les éviter. Au demeurant, le personnel politique qui officie aujourd’hui au FLN et au RND, est majoritairement composé d’apparatchiks qui ne rêvaient que de truster les emplois supérieurs de l’Etat, dans l’hypothèse de la réélection de Bouteflika, en avril 2019, et de perpétuer ainsi le même système d’exploitation, de domination et d’exclusion des populations et notamment des élites, tout en faisant le vide autour d’eux, dans l’espoir de transformer progressivement l’Algérie en une sorte de monarchie héréditaire.
La dissolution du FLN et celle du RND : vœu majeur des Algériens
J’ai accueilli, avec une certaine réserve, la proposition d’un homme éminemment respectable, Maître Mokrane Aït Larbi, formulée, le 3 août dernier, de dissoudre les partis de l’Alliance. Cette réserve était seulement dictée par le souci de laisser aux Algériens le soin, à l’occasion des prochains scrutins, de jeter ouvertement l’opprobre sur le FLN et le RND, deux formations mafieuses, en boycottant tous leurs candidats. Mais, à la réflexion, la suggestion de Mokrane Ait Larbi est totalement fondée. Le maintien de ces deux formations dans l’espace politique national serait une injure grave faite non seulement au Hirak, mais à tous les démocrates sincères que compte ce pays. Le FLN et le RND constituent les figures les plus emblématiques de la « nuit bouteflikienne » et en symbolisent jusqu’à la caricature, les errements et les frasques.
Mohamed Djemaï et Azzedine Mihoubi déjà fossilisés
Ni Mohamed Djemaï ni Azzedine Mihoubi n’ont vocation à jouer quelque rôle politique que ce soit dans l’avenir. Quelque peine qu’ils en éprouvent, il va leur falloir se résigner à admettre que leur carrière politique est achevée et qu’ils ne pourront se reconstruire nulle part ailleurs. S’agissant de Djemaï, il s’agir d’un aventurier, sorti d’on ne sait où, dont l’intégrité morale est éminemment controversée.
Quant à Azzedine Mihoubi, qu’il rende grâce au ciel de n’avoir pas à rendre de comptes sur sa gestion de ministre de la communication puis de la culture. Il est, en tout cas, solidaire de toutes les impérities commises par les gouvernements successifs auxquels il a appartenu et ne peut décemment s’octroyer une virginité politique sur les décombres d’une formation politique créée par deux des plus grands fossoyeurs de ce pays : les généraux Mohamed Lamine Mediène et Mohamed Betchine, avec la complicité invariablement passive de Liamine Zéroual.
Azzedine Mihoubi doit endosser la gestion calamiteuse de ce pays durant les 20 ans qui viennent de s’écouler, d’autant qu’à la différence d’autres grands commis de l’Etat, à l’instar de Farouk Chiali (ancien ministre des travaux publics, homme d’une grande compétence et d’une intégrité parfaite) ou de Hadji Baba Ami (ancien ministre des Finances dont l’autorité morale et intellectuelle font l’unanimité), il n’a jamais songé à démissionner de ses fonctions. Azzedine Mihoubi n’a pas davantage exprimé le moindre état d’âme devant l’entreprise de démolition que Bouteflika, durant sa traversée du désert, projetait déjà d’accomplir, pour prix de sa haine à l’égard de ce pays dont il n’est même pas ressortissant.
Au moment où s’engage un véritable dialogue entre Algériens, afin de dépasser la crise politique actuelle et où se multiplient les propositions de redressement du pays, que le ou la prochain(e) Président(e) de la République aura la responsabilité de conduire, il est impératif que le FLN et le RND soient balayés définitivement de la scène politique pour laisser place à des entités créées démocratiquement par des citoyens sincères qui ont foi dans ce pays. Le FLN de Larbi Ben M’hidi et de Abane Ramdane ne saurait échoir à un individu comme Djemaï qui est à la fois un accident de l’histoire et une personnalité rejetée par les Algériens.
De la sorte, l’Institution militaire apportera une preuve supplémentaire de son attachement au changement et au nécessaire renouvellement des élites politiques.
En conclusion, il est parfaitement inutile de la part du SG du FLN et du SG du RND de vouloir s’aligner sur les positions du Haut Commandement Militaire dans l’espoir d’un retour d’ascenseur, puisqu’aussi bien l’élection présidentielle ne concerne, en aucun cas, l’institution militaire et celle-ci n’entend pas, au surplus, se laisser souiller par les vestiges d’un ordre politique que certains Algériens ont comparé, à tort ou à raison, à celui de la période coloniale.