24 novembre 2024
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A quand la fin des parkings sauvages ?

INTERROGATION

A quand la fin des parkings sauvages ?

Aux dernières nouvelles un jeune estivant, trentenaire, venu d’une région de l’intérieur du pays, est tabassé à mort dans un parking, sur la côte de la ville d’Aokas, à Béjaia. Ses agresseurs ? Un ou deux «parkingueurs» en colère contre lui parce qu’il n’a pas voulu céder au chantage de payer le stationnement de sa voiture sur un terrain vague.

Que lui a-t-on exigé au juste ? Deux cent dinars! Refus obstiné du concerné, montée d’adrénaline, insultes, cris et coups de matraques s’ensuivirent et c’est l’irréparable!

Un scénario presque «banalisé» partout sur nos plages, dans nos marchés et même devant les édifices publics. Un parking en Algérie, fût-ce un terrain vague comme dans le cas de ce malheureux jeune, est un lieu où l’autorité s’exerce souvent par des pseudo-gardiens sans culture de contact avec le public, où la seule consigne à observer est de se taire, obéir et payer rubis sur ongle ce qu’on nous demande, au risque de subir l’irréparable.

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Une jeune femme qui travaille dans un hospice à Birkhadem sur les hauteurs d’Alger m’a affirmé, il y a quelques années, qu’en plus de la peur de ces fameux parkingueurs qui ressemblent, d’après elle, à des toxicomanes, elle perd trop de sous à chaque stationnement dans un lieu public. Une fois, m’ajoute-t-elle consternée, une bande de jeunes, à l’allure de voyous et armés de matraques, a pointé devant moi près d’un hôpital, me demandant des sous, j’ai refusé de suite parce que j’ai jugé que c’est exagéré.

Du coup, ils m’ont arrosé de tous les noms de oiseaux et j’ai failli être agressée physiquement. Si la routine m’a appris, au fil du temps, à domestiquer mes peurs, il n’en reste pas moins que le sentiment d’insécurité me gagne toujours dès que je croise le regard d’acier de ces «baltagia» qui prétendent pourtant assurer notre sécurité.

Le témoignage de cette femme rejoint celui d’un émigré qui s’est fait un jour repérer, dans l’une de nos villes côtières, par des parkingueurs à cause de sa belle voiture. «Ils m’ont exigé, me précise-t-il avec son humour noir, une somme d’argent qui normalement suffit pour payer le stationnement de trois ou quatre autres voitures. «Mais pourquoi ils ont fait ça?», l’interrogeai-je, interloqué. « Ils croyaient que je ne savais rien de leur magouille parce que je ne suis pas de là-bas !» «Mais comment ils savent que tu n’es pas du coin?» «Mon accent et mes manières m’ont trahi. Puis, leur logique est simple, un émigré est forcément riche parce qu’il a de l’argent en devises» «Et tu leur a payé la somme, ce jour-là, comme ils te l’ont demandé? » « Je n’ai pas de choix mon ami, sinon j’aurai eu des ennuis avec eux et peut-être ils m’auraient agressé ou tué! Puis, comment faire quand on n’a pas à qui nous plaindre? ».

« Et la police? » « La plupart des policiers les connaissent et parfois travaillent avec eux, c’est une réalité. Ils croient qu’on peut maîtriser la délinquance qui tourne autour de ce métier, en tissant des liens forts avec ces gardiens de parkings sauvages, quelle bêtise ! ».

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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