23 novembre 2024
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N’ayez pas peur, on y arrivera !

REGARD

N’ayez pas peur, on y arrivera !

Ce sont les propos tenus par un conférencier lors d’une récente réunion d’examen de la situation économique de l’Algérie tenue au Sofitel.  

De la bouche d’un représentant d’un parti politique, j’aurai laissé passer, comme à l’accoutumée depuis 50 ans. Les oreilles des algériens ont de tout temps été abasourdies de propos réconfortants ou triomphateurs et l’usage de la langue de bois pour cacher le triste sort qu’on nous prépare. Cependant, j’estime que tout expert indépendant se doit de dire la vérité crue, fut-elle crispante voire alarmante. Surtout que les chiffres et l’ampleur des déséquilibres structurels de la balance des paiements sont révélateurs. 

L’argumentaire récurrent maintes fois rabâché depuis 30 ans, est basé sur la réduction des dépenses de l’Etat, une autre forme de redistribution et de subvention et enfin un élargissement de l’assiette fiscale : moins de dépenses et plus de recettes fiscales. Ajouté à cela, plus d’efficience, de rigueur et de professionnalisme. 

L’équation Algérie est-t-elle aussi simple à résoudre ? 

Je ne crois ni à la providence, ni à la venue d’un messie, ni à un tour de passe-passe et je ne peux surtout pas avaler encore des couleuvres.  Nos dirigeants nous mentent ! Pour qui nous prennent-ils? 

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J’entends dire que l’Algérie n’est pas en faillite et que nous disposons de réserves de change couvrant 18-24 mois d’importations. C’est une belle histoire qu’on raconte pour rassurer et endormir les petits enfants.
Sachez que l’ancien premier ministre et son gouverneur, ont déjà consommé ces 80 milliards de US$ en imprimant l’équivalent en dinars. Ils ont servi à combler le déficit du trésor, à payer les salaires des pseudo-élus, des fonctionnaires, des employés des services publics, de sécurité, les salariés de la défense nationale, les retraités, les représentations à l’étranger, les diplomates et les frais exorbitants de fonctionnement de l’Etat. Les gouvernements précédents, autocrates et irresponsables ont digéré 1000 milliards de US$ nous conduisant à l’endettement extérieur pour importer encore et toujours de la poudre de lait pour fabriquer nos yaourts, de la farine blanche pour pétrir des baguettes nocives à notre santé, plus de sucre pour «diabétiser» davantage notre peuple, des semences qu’on ne sait ou qu’on ne veut toujours pas apprendre à produire, des VW Golf à 5MDA et des AUDI 8 à 7MDA en kits à assembler pour le plaisir des enfants de la Hissaba et combien d’autres produits de consommation courante et de biens d’aisance. 

Jusqu’où iront-ils et combien de temps encore vont-ils puiser, sans rendre aucun compte, sur les derniers pétrodollars ?

Pourquoi il est urgent de débarquer le gouvernement :

Au delà des revendications du Hirak sur la conduite de la transition sans les vassaux du président déchu, il est impératif d’engager de suite un redressement de notre économie. Une équipe ministérielle de techniciens avisés devront mettre en selle des directeurs centraux et des PDG compétents pour dresser en toute transparence un état des lieux indispensable pour entamer des actions salvatrices. Ceux en place, l’ont été pour servir la 3issaba et non pour faire émerger l’Algérie.

Nos indicateurs économiques vont alors apparaître et quelque soit la mauvaise santé économique, autant sans délais rejoindre la salle des urgences. J’anticipe un lourd tribut à payer à l’instar de la Grèce. Si vous me répondez que la Grèce n’est pas pour autant morte, je dirai qu’à la différence, elle appartient à l’UE. Qui va soutenir l’Algérie dans cette douloureuse étape? Personne sachez le tous ! 

Dites moi SVP si je me trompe !

