24 novembre 2024
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Triste Algérie qui ne tient plus !

REGARD

Triste Algérie qui ne tient plus !

Une tragédie : ils sont nombreux à avoir quitté le pays dans des barques de fortune, été comme en hiver. Ils préfèrent tenter l’impossible que de vivre sous le ciel Algérie.

Qui peut risquer sa vie de gaieté de cœur dans une barque de fortune pour défier la mort où les chances de survie sont bien trop minimes voire inexistantes si ce ne sont des cas de désespoir avéré?

Qui peut tenter le diable pour braver la mer, le froid, le soleil, la faim, la soif, la mort si ce ne sont des cas de déception « avancée »?

Qui peut quitter, abandonner famille et amis pour des aventures périlleuses dont l’issue est incertaine?

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Des risques que les haragas n’ignorent pas car ils savent qu’une barque artisanale n’est pas conçue pour les grandes et longues traversées, mais simplement pour quelques miles du sable sur lequel nous prenons plaisir à bronzer ou encore le long de la côte, histoire de contempler et le large et les montagnes qui surplombent les plages ou encore prendre quelques poissons.

Des risques périlleux contre lesquels beaucoup préviennent et tentent de dissuader les jeunes mais vainement.

Et c’est dans cette Algérie nouvelle, ce slogan de cet autre pouvoir incarné par Abdelmadjid ex-ministre de Bouteflika, mais nullement nouveau, cet autre pouvoir issu d’une autre fraude électorale, une énième, qui a lieu un certain 12 décembre de l’année dernière, que ces tragédies humaines ont lieu. Une élection, du reste, qui a été boycottée et qui n’a pas eu lieu dans trois wilayas.

C’était dans cette Algérie, gouvernée dans l’injustice, dans la violence, dans le déni, par un Abdelaziz Bouteflika, qui a servi sous Boumediène, ce Bouteflika déchu et sorti par la porte la plus humiliante, qu’un 22 février a surprise, que des jeunes préférèrent mourir en mer que de vivre dans ce qu’ils n’osent plus qualifier.

C’est, après celle de Bouteflika, dans cette Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, martyrisée où les horizons sont fermés, les quotidiens douloureux, les lendemains incertains, que la mer est vue comme l’espoir ultime après que de gros risques soient courus. Des risques à éviter, à s’interdire.

C’est dans cette Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, intronisé par ceux qui avaient installé Abdelaziz en 1999 lequel avait fui le pays juste après la mort de Boumediène, en décembre 1978, c’est donc dans cette Algérie d’Abdelmadjid Tebboune que de jeunes algériens risquent leur vie en mer pour fuir le despotisme, le népotisme, les violences, l’injustice, la prison….

Une Algérie où l’école arabisée est sinistrée pour ne plus former après avoir servi de terreau au terrorisme islamiste, où les étudiants font tout pour aller continuer leurs études ailleurs, où la corruption est une vertu, la violence, les interdits et les emprisonnements sont un mode de gouvernance.

Une Algérie où des militants politiques, ceux des droits humains, des journalistes, des blogueurs, des marcheurs sont arrétés, jugés et condamnés.

Une Algérie où des généraux-majors, ceux-là même qui ont permis toutes les fraudes, des ministres, des walis, des patrons qui, jadis, avaient le pouvoir de défaire des ministres sont livrés à la vindicte populaire dans le but d’éviter le naufrage à ce système tentaculaire. Il faut bien savoir consentir des sacrifices, des sacrifices utiles, même s’ils sont lourds.

Curieusement, l’Algérie n’a jamais connu ce genre de haragas au moment où le terrorisme islamiste tuait, égorgeait, violait, incendiait.

Ce n’est donc qu’après avoir vaincu un terrorisme islamiste que des jeunes quittent le pays au péril de leur vie. Un paradoxe!

Il y a lieu donc de dire qu’au terrorisme islamiste qui s’en était pris à la liberté, à la pensée, à la création, à l’espoir, à la démocratie, a survécu le système, le système en place depuis 1962.

Auteur
Achour Boufetta

 




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