Lundi 16 juillet 2018
L’Algérie va rejuger Djamel Beghal
L’islamiste franco-algérien Djamel Beghal, expulsé vers Alger après 17 ans de détention en France, sera rejugé par la justice de son pays qui l’avait condamné en 2003 par contumace pour « appartenance à un groupe terroriste », a annoncé lundi l’agence officielle algérienne.
« Djamel Beghal, condamné en 2003 en Algérie à 20 ans de réclusion pour appartenance à un groupe terroriste, a été remis lundi aux autorités algériennes par les autorités françaises », a indiqué Algérie Presse Service (APS) citant une « source proche du dossier ».
M. Beghal sera « traduit devant les autorités judiciaires » afin d' »être rejugé » pour les faits ayant entraîné cette condamnation, prononcée « par le tribunal criminel d’Alger le 16 février 2003 », selon la même source.
Cet islamiste de 52 ans a été expulsé lundi de France après y avoir passé près de 17 ans en prison pour association de malfaiteurs terroriste et pour un projet d’évasion d’un ancien du Groupe islamique armé (GIA) algérien, condamné à la perpétuité pour un attentat à Paris en 1995.
Il est devenu une référence pour trois générations d’apprentis jihadistes et est considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d’Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris.
L’APS affirme également que « les autorités judiciaires algériennes ont tenté en vain de le faire extrader de France ». Selon l’agence, le ministère algérien de la Justice a fait parvenir à Paris un dossier détaillant les faits pour lesquels Djamel Beghal avait été condamné en Algérie, afin qu’il soit « jugé pour ces faits sur le territoire français », conformément aux accords judiciaires entre les deux pays.
Une demande « restée sans suite de la part des autorités judiciaires françaises », affirme la source citée par l’APS.
Un avocat ayant déjà traité ce genre d’affaires a indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que Djamel Beghal avait probablement été placé en garde à vue à son arrivée à Alger, pour une durée initiale de 48 heures, pouvant être étendue jusqu’à 12 jours en Algérie dans le cadre d’affaires de terrorisme.