Samedi 5 janvier 2019
Algérie : 4000 tentatives d’émigration clandestine déjouées en 2018
En plus de ce qu’ils cachent comme drame, mort et désespoir, les chiffre qu’avance la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme donnent toute la mesure du drame de pans entiers de la société algérienne qui ne voit d’avenir que dans la tentative parfois mortelle de franchir la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.
Ce communiqué glaçant ne donne évidemment que le nombre de tentatives d’émigration que les autorités ont fait échouer. Mais combien sont passés en Europe ? Combien de morts en mer ?
Lecture d’extraits.
« L’émigration clandestine a atteint ces dernières années une proportion inquiétante, ces Algériens, qui risquaient leur vie dans des embarcations de fortune et de la mort en direction de l’autre rive de la Méditerranée, surtout que cela génère désormais, quasi quotidiennement, des drames en Méditerranée, un holocauste moderne, les actions de contrôle des forces de l’ordre pour empêcher de telles tentatives de la part de nos jeunes relèvent moins d’opérations de véritable maintien de l’ordre que d’une complicité objective avec une politique inepte de l’Europe .
Par ailleurs, à titre de comparaison, du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2018, la LADDH a recensé plus 3109 tentatives d’immigration clandestine avaient été déjouées par les gardes-côtes algériens sur le littoral de 1200 km de longueur, ces jeunes fuyaient le chômage dont le taux enregistré dépasse les 35% et la dégradation de leur niveau de vie aussi, tans que seuls 10% d’Algériens détiennent 80% des ressources du pays, une situation très inquiétante et qui confirme que les différences s’agrandissent entre les classes du peuple de façon inédite dans l’histoire de l’Algérie.
La LADDH attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale que les chiffres avancés (3983 tentatives d’immigration dont 287 femmes, 1126 mineurs accompagnés ou bien non accompagnés) ne reflètent en aucun cas la réalité du terrain, puisqu’il s’agit uniquement des harragas qui ont été arrêtés, sans tenir compte de ceux qui sont morts noyés en mer lors de leur fatale aventure et qui n’ont jamais été repêchés à ce jour.
A ce propos, La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) avoir recensé la mise à l’échec de tentatives d’immigration de 9753 individus depuis début 2015 à la fin 2018, tandis que 3000 personnes seraient mortes et disparues en mer depuis 2009.
Cet état de fait conduit la LADDH, notamment le secrétaire national de la Ligue en charge de la communauté et des relations extérieures, Mahmoud Djenane, à prendre en charge ce lourd dossier , en absence de statistiques officielles, la LADDH a tenté de cerner le chiffre de ressortissants Algériens détenus à l’étranger en se basant sur les informations partielles collectées auprès des familles de détenus, dans les rapports des O.N.G , ces informations restent surement incomplètes et exigent plus d’efforts pour cerner de plus près ces chiffres
, au cours des dix premiers mois de l’année en cours s’élève 12 700, contre 14 000 pendant l’année précédente sont détenus en Europe.
Face à l’urgence de ce fléau et au nombre de victimes, la LADDH prévoit de mettre en place des actions luttant contre l’immigration illégale, à travers des campagnes de sensibilisation des populations concernées sur les menaces et les dangers de cette pratique et en encourageant des activités génératrices de revenus pour lutter contre le chômage et la précarité, dans un but de vivre en dignité et sauver des vies, ainsi sauvegarder la richesse humaine .Malgré la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) se sentant seul dans le terrain sans moyen face à cet afflux de migrants dans plusieurs régions au large des côtes de 1200 km , notamment à Annaba, El-Tarf, chlef, Mostaganem, Aïn Témouchent, Oran ou encore skikda.(…)
Le vrai forfait est celui de l’impossibilité qui leur est faite de circuler librement, un droit garanti aussi bien par le droit national qu’international et que bafoue une politique migratoire occidentale obsolète, devenue criminogène.
En effet, franchir aujourd’hui clandestinement la frontière d’un pays est la stricte conséquence logique de sa fermeture abusive au-devant des humains quand on l’ouvre de plus en plus et totalement pour ses créations et son œuvre, les marchandises et les services.
(…) En effet, le dispositif criminalisant l’émigration clandestine (loi n°09-01 du 25 février 2009 portant sur les infractions commises contre les lois et règlements relatifs à la sortie du territoire national) n’a visiblement servi à rien.
Puisque les migrants, de tous âges et sexes, et parfois de toutes les conditions, tentent la harraga sans se soucier des peines énoncées dans le texte (emprisonnement de deux à six mois et une amende de 20 000 à 60 000 DA ou de l’une de ces deux peines seulement). La loi répressive ne dissuade pas les harraga décidés à s’embarquer pour ce qu’ils considèrent comme l’eldorado. »