24 novembre 2024
spot_img
AccueilIdéeEst-ce la faute à « Yetnahaw gaâ » ?

Est-ce la faute à « Yetnahaw gaâ » ?

DEBAT

Est-ce la faute à « Yetnahaw gaâ » ?

Au moment où l’Algérie vit l’une des périodes les plus délicates de son histoire contemporaine, l’élite du pays, au moins, celle qui apparaît dans les plateaux télévisés, ne fait que reprendre une expression inconsciemment lâchée par un jeune Algérien n’ayant pas le niveau intellectuel requis pour se prononcer du sort de toute une nation. « Yetnahaw gaâ » qui veut dire « qu’ils s’en aillent tous ! » désignant bien sûr le gouvernement légué par le système de Bouteflika.

Dès sa diffusion sur une chaîne arabe, l’expression conquit les réseaux sociaux. Les facebookeurs ne cessent dès lors de clavarder ces termes sans se soucier des résultats d’une telle attitude trop enthousiaste. Le mal, à notre sens, devient plus alarmant lorsque l’expression envahit les plateaux télévisés. Ainsi, le téléspectateur est continuellement à l’écoute de « Yetnahaw gaâ » devenu emblème du mouvement pacifique. Notons toutefois que nous n’adoptons aucune position dérisoire qui soit opposée à celle de l’élan populaire. Nous sommes, en effet, pour le changement vers le mieux et pour une Algérie meilleure où l’élite aura sa place longtemps négligée par un système défaillant favorisant le populisme.

Par ailleurs, lorsque le simple citoyen entend sans cesse, la célèbre expression par ceux qui sont censés être les cerveaux illuminés guidant le peuple vers un bon port, cela met en question le rôle de cette élite. En effet, quel sera son apport si elle n’est pas capable de produire de nouveaux discours plus mûrs que celui de monsieur lambda ? Sommes-nous face à une élite qui puise ses idées uniquement des réseaux sociaux et de la rue ? Sachant que les pages Facebook ne sont pas toutes administrées par des compétences.

Rappelons donc la citation d’Aristote disant que « La nature a horreur du vide ». Evacuer tous les hauts postes des institutions étatiques mène le pays droit au mur. L’élite se doit d’éclairer aux populations enflammées que le changement ne peut jamais advenir tout d’un coup, car personne ne peut prétendre avoir la bague de Salamon. Cela nécessite alors du temps, mais surtout beaucoup de patience et de vigilance.   

- Advertisement -

D’ailleurs, le commandement de l’institution militaire a rappelé cela tout en apportant une nouvelle idée cruciale dans le présent contexte : le dialogue. L’élite, toujours à l’attente, intervient en deuxième temps. Elle ne cesse de décortiquer le discours du Chef d’État-major sans, pour autant, d’y apporter de nouvelles perspectives ni une lecture pragmatique capable de faire sortir l’Algérie de l’impasse politique.

De surcroît, l’élite algérienne doit être sélectionnée. Le fait d’inviter dans les plateaux médiatiques des gens n’ayant ni l’habileté nécessaire ni la vision profonde des choses pour parler du destin d’un pays aussi immense que l’Algérie porte atteinte à l’image solennelle de l’élite. Ce faisant, nous présentons à la population, la  véritable catégorie susceptible de parler au nom des citoyens. Cela permet ensuite à reconstruire les passerelles de confiance et de communication entre le citoyen et son élite.

En fin de compte nous appelons toutes les compétences à éclairer la vision adéquate pour mieux penser l’Algérie de demain. Mettre beaucoup de temps  pour organiser les élections présidentielles pourrait s’avérer redoutable pour notre pays entouré par des zones de conflit et de trafic illicite. Laisser de place vacante au sein de nos institutions veut dire laisser un feu vert aux virus qui s’impatientent de s’infiltrer au sein de l’Algérie. Conséquemment, notre engagement doit être conscient et éclairé par l’élite dont nous attendons toujours les lumières.

Auteur
Mohamed Bouchelta

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents