Mercredi 17 avril 2019
M. Gaïd Salah, le peuple algérien accompagnera les généraux devant les tribunaux
Ahmed Gaïd Salah, rien n’y fait depuis 57 ans, vous étiez colonel, maintenant général, toujours le même logiciel construit par la brutalité et l’emprise euphorique du pouvoir. Mais vous êtes en phase terminale, donnez-nous au moins une petite chance de vous trouver une infime part d’humanité et de conscience du danger devant lequel vous faites face si vous persistez.
La puissance et les milliards ont anesthésié tout sens commun de discernement chez vous. Il fallait être totalement hors-sol pour ne pas avoir compris que cette jeunesse était à mille années-lumière de votre planète.
Il faut être drogué à un point de non-retour pour avoir cru laisser plus longtemps un homme au pouvoir, donc sous votre contrôle, alors qu’aucun jeune Algérien n’a jamais entendu la voix de cet homme grabataire, qui bavait et tremblait.
Il faut être dans une dimension extraterrestre pour imaginer qu’un général de 77 ans, au 21e siècle, puisse prendre le pouvoir en menaçant une jeunesse avec un képi et une quincaillerie sur les épaules et poitrine, à les faire mourir de rire.
Nous, nous connaissions ce genre de spectacle, avec Mobutu ou Idi Amine Dada ainsi qu’avec les colonels algériens de notre époque. Eux n’ont vu ces clowns qu’au cinéma, à la télévision ou dans les jeux vidéos. Ils ne s’étaient pas aperçus de votre présence car ils étaient dans leur monde et vivaient leur jeunesse insouciante, légitimement.
Il faut vraiment que vous soyez au fin fond de cette humanité pour ne pas vous apercevoir que les jeunes vous ont dit « Game over », vous ne les amusez plus et ils veulent passer à un autre jeu, celui de leurs rêves et de leurs ambitions. Et franchement, vous ne faites aucunement partie de leurs rêves.
Vous menacez cette jeunesse si elle ne revient pas au cadre défini par la loi. C’est une menace à inscrire pendant des siècles au Panthéon des phrases comiques, le « droit » invoqué par un général algérien !
Partez Messieurs, partez avant que l’impensable arrive, le point de non-retour soit atteint. Il vous reste encore une chance d’être jugés et condamnés par la seconde république. Contentez-vous de cet avenir, c’est encore le plus doux qui puisse vous arriver.
Les conventions internationales permettent maintenant de connaître vos comptes bancaires offshore, ceux de vos progénitures et amis. Vous rembourserez tout et vous vous en sortirez à bon compte, si j’ose dire, car si nous étions des monstres comme vous, c’est le peloton d’exécution qui aurait été votre remboursement pour solde de tout compte.
Et laissez cette seconde république se charger des milliardaires offshore, ne vous enfoncez pas davantage en les arrêtant dans la dernière seconde de votre pouvoir chancelant. Vous aviez eu 57 ans pour réunir les preuves de leurs fortunes mal acquises, y compris les vôtres et celles de votre entourage.
Monsieur Gaȉd Salah, enlevez cette paire de Ray Ban et votre accoutrement, vous êtes au crépuscule de votre vie. En prison, la télé est permise, vous vous rendrez compte que la planète a changé et qu’elle n’est plus celle de votre jeunesse lorsque les populations s’agenouillaient devant un homme en képi.
On vous expliquera tout ça, on vous racontera la naissance d’Internet, celle de la « nouvelle femme », les études à l’étranger et tout le reste. Ce que votre cerveau, hanté par le pouvoir et les milliards, ne vous a pas permis de voir.
Arrêtez, M. Gaȉd Salah, à votre âge il est temps de finir votre parcours de terreur, infligé aux autres. Arrêtez et ils vous jugeront en être humain. Très sévèrement mais avec la loi des démocrates et des humanistes.
Ne vous inquiétez pas, pas avec votre loi, nous sommes profondément contre la peine de mort qui nous révulse.