Jeudi 19 avril 2018
La cinquième « herda » et les « Transformers »
Où est-il notre « élu » ? On ne l’entend pas… On ne le voit pas !!!
L’incapacité d’Abdelaziz Bouteflika à répondre par lui-même aux incessantes requêtes, émanant de multiples sphères, de multiples couches sociales, quant au devenir des mille milliards de dollars, dilapidés en vingt ans de règne, a poussé l’unique, elle-même poussée par l’ancien parti unique, lui-même poussé par ceux qui préparent l’unique cinquième « herda » au monde, a poussé donc l’ENTV, à invoquer les images décomposées du passé pour tenter d’y répondre.
Mais à dire vrai, c’était franchement poussif : que pouvaient-ils faire, après le fiasco de l’inauguration de la vieille mosquée de Ketchaoua, où la longue préparation physico-chimique dans la résidence médicalisée de Zeralda, n’a pas permis au président d’apparaître en meilleure forme que ce qu’il pouvait être, c’est-à-dire très mal en point !
Qu’à cela ne tienne ! L’état de santé dégradé de Bouteflika ne décourage nullement les médias asservis et les apparatchiks du système de vouloir inventer une virginité à une vieille garde nue, qui a violé à maintes reprises peuple, institutions et pays, et qui, animée par une déferlante libido, sans faire usage de la pilule bleue, mais en abusant du billet vert, en veut encore et toujours plus!
Maladroitement, et en faisant l’inventaire des « réalisations du président », la télévision publique, devenue propriété privée, comme l’ensemble du pays d’ailleurs, a confectionné dans ses laboratoires propagandistes, un documentaire stalinien à charge.
Oui à charge, car il suffit de regarder le documentaire diffusé sur fond de musique du film « Transformers » et des vieilles images du fringant Bouteflika pour s’en rendre compte. En voulant réciter les psaumes du divin enfant, on réalise combien ce personnage, autrefois bavard, est maintenant réduit au silence des cathédrales.
En espérant grossir ses miracles, l’ENTV, nous a rappelé aux souvenirs d’un existé et omniprésent personnage qui habitait nos écrans, et qui a, fort heureusement, déménagé depuis, dans d’omniprésents posters géants de nos ternes places publiques.
Oui le reportage d’une heure trente était à charge, parce qu’en regardant les archives qui défilent, on réalise que l’homme est vieux comme ses promesses; des simples promesses décomposées par le temps comme une carcasse.
Une carcasse inanimée comme ces stades entamés depuis dix ans qui attendent les promesses de deux coupes du monde. Le pays qui attendait la promesse de tourner avec autre chose que du pétrole, tourne encore, mais au ralenti, avec le même pétrole.
La promesse d’endiguer le chômage n’a d’égale que le taux de chômage à deux chiffres qui ronge le quotidien de la jeunesse comme une maladie. La promesse de rendre la dignité au peuple se heurte violemment aux rêves qu’embrassent les jeunes de quitter massivement le pays, terre, air, mer.
La promesse d’une monnaie forte se fracasse sur le mur de la réalité d’un dinar non-convertible qui boxe dans la catégorie Monopoly. Les nouvelles villes censées être intelligentes ne sont, au mieux, que des promesses de cités-dortoirs et bêtement laides, où le crime et les agressions les disputent à la saleté et à la promiscuité.
Alors oui, à charge qu’il était ce documentaire stalinien, comme une accusation ou un verdict, lorsque l’on sait que le but derrière ces stupides manœuvres, est de nous faire avaler la pilule de la dilapidation des milliards de billets verts, pour entretenir une déferlante libido de vieillards, à vouloir encore violer le pays et ses habitants.
En usant de la musique du film « Transformers », l’ENTV a voulu faire de notre président impotent, un mécène rebelle venus d’ailleurs, alors qu’en réalité, dans l’état où il se trouve, et dans lequel il a mis le pays, il n’est sûrement pas l’homme qui tombe à pic, mais celui pour qui sonne le glas !