Sur plusieurs décennies, notre système a corrompu une majorité de citoyens, bien peu ont résisté tandis que d’autres se sont exilés. La masse s’est engloutie dans l’ANSEJ, AADL, les subventions, les passe-droits, la fraude, les avantages démérités, l’assistance, la retraite à 50 ans, l’absentéisme au travail, les cours du soir, des diplômes dévalorisés, la complaisance, la soumission, la violence, l’obscurantisme, le fanatisme islamiste, les soins gratuits, la rapine, le passe-devant, les passe-droits, les relations, les connaissances, l’argent à n’importe quel prix, la spéculation, la spoliation, les frais de mission, les voitures de service, brûler la chaîne dans les administrations, les aéroports et ailleurs, ventes illicites de cigarettes par containers et au quotidien par cabas de divers produits de contrefaçon, le désordre partout, l’insalubrité généralisée, la détérioration des biens collectifs et publics, la pollution des oueds, le vol de sable des oueds et des plages, détournement de terres agricoles, abattage d’arbres centenaires, pillage de pièces archéologiques, braconnage, chasse d’espèces protégées, ventes de produits périmés ou impropres à la consommation, vol de médicaments dans les hôpitaux, détérioration des outils de travail dans les entreprises publiques, spéculation foncière dans les coopératives, promotion immobilières scélérates, vol de câbles électriques, de métaux lourds, ventes illicites d’euros au square, trafics d’influence, magistrats, inspecteurs, et douaniers corrompus, postes de travail par piston, copiage dans les écoles, lycées et même à l’université, fraudes fiscales généralisées, non respect de la réglementation, constructions illicites, branchements pirates sur conduites d’eau, sur câbles d’alimentation électrique, usurpation de fonction et de titres, fraudes électorales, distribution de drogues dans les établissement d’enseignement, réseau national et international de voitures volées, de Smartphones, de pièces automobiles contrefaites, exportations illicites aux frontières de cheptel, de carburant, de sucre et autres denrées subventionnées en direction de nos voisins et vers l’Afrique, fausse monnaie…

Qu’ai-je encore oublié ?

Avouons d’abord que nous sommes presque tous, peu ou prou, complices et/ou responsables. Puis, que les enfants de l’Algérie sont malheureusement contaminés : ce sont des maux ravageurs et longs à soigner. En définitive, soyons honnêtes envers nous-mêmes et regardons en face les choses pour nous poser la question fondamentale: 

Comment bâtir une nouvelle république démocratique avec une justice indépendante, une totale transparence des comptes publics, une probité exemplaire exigée à nos dirigeants, le retour de la confiance,  dans une société rongée à tous les niveaux, dans tous les domaines, dans tout le pays par ces maux ?

Mon choix est fait et vous ? 

Quand on me demande : Quel projet voyez-vous pour l’Algérie de demain ? Il me plait de rappeler que l’Algérie post indépendante a été kidnappée par un conseil de la révolution putschiste qui a transformé, par une pensée unique, le peuple en spectateurs assistés : un cinéma muet où des ministres incultes et analphabètes bilingues amusaient les étudiants par leur bêtise épaisse « hier nous étions au bord du précipice, mais heureusement nous aujourd’hui nous avons fait… »

La faillite du pays a projeté au devant de la scène d’autres dictateurs mais cette fois islamistes prônant le salut par le divin. Islamiser un peuple de communistes et mécréants francophones et mettre la femme algérienne à sa vraie place : invisible dans un niqab sombre.

Après 10 années de braises, l’Algérie s’est encore tournée vers le passé s’accrochant désespérément à des figures emblématiques de la révolution. Le premier gênait par sa «Grandeur» et fut donc assassiné, le deuxième plus «Réduit» mais rusé, classera, à l’issue de 20 ans, l’Algérie parmi les pays les plus corrompus au monde.
Gardant cela en mémoire, quelle Algérie pour demain ?
Il m’apparaît alors trois alternatives :

1/ Une république soft islamique «made in Turkey», et non islamiste, portée par 300.000 riches importateurs et corrompus portant des djellabas bien blanches. Les grandes puissances occidentales, l’Arabie Saoudite, tous les Emirs et les roitelets applaudiront car nous rejoindrons notre place de 45 millions de consommateurs dociles et imbéciles.

