Dimanche 7 octobre 2018
NARR, le nouveau mouvement de l’opposition tchadienne appelle à la lutte
« Dans la situation présente où se trouve notre pays, il existe des faits historiques qu’il convient de rappeler pour mieux cerner ce qui suit :
Si le Tchad indépendant est né le 11 août 1960, la République par contre est proclamée deux ans plutôt et elle est dotée d’Institutions bien identifiées, à savoir : Premier Ministre, Gouvernement et Assemblée territoriale.
L’accession à l’indépendance en masse des Etats africains en 1960 est un acte fondateur de la souveraineté internationale du Tchad.
Cependant et en dépit de son évolution politique convulsive et de l’incapacité de ses dirigeants à créer des conditions nécessaires d’une nation en devenir, la République dispose d’un rouage institutionnel et administratif complet. Aujourd’hui, rien de tel n’existe. Tout a changé, de mal en pire.
Depuis la Conférence dite « nationale souveraine » de 1993, – qui a d’ailleurs légitimé le coup d’état de Déby -, aucune institution républicaine au Tchad ne joue réellement son rôle, à l’exception de la Présidence où Déby fait tout et son contraire et ceci au mépris de toute légalité républicaine .
La bonne volonté de tous les acteurs tchadiens à participer au processus démocratique qui ouvrirait la voie à un état de droit, où les droits humains seraient respectés, est restée vaine. Mais, ce n’est pas tout .La tyrannie de Déby s’accommode avec des «droits unisexuels » mais pas universels. Ainsi, la femme tchadienne demeure, comme hier, dans son statut « de ménagère ». Cela appelle un changement radical pour la condition féminine.
Vingt-huit ans après, voilà que la « la IVe » République, proclamée et installée de manière unilatérale, vient sonner le glas de tous les principes du suffrage universel.
Devant cette dérive criminelle, porteuse d’un immense chaos, voire d’un morcellement de tout un pays, nous Tchadiens, filles et fils du pays, avons décidé de créer la Nouvelle alliance pour la restauration de la république (NARR ) : De quoi s’agit-il ?
NARR ( Feu en arabe tchadien ), est un mouvement, une force politique qui intègre tous les moyens disponibles y compris des moyens militaires, dont l’objectif principal est de débarrasser le Tchad de la tyrannie ploutocratique incarnée par Déby le despote et de restaurer la République, seul pouvoir légitime et protecteur des valeurs humaines et du progrès social .
D’autres causes non moins importantes plaident également à la constitution de NARR. Elles sont économiques, sociale, culturelle et existentielle.
En dépit des potentialités économiques du pays et du dynamisme de son peuple, les Tchadiens ont faim. L’exploitation du pétrole depuis 2003 n’a servi qu’à Armer le régime pour réprimer toute forme d’opposition et favoriser l’enrichissement d’une minorité, tandis que les Fonctionnaires cumulent des mois de retard et les Bourses des étudiants ( Un des devoirs de l’état ), purement et simplement supprimées .
Tous les secteurs d’activité sont concernés : La santé, l’éducation, les transports. Ndjamena, la capitale manque d’électricité. Aujourd’hui, le manque d’eau vient s’ajouter à une situation déjà dramatique. C’est tout le pays qui souffre pendant qu’une minorité d’individus cupides pavoisent, jour et nuit, dans un luxe insolent .
Le Tchad n’est jamais ruiné par des dépenses indispensables à la construction des écoles, des dispensaires ou même des hôpitaux. En vérité, notre pays est ruiné par des dilapidateurs, des rapines, des monstres coupables par défaut d’économie, d’ordre et comptabilité publique .
Malgré des pertinentes recommandations de la conférence nationale, pour une véritable réconciliation, Déby a systématiquement liquidé tous ceux qui ont cru « à la main tendue du pouvoir ». C’est ainsi que Maitre Behedi, Bisso Mamadou, Mahamat Seid, Abbas Koty, Bichara Digui, Dr. Harris, Laokin Barde, Ketté Moïse, Youssouf Togoimi, Yaya Labadri, Ibn Oumar Mahamat Saleh et bien d’autres ont fait les frais de leur engagement pour l’amour de leur pays .
En conséquence, NARR se fixe comme objectif d’opérer une rupture radicale avec la concentration de pouvoirs entre les mains du Président de la République, alors même que la démocratie suppose un équilibre des pouvoirs. A l’issue d’une transition (dont la durée reste à déterminer ), il sera procédé à l’élection d’un président de la république au suffrage universel à deux tours, rééligible une seule fois. Le nombre de deux mandats n’est pas négociable …
Notre objectif est de mettre fin à la tyrannie qui nous a été imposée de l’extérieur. Nous croyons à la conjonction de tous les groupes armés de l’opposition qui demeure la seule issue. Une fois la victoire acquise, ce dont j’en suis convaincu, tous ensemble, nous devons nous atteler à bâtir un Tchad commun .
