Jeudi 7 mars 2019
L’information relayée par «La Tribune de Genève » est intentionnelle
Il faut rappeler d’emblée que la Suisse a figuré sur le dernier classement biennal de « Tax Justice Network » paru le mardi 30 janvier 2018 comme le pays en tête des paradis fiscaux mais pas que, il est aussi taxé «d’opacité financière».
Donc comme tout paradis fiscal, il existe une certaine complicité entre dirigeants et citoyens administrés. C’est un rare pays européen sinon le seul avec l’Italie qui pratiquent le référendum d’Initiative citoyenne pour que 50 000 pétitionnaires peuvent revoter une loi ou remettre en cause une décision d’en haut sans limite ni restriction. Les citoyens helvétiques sacralisent la discrétion qui fait venir des milliards de tous les pays du monde pour leur croissance.
D’autre part, le quotidien « La Tribune de Genève » que de simples clics sur internet vous apprennent qu’il a été fondé en 1879 par un banquier américain pour des informations financières puis acquis un peu plus d’un siècle plus tard par le groupe helvétique Edipresse qui le vend lui-même en 2011 à Tamedia.
Après la faillite de son concurrent le célèbre « la Suisse » il est devenu le seul quotidien populaire d’importance sur le sol genevois pour les Genevois. Sa ligne éditorialiste est l’approfondissement de l’information et son décodage pour ses nombreux lecteurs. Il s’est spécialisé ces dernières années dans les reportages mais il ne dispose d’aucune expertise dans les techniques d’investigation.
Qu’est-ce que tout cela a avoir avec Bouteflika ?
Les citoyens genevois ont acquis une habitude de ce genre de situation mais c’est la première fois que leur quotidien de coutume paisible est perturbé par le va- et- vient et les manifestations devant leur Hôpital Universitaire de Genève (HUG) que le même journal les a informé au début de la semaine dernière que le président algérien est rentré discrètement par le sous sol de cet établissement pour une visite de routine d’une à deux journées. La preuve rapporte le même quotidien que son avion est toujours dans l’aéroport de la ville. Il se trouve justement que ce président est toujours là, son avion est reparti vide et les médias lourds montrent des manifestations d’envergures en Algérie.
Quelle était donc la problématique des journalistes pour rassurer leurs lecteurs ?
Il s’agit de trouver la réponse à la question « pourquoi Bouteflika qui est venu pour un simple contrôle de routine a prolongé son séjour voilà plus d’une semaine ». La semaine dernière ce même journal a repris des « fake news » de suite démentis par l’équipe médicale. Il s’agit d’une fausse information selon laquelle Bouteflika nécessiterait une intervention pour laquelle son état de santé n’est pas encore prêt pour le bloc opératoire donc il doit donc prolonger son séjour pour un traitement intensif.
Ensuite avant-hier, il a eu la vraie information directement de l’équipe médicale d’ailleurs sans aucun secret qu’il a rapporté fidèlement à ses lecteurs bien entendu travaillée par l’équipe de rédaction comme cette histoire de «Bouteflika ne souffre d’aucun mal mortel à court terme, mais c’est un vieux Monsieur qui peine à se remettre des conséquences de son attaque cérébrale de 2013 ». Ce qui est donné par l’équipe médicale en charge de ses soins est : « il nécessite un suivi permanent » et « des soins permanent » mais la « dégradation perceptible de sa santé » toute récente d’ailleurs, celle-là est pour une toute autre raison que les diplomates qui l’ont visité ont rapportée.
Or, cela n’est un secret pour personne et encore moins pour le corps médical qui le soigne en Algérie et qui ont déjà révélé ses difficulté respiratoires depuis 2014 où il est soigné sur place dans la forteresse de Zéralda. Il est vrai que nos journalistes n’ont pas eu l’opportunité de visiter le palais de Zéralda pour le décrire à l’opinion publique mais ce début de semaine dans un « C’dans l’air » dédié à Bouteflika sur France 5, le témoignage de François Clemenceau, rédacteur en chef à l’international du journal du dimanche (JDD) le décrit pour l’avoir visité comme un mini hôpital où le président pourrait recevoir tous les soins que sa santé nécessite.
Effectivement, ses difficultés respiratoires que révèle l’équipe genevoise sont maîtrisées en Algérie pour l’avoir indisposé à plusieurs rendez-vous : Angela Merkel, Mohamed Ben Salmane et plusieurs reports d’événements politiques comme les conseils des ministres pour ne citer que ceux-là.
Maintenant, les diplomates qui l’apprécient et qui l’ont visité à l’hôpital de Genève ont confié que la situation actuelle en Algérie, d’abord il l’a suit quotidiennement minute par minute et l’a affectée sérieusement ce qui explique cette observation de l’équipe médicale genevoise « sa situation s’est dégradée de manière perceptible ».
Là, désormais, il devra s’en prendre qu’à lui-même pour avoir durant près de vingt ans concentré tous les pouvoirs à son niveau, bipolarisé les pôles et marginaliser l’armée pour en faire de simples exécutants. Si cette institution avait une part dans ce pouvoir, elle aurait coopté son successeur et lui évitera cette humiliation que beaucoup disent qui ne la mérite pas. Les ailes sur lesquelles il a compté ne sont que des oligarques et apparatchiks qui favorisent d’abord leurs intérêts.
Maintenant l’achat d’une propriété par l’Algérie dans les environs de Genève pour une valeur de 140 millions d’euros, révélé par un journaliste d’investigation de Canal +, montre bien que ce départ à Genève est bien préparé depuis longtemps.