Lundi 24 septembre 2018
Les musulmans de France préparent leur congrès pour la mi-novembre
Un congrès des musulmans de France sera organisé à la mi-novembre à Paris, a-t-on appris lundi des principaux concernés.
« Dans la perspective d’organiser le culte musulman par eux-mêmes et pour eux-mêmes, le Conseil français du culte musulman (CFCM) et les représentants des fédérations musulmanes de France ont décidé d’un commun accord de la tenue d’un Congrès des musulmans de France à la mi-novembre à Paris », a indiqué un communiqué signés par plusieurs représentants du culte musulman en France, qui ne donne pas de date précise.
Il s’agit de la Confédération islamique Milli Görüs (CIMG France), la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), la Fédération Invitation et Mission pour la foi et la pratique, la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP), la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), les Musulmans de France, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), l’Union des mosquées de France (UMF) et la Mosquée de Saint-Denis de la Réunion (AISD).
Cette mobilisation des représentants du culte musulman intervient quelques jours après la publication du rapport de l’Institut Montaigne, élaboré par Hakim Karaoui, qui établit un diagnostic sur l’islam en France et présente au président Emmanuel Macron des propositions pour l’organisation du culte musulman.
Ce rapport a été rejeté dans le fond et dans la forme par la majorité des représentants du culte, dont notamment le CFCM et la Grande mosquée de Paris.
Un colloque a été organisé vendredi au Sénat par le CFCM et les sénateurs Nathalie Goulet et André Reichardt au cours duquel il a été souligné que le culte musulman doit être organisé par les musulmans et non pas l’Etat français.
Le document de l’Institut Montaigne, ont estimé les participants à ce colloque, qu’il « aborde l’islam à travers l’islamisme pour ne mettre en relief que les aspects négatifs des comportements des uns et des autres dont l’islam ne saurait être cautionner », le considérant comme une « insulte » à Michel de Montaigne (1533-1592), philosophe de la Renaissance.
Le rapport de Karoui, auteur déjà de deux documents « Un islam français est possible », publié en septembre 2016 et « Nouveau monde arabe, nouvelle ‘politique arabe’ pour la France », publié en août 2017, préconise l’instauration d’un certain « Tracfin » pour contrôler les flux financiers, les collectes de fonds et les dons dont bénéficient les représentations du culte musulman, notamment en matière de financement de la gestion des mosquées, et l’instauration d’une taxe halal, dont le chiffre d’affaires du marché en France est estimé à 6 milliards d’euros.
Le président du CFCM, Ahmet Ogras, a relevé que les personnes qui interviennent le plus sur l’islam en France « souffrent soit d’une incompétence, soit d’un manque d’objectivité, soit d’une absence de légitimité ».
« Nous avons besoin de vrais experts, reconnus effectivement dans leurs domaines, capables de travailler avec des experts d’autres domaines, afin de dresser et proposer de vrais solutions », a-t-il affirmé, rappelant qu' »il ne suffit pas d’avoir des origines musulmanes pour disposer de la légitimité de parler au nom des musulmans.