Chers compatriotes, préparez-vous dès à présent, en tant que témoins vigilants à garantir cette unité d’action. Le peuple doit, plus que jamais, jouer son rôle pour prévenir toute déviation à caractère ethnique, clanique ou partisane. Vous êtes les garants de la victoire prochaine. Ce sera votre victoire .
Aujourd’hui, la plupart des tchadiens se demande, chaque jour comment faire pour se nourrir ainsi que leurs familles. Par manque de soins, les malades sont abandonnés à eux-mêmes. Les hôpitaux et dispensaires sont des véritables mouroirs .
L’enseignement sous Déby n’est dispensé tous disciplines confondus que 5 à 6 mois dans l’année et ce avec un personnel dont la formation pour beaucoup d’entre eux, laisse à désirer. C’est le cas de tous ces fonctionnaires du MPS…
L’agriculture qui faisait vivre plusieurs millions des tchadiens et qui assurait notre alimentation en céréales est, pratiquement à l’abandon. Le PAM, tente avec l’aide alimentaire de dissimuler un déficit devenu chronique.
L’élevage, source de revenu par excellence est aujourd’hui entre les hommes du régime, à tel point que ne, respectant pas les règles de transhumance, les conflits avec les agriculteurs sédentaires sont récurrents et souvent meurtriers .
Les fonctionnaires voient, chaque jour, leur pouvoir d’achat baisser. De même qu’ils accumulent plusieurs mois de retard de salaire par an .
Quant aux militaires dont la plus part fait partie du clan, véritables mercenaires, rapportent plus à Déby qu’ à leurs propres familles. Si l’on ajoute à ce sombre tableau, l’endettement astronomique, alors, notre est dans un gouffre d’où il ne sortirait qu’après plusieurs générations .
Après plusieurs accords non respectés par Déby tant avec l’opposition interne qu’avec celle de l’extérieur, il est venu le moment de changer la façon de lutter contre la dictature. C’est donc malgré nous que nous avons choisi la force. Il y a à peine quelques jours, en bombardant les paisibles populations de Miski, Idriss Déby a démontré, une fois encore, qu’il tient à rester au pouvoir indéfiniment.
Contrairement à tous ces charognards qui s’empiffrent depuis vingt-huit ans, renonçant à notre petit confort, nous avons estimé que le moment est venu pour mettre un terme à ce gâchis .
Nous ne nous arrêterons que lorsque Déby et ses acolytes auront tous été mis hors d’état de nuire .
Chers compatriotes, vous aimez la paix certes, mais combien de temps accepteriez-vous la domination d’une minorité de crapules voleurs et corrompus ? « Nah Quiliya Baane Walla Quiliya Manoumbou» = Là où il n’y a pas de paix, il ne faut pas souhaiter, ainsi s’adressa, Ngoua Ali Nanaye, à sa Majesté Alifa Ali Zezerti ( paix à leur âme ), au lendemain de la sortie de Hissein Habré de Ndjamena. Que cette réflexion nous guide.
Officiers, sous-officiers, soldats ! Hier vous étiez des chairs à canon en RDC, RCA, et au Mali. De même aujourd’hui encore dans cette guerre injuste au Yémen imposée par l’Arabie saoudite.
En vous envoyant si loin, Déby cherche à vous dissimuler sa politique barbare et sa gestion catastrophique dont les conséquences sont désastreuses pour vos familles. Rejoignez-nous pour mettre votre expérience au service de cette cause qui en vaut la peine : Redonner aux tchadiens leur dignité, leur fierté, mais aussi et surtout,instaurer un véritable Etat de droit où tous les Tchadiens sont égaux, et où les droits humains sont respectés et les valeurs culturelles et spirituelles remises à l’ordre du jour. « Un peuple sans histoire est un peuple sans âme » ( Alain Foca).
A la jeunesse tchadienne, fer de lance de ce combat, tu es l’avenir de notre pays. Cette ignoble dictature, brutale et mafieuse, cherche toujours à te bâillonner. Ton courageux combat et ta résistance à toutes épreuves nous seront d’une grande utilité : Ta liberté naîtra de ton courage…
Etudiants, lycéens, collégiens, bref, à tous ceux qui refusent l’Injustice, la discrimination, le mépris et tous ceux qui sont contre ce régime qui bafoue les droits humains et maintient la Femme tchadienne dans un statut « de ménagère » : Rejoignez-nous …
Dès ce jour, nous prenons l’engagement de nous battre jusqu’au dernier et de mettre fin définitivement à ce régime despotique, au service de l’étranger et de renouer avec la liberté pour notre peuple bâillonné depuis trop longtemps .