Samedi 18 août 2018
Quand aux crimes contre l’humanité s’ajoutent les impostures
L’oligarchie dominant la France relance encore la question des harkis, des « pieds-noirs » et autres ex-représentants colonialistes en évoquant des « droits » à récupérer. C’est ajouter au crime contre l’humanité, en l’occurrence contre le peuple algérien et sa terre, l’imposture !
En effet, qui étaient donc les harkis et les « pieds-noirs », dans leur grande majorité et essentiellement ?… Les seconds étaient des profiteurs du système colonial, et les premiers ses supplétifs indigènes, profitant, eux aussi, à leur manière, du même système colonial.
Quant à ceux qui évoquent les « bienfaits » du colonialisme, donnant comme preuves les écoles, les lignes de chemin de fer, les routes, les barrages d’eau, les hôpitaux, les industries, l’agriculture, la « culture », etc., etc., les thuriféraires de ces réalisations oublient ou feignent d’oublier que toutes ces réalisations furent décidées et concrétisées d’abord et principalement pour servir les intérêts de l’oligarchie colonialiste de France, et de ses représentants en Algérie.
Faut-il encore rappeler ce qu’était le système colonial français en Algérie ?… Massacres de population avec tentative de génocide total, à la manière des Européens en Amérique contre les populations autochtones ; ensuite, asservissement de la population survivante, en faisant « suer le burnous » des travailleurs, et en traquant, torturant et assassinant les révoltés contre l’occupation coloniale et ses crimes ; enfin, une guerre totale pour empêcher un peuple de conquérir son indépendance, et cela par les bombes au napalm, la torture systématique, les assassinats de dirigeants, les massacres de civils soutenant la lutte de libération nationale, etc., etc. La présence de la « France » en Algérie, c’est-à-dire de sa composante colonialiste, c’est d’abord du sang et des larmes, ensuite de la sueur et encore des larmes et du sang !
Après tout cela, les descendants de ces auteurs de crimes contre l’humanité osent encore réclamer des droits ?!
Comment expliquer cette insolente imposture sinon par un fait ?… Que le peuple algérien, à travers son État, a montré de la compréhension et de la clémence, oui ! De la compréhension et de la clémence envers les colonialistes exploiteurs-tortionnaires-tueurs et leurs infâmes soutiens et profiteurs.
Alors, que ce peuple algérien, à travers son État, aurait dû réclamer ses droits, ceux-ci légitimes. Afin que les descendants de l’oligarchie coloniale ne puissent pas ajouter au crime contre l’humanité l’imposture. Comment ?… En réclamant des indemnités, compensations et remboursement pour tous les actes et crimes du colonialisme : agression contre le peuple et le pays, massacres de populations entières, accaparement de terres et de ses ressources naturelles, exploitation de la sueur du peuple, guerre d’extermination contre lui, napalm contre sa végétation et ses montagnes, etc. Alors, à combien s’élèverait le montant ?
Juste en passant : pourquoi l’Allemagne a reconnu ses crimes contre les Juifs (environ 6 millions, durant un laps de temps de domination nazie), et a fourni des indemnités financières à Israël, tandis que l’oligarchie de France, plutôt que d’agir de la même manière envers le peuple algérien (une dizaine de millions, pendant 132 ans), a le culot scandaleux d’évoquer des « compensations » pour ses supplétifs harkis et ses « pieds-noirs » d’origine européenne (ou française) ?… Que dirait-on de représentants de l’oligarchie allemande actuelle qui réclamerait des « droits » en France pour leurs concitoyens qui ont dominé et exploité le peuple de France, et pour les « colaborateurs » autochtones qui les ont servis ?
Cette oligarchie française, non seulement réclame des « droits » illégitimes, mais elle a l’infamie de ne pas reconnaître de manière publique et entière ses crimes contre le peuple algérien, qui ont toutes les caractéristiques de crimes contre l’humanité. Et les représentants de cette oligarchie ont l’odieuse hypocrisie de parler de réconciliation ! En oubliant également leurs actions néo-colonialistes qui continuent aujourd’hui pour maintenir une forme de domination sur l’Algérie et son peuple. Décidément ! Les oligarchies colonialistes ne voient que leurs égoïstes et illégitimes intérêts de castes, en ignorant avec un insolent mépris les droits légitimes d’un peuple qu’ils ont odieusement exploité et criminellement massacré.
Si les représentants de cette oligarchie colonialiste persiste dans leur prétention à des « droits », alors, que le peuple algérien, à travers son État, leur présente la facture de cent trente deux années de méfaits et crimes colonialistes. Et quand les représentants de cette oligarchie paieront et reconnaîtront publiquement leurs forfaits, alors, seulement alors, aura un sens le mot « réconciliation » ou « coopération ».
Ceci étant dit, espérons que le lecteur l’a noté : dans ce texte, il est question de l’oligarchie de France, passée et présente (et de ses suppôts d’origine européenne ou algérienne), et non du peuple de France, lequel est, lui aussi, d’une certaine manière, victime de cette même oligarchie.
Autre observation : le lecteur qui penserait que ce texte est violent, devrait d’abord se rappeler ce que fut la violence en acte du colonialisme en Algérie.
Dernière remarque : ces considérations ne sont nourries par aucun dérisoire ressentiment ; leur souci est seulement de rappeler les faits concrets, et de les considérer du point de vue de la justice et de la raison humaines.
K. N.
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