23 novembre 2024
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 Construire l’avenir 

DEBAT

 Construire l’avenir 

«Le grand défi de l’avenir ne sera pas technique: il sera humain.» Joël de Rosnay

Depuis quelques semaines, le peuple Algérien livre une bataille historique dont le seul mot d’ordre est le départ du système. L’offre de Bouteflika ne semble guère arranger la situation. Le personnel engagé pour organiser la transition a déjà de la peine à vendre le nouveau plan. M Lakhdar Brahimi, vieil ami venu d’orient, infantilisant à souhait, assure la défense d’un Bouteflika dont il ne reste plus rien à décrire. Avant l’extinction totale de la voix du Rais, M Brahimi affirme le faire répéter afin d’obtenir le mot de passe de l’avenir. Puisque vous êtes à l’écoute, voici quelques commentaires et suggestions. Permettez-moi de les faire au nom des deux seuls Algériens que vous avez vus à la télévision. (La jeune fille de 12 ans et le jeune homme qui a parlé en Darija).

A. l’autorité politique (l’exercice de) à l’ère du numérique est une grande leçon qui aurait pu être tirée des cas Égyptien et Tunisien. La veille numérique n’était pas dans les plans des gouvernements précédents. En Algérie, comme ailleurs, la jeunesse vit en ligne et dans le cyberespace. Armée : l’armée doit faire son examen de conscience. L’armée doit sortir l’institution présidentielle de son organigramme. Envisager la séparation effective et définitive des deux pouvoirs militaire et politique. Administration : Moderniser l’administration publique.

B. Bouteflika : Suppression de la fonction présidentielle, Élection d’un premier ministre. Banques: Le système bancaire actuel est obsolète. Les banques, comme tout le reste, sont pénétrées par le numérique. (Un grand retard à rattraper)

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C.  Constitution : Concevoir une nouvelle constitution compatible avec les valeurs réelles du pays. Culture : Réhabiliter toute la mosaïque des cultures régionales (Nord, Sud, Est, Ouest); Charte des droits et libertés à concevoir. Communication: promouvoir l’image de l’Algérie à l’étranger. Consacrer le droit de l’accès à l’information. Citoyenneté : Notion centrale; citoyens égaux en droits et en devoirs. Consultations : Donner tout son sens à cet outil de gouvernance. Corruption : Repenser le système de la cour des comptes. Former et encadrer par une loi des instances de vérifications générales des dépenses publiques.             

D. Droit : Penser l’architecture d’un futur état de droit centré sur le citoyen. Diaspora(s): un atout de développement unique au monde. Diversité: culturelle, cultuelle, régionale et linguistique une richesse à promouvoir. Décentralisation : progressive, intégrée et modulée selon les spécificités régionales à considérer.

E: École(s) modernes et compétitives. Déconfessionnaliser l’école. Désidéologiser le système éducatif. Économie: Création d’une économie moderne, assurer le positionnement du pays dans le contexte géo-économique actuel et futur. Évaluer le retard à combler. Extérieur: Révision et actualisation de la doctrine de la politique étrangère de l’Algérie. Le commerce extérieur : il  pourrait être confié aux affaires étrangères.

Plusieurs pays le font. Environnement&écologie : l’Urbanisme de qualité doit laisser la place à l’improvisation. La pollution visuelle urbanistique doit progressivement disparaître.  Ennemi(s) : le G 5 Sahel pose de sérieux problèmes à moyen et à long termes. La prise en charge intégrée de cette région coûte à des pays tiers 5 milliards de dollars par année. Dans vingt ans sa population doublera. Plusieurs puissances occidentales dont la France s’y installent tranquillement. L’échec éventuel de ce parasitisme occidental pourrait être la source de grands défis.

F. Femmes : Les femmes représentent 50% de la population. Les femmes doivent occuper la place qu’elles méritent dans une société moderne. Force : la force du pays dépendra de sa capacité à intégrer le maximum de potentialités dans les secteurs stratégiques de développement. Futur : Se doter d’une masse critique d’experts et de chercheurs dans des domaines stratégiques ciblés.

G. Gouvernance et consensus : la mise en place de mécanismes de gouvernance modernes est impératif. Un processus de larges consultations doit être implanté progressivement afin de permettre l’émergence d’une démocratie participative. Le pays doit être gouverné par le droit. Le consensus qui se dégage autour du départ du président et de son entourage doit être accepté et reconnu comme un préalable à toute sortie de crise.  

Une instance indépendante doit faire le bilan des deux décennies du règne de M. Bouteflika. L’armée doit se soumettre au même exercice. M. Brahimi est sans pouvoir réel sur la situation. Il le sait. Le mieux qu’il puisse faire est de sauver un tant soit peu la face de son ami. La sagesse n’a pas prévalu dans toute cette affaire. Souhaitons qu’elle finisse dans la paix pour commencer à paver le chemin de l’avenir.

Dr Madjid Yesli  

Médecin, Montréal, Canada

*L’homme symbiotique, Regards sur le troisième millénaire (Joël de Rosnay, 2000)

 

Auteur
Dr Madjid Yesli, médecin, Montréal, Canada

 




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