22 novembre 2024
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Saïd et la dernière cigarette du condamné

TRIBUNE

Saïd et la dernière cigarette du condamné

C’est un coup de folie que vient de tenter la fratrie de l’homme grabataire. Une terrible mise de plein pot au poker pour obtenir un dernier sursis. Saïd, le chef de clan, doit être aux abois car nous venons de l’entendre murmurer cette fameuse supplique du condamné « Encore une minute, monsieur le bourreau ! ».

Il faut être véritablement dans une panique monstrueuse pour avoir osé l’impensable, l’impasse d’où l’on ne revient pas. Saïd doit être terrorisé par une échéance qu’il ne veut pas croire ni voir, l’arrivée du terme de son assurance-vie.

Il a tellement côtoyé le pouvoir divin, depuis sa tendre enfance, qu’il est persuadé du pouvoir éternel de son frère alors que les semaines et les mois sont comptés. Et combien même cela se retarderait pour un mandat entier, il faudrait qu’un miracle se produise pour que les ectoplasmes qui votent pour eux continuent à protéger un demi mort, au risque de tout perdre eux-mêmes.

Ils finiront par se réveiller car jusqu’à présent, les intérêts du frère correspondaient parfaitement à leurs intérêts. Mais les abrutis nous ont toujours prouvé, à travers les siècles, que leur discernement s’éclairait de nouveau lorsqu’il s’agissait du risque de perdre une chose qui n’a ni cœur ni cerveau, l’argent.

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C’est une folie que cette candidature car cela prouve qu’ils ne partiront jamais par une transition pacifique alors que l’or noir ne peut plus alimenter l’appétit féroce de ceux qui ont misé sur ce régime.

Certains veulent les derniers milliards, jusqu’à plus soif, jusqu’à ce qu’il tombe de son fauteuil, sans vie. Mais beaucoup retrouveront leur esprit car il se réveilleront au son trépident des milliards qu’ils ont placés offshore et qu’il faut d’urgence rejoindre. C’est ainsi que les déroutes se passent dans l’histoire, bien peu y échappent.

Ce jour-là, ils partiront et laisseront les pauvres bougres sur place, démunis et menacés par le risque explosif d’une situation insurrectionnelle. Ces dindons de la farce, des millions d’Algériens, n’auront plus que les drapeaux, les youyous et les bulletins de vote qu’ils arboraient bruyamment pour chanter les louanges à leur divinité, Abdelaziz.

Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que Saïd et sa fratrie ont passé des limites lointaines qui les condamnent définitivement. Imposer à l’Algérie un candidat de plus de quatre-vingt ans, muré dans un silence de celui qui est plongé dans un état végétatif, aucune nation au monde ne pourrait le supporter et je crains pour l’avenir de la fratrie, où qu’elle se réfugiât dans le monde.

Moi, je suis contre la peine de mort ainsi que les vengeances populaires et les lynchages expéditifs, y compris pour les pires monstres.

Mais Saïd Bouteflika n’a pas misé sur ce monde qui est le nôtre. Il en a choisi un autre, qu’il en assume les conséquences.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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