25 novembre 2024
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Les étudiants algériens payeront très cher leurs frais d’inscription en France

Universités françaises

Les étudiants algériens payeront très cher leurs frais d’inscription en France

A partir de la rentrée 2019 les étudiants algériens payeront leur frais d’inscription 16 fois plus cher dans les universités françaises.

Accueillir des étudiants riches et refouler les étudiants les plus pauvres, telle est la nouvelle politique instaurée par le gouvernement français pour limiter l’immigration aux portes de l’Europe.

Dans la pratique, cela ne concerne bien évidemment pas les étudiants américains qui ont les moyens financiers d’étudier mais bel et bien les étudiants africains à qui les autorités françaises préfèrent les étudiants européens – bien blancs, de tradition chrétienne – et qui, dit-on, s’insèrent plus facilement dans le paysage français selon l’imaginaire collectif façonné par une extrême droite lepéniste mais dont le gouvernement français s’inspire.

Pour renflouer les caisses de l’Etat, le gouvernement français est prêt à tout. Il ratisse large et tape dans les poches des plus faibles, notamment celles des étudiants algériens. Couplée à la réduction drastique du nombre de visas délivrés par les consulats français en Algérie, les étudiants algériens subiront la « double peine » consistant à instaurer une autre barrière aux portes de la France : une barrière économique !

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Dès la rentrée universitaire 2019, un étudiant extra-européen, dont les étudiants algériens font partie et qui forment le plus gros contingent – devra payer seize fois plus cher ses frais de scolarité.

Ainsi, l’étudiant algérien devra débourser – pour une inscription en licence – non plus 170 euros mais 2770 euros et pas moins de 3770 euros pour une année de Master au lieu de 243 euros.

Alors que la hausse du coût de la vie a terrassé les ménages français les plus démunis, les « gilets jaunes » bloquent les routes et les points stratégiques en France pour pousser le gouvernement d’Edouard Philippe à revenir sur se décisions de vouloir toujours plus taxer les français, notamment en augmentant le prix des carburants.

Tout comme en Algérie, la hausse du carburant n’affecte bien évidemment pas la classe politique – qui bénéficie de chauffeur mis gracieusement à leur disposition par la collectivité publique et dont la consommation, entre autres, de carburant est payée par l’impôt de l’aimable contribuable.

En cette période, l’Algérie a plus que besoin de ses étudiants. Malheureusement, elle ne leur offre que de sombres perspectives de travail dans une économie encore dirigiste, peu diversifiée, qui peine à s’ouvrir à l’international, et où le savoir et la savoir-faire n’est pas reconnu à sa juste mesure. Etudiants, ingénieurs, écrivains, artistes, hommes d’affaires, médecins … tous seront tentés de choisir le chemin de l’exil à un tel point que cela constituera un problème de sécurité nationale pour l’Algérie.

La France – qui entretient d’excellents rapports avec la nomenklatura algérienne l’a bien compris – elle est prête à ouvrir ses portes aux Algériens mais pas à n’importe quel prix et pas à n’importe quel Algérien.

Quel qu’en soit le tarif, les études constituent un investissement et les autorités françaises savent que pour décrocher une inscription universitaire, les étudiants extra-européens sont prêts à mettre le paquet.

Alors, se disent-ils, pourquoi ne pas les taxer lourdement ? En cette période de crise sociale en France, chaque euro compte et il est convient de taxer les plus pauvres car, considèrent-ils, ce sont les plus faibles et les plus nombreux.

La politique restrictive dans l’octroi des visas aux ressortissants algériens n’est pas dénuée de tout calcul politique et les autorités françaises en sont informées. Une forte proportion d’étudiants algériens qui quittent le pays souhaite s’établir durablement à l’étranger.

La France préfère accueillir des investisseurs, de riches investisseurs qui, comme Issad Rebrab, a promis de créer plus de 1000 emplois directs dans les Ardennes sur son nouveau site industriel dédié à la production d’eau ultra pure – grâce à la technologie développée par la startup EvCon – dont le groupe Cevital détient des participations majoritaires – et qui a été inauguré par le président français, Emmanuel Macron.

Clin d’œil du Président Macron au gouvernement algérien pour le choix du nouveau président algérien dont on sait que la France et les Etats-Unis d’Amérique auront leur mot à dire. Seulement attention, serrer la main du Président Macron peut coûter très cher côté algérien… 250 milliards de centimes algériens sont réclamés à Cevital par les douanes algériennes pour une prétendue amende fiscale…

La pression imposée par les Français aux Algériens concernant leurs investissements avortés en Algérie – dont ils se font voler la vedette par les Allemands (énormes contrats dans le domaine des énergies solaires) et les Chinois (contrats dans la réalisation d’infrastructures) – et la pression sur le choix du futur candidat aux élections présidentielles algériennes d’avril 2019 n’est, entre autres, que le juste retour de la réduction drastique du nombre de visas octroyés aux algériens depuis le début de l’année 2018. Oui, des visas pour les Algériens. Mais ce qui intéresse par-dessus tout la France est à la fois préservation politique de sa zone d’influence et de continuer à faire des affaires.

Il n’en demeure pas moins que le message du Président Macron aura été clair à ce sujet. Attirer des Algériens, mais pas n’importe lesquels, des Algériens qui investissent dans l’économie nationale française et qui y créent de l’emploi et de la valeur ajoutée pour la France et les français.

Les étudiants algériens fuient la politique des passe-droits, le régionalisme, le népotisme, l’injustice pour se retrouver en France… un pays qui commence à renier doucement les acquis sociaux légués par Jaurès, Blum… et qui n’hésite pas à leur fermer, en pratique, brutalement les portes.

En France, comme en Algérie, ce seront donc toujours les classes les plus pauvres économiquement qui payeront le prix de la politique désastreuse de leurs gouvernants – qu’ils ont pourtant contribué à élire et qui vivent grâcieusement – de l’argent de leurs contribuables.

Samir Ouguergouz est juriste et fondateur de la plateforme juridique www.defendresesdroits.com

Auteur
Samir Ouguergouz, juriste

 




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