2/ Une république populiste assimilé militaire à la Brésilienne. Capitalisme total et général : aucune subvention et progressivement 44,9 millions de pauvres, soumis ou bandits. Forte présence européenne et américaine pour un bon élève du FMI. Liberté pour les nantis et Répression, sans pareille, pour les autres. Policiers et gendarmes feront recette.

3/ La République Algérienne.

Laïque, Démocratique, Indépendante, Rayonnante tournée vers le savoir et ouverte au monde. Inédit et sans exemple en Afrique. C’est à la fois l’espoir et l’inconnu!

Le prix à payer est lourd pour notre jeunesse assistée, non préparée à se prendre en charge. Si certains pays occidentaux feraient mine de la soutenir en apparence, ils la saperont autant que possible en coulisse. Un telle république déstabiliserait le Maghreb puis l’Afrique entière. Cette jeunesse doit réfléchir comme en 1954 comment renverser un ordre établi à l’intérieur comme à l’extérieur avec un rapport de force défavorable? L’Algérie de l’argent facile et de la rente s’y opposera à l’intérieur et l’Algérie des patriotes et du savoir, pays producteur et exportateur, entrepreneur et leader en Afrique, démocratique, souverain, voire innovateur ne séduira pas à l’extérieur. La lutte est engagée, ce n’est qu’un début, les consciences doivent être éclairées pour ouvrir la voie de l’espoir et du vivre ensemble, ici dans notre chère et généreuse Algérie. Pour ma part, je m’y emploie et mon choix est résolu!

Mon message à notre jeunesse:

Depuis la colonisation, le peuple algérien n’a eu cesse de lutter pour sa dignité et l’indépendance de son sol. Notre jeunesse dans les rues des villes algériennes depuis de 22 Février 2019 exige une république démocratique et de bâtir une authentique nation algérienne.
Celle-ci, c’est à cette jeunesse de la construire car nous, les seniors nous n’avons pas été capables de le faire, par insouciance, par faiblesse, par lâcheté ou par cupidité. Nous devons donc aujourd’hui nous effacer sans pour autant ne pas la mettre en garde des périls qui nous guettent tous. 

Pour ma part j’attire l’attention sur les facteurs de division. Je considère que cette jeune nation devra trouver des compromis, équilibres et arbitrages pour concilier tout un chacun sur les 9 points essentiels suivants:
1. Consacrer une nouvelle constitution moderne avec une justice indépendante
2. Refonder l’ANP dans ses uniques fonctions de sécurité et défense nationale 
3. Le multilinguisme : le choix et le bon usage des langues : Amazigh, Arabe, français et anglais
4. La place, statut et protection des mères, des femmes et des filles algeriennes
5. Définir l’islam d’Algérie: sur le plan Cultuel, Politique, Juridique, culturel et social
6. Basculer dans la lettre, l’esprit et la pratique d’une économie de rente vers une économie du savoir 
7. Veiller à l’équilibre régional pour notre pays vaste et si contrasté.
8. S’engager activement à bâtir pas à pas un Maghreb des peuples pour une paix et prospérité partagée.
9. Orienter rapidement nos échanges extérieurs vers l’Afrique

Seul le peuple algérien, uni et confiant dans son avenir, partageant équitablement les dures épreuves qui nous attendent prochainement,  avec des dirigeants choisis démocratiquement, avec la force de sa jeunesse éclairée et pleinement impliquée, avec le soutien inconditionnel de sa diaspora aux 4 coins du monde, trouvera le chemin de son salut.

C’est alors que je reprendrai à mon compte l’adage : N’ayons pas peur, nous y arriverons !

 

Auteur
Lies Goumiri

 




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