22 novembre 2024
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Beni Saf : haro sur les accidents de la circulation !

A qui appartient la chaussée ?  A qui appartient le trottoir ? Comment faire pour appliquer, par tous, le Code de la route ? Pour la caricature, et planter le «décor» de cet article, Beni-Saf, à l’indépendance, ne comptait que quelque 20 000 habitants.

Dans les années 70, elle permettait à quelques centaines de voitures d’évoluer facilement dans les rues et autres voies, et comptait quelque 30 000 âmes.

Aujourd’hui, il est franchement difficile de dire combien il y aurait de véhicules, de tous les genres, des gros, des moyens, des utilitaires, car il y en a de partout, avec une circulation serrée, incessante et intense. 

Ainsi Béni-Saf, qui compterait quelque 43 000 habitants, avec pour chaque famille, un véhicule en moyenne, s’étend, un peu partout, autour du centre ville qui, obligatoirement, ne peut être composé que des rues héritées de la période coloniale. Ces rues sont restées les mêmes tant en nombre qu’en largeur, mais avec aujourd’hui, des  milliers de voitures et des piétons, qui se dépêchent, qui s’interpellent, qui se côtoient, parfois se bousculent. Trop de monde dans les rues, des jeunes et moins jeunes, mais aussi beaucoup d’enfants. Une commune vivante.

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Comment alors concilier tout ce beau monde et tout ce parc de véhicules, pour le partage de la rue et des trottoirs ?

Qui respecte quoi ?

Qui doit obligatoirement circuler sur la chaussée et qui doit utiliser les trottoirs ? Allez savoir, tellement tout s’est entrelacé, tout s’est embringué, l’un dans l’autre.

Chacun de l’automobiliste, du motocycliste, du piéton,  décide, selon sa motivation, et selon son humeur d’occuper la chaussée.

Plusieurs voitures sont garées ici et là sur les trottoirs, et elles sont nombreuses, sans aucune gêne de leurs propriétaires, les piétons, les mamans avec les poussettes, marchent, se promènent, déambulent, sur les voies, souvent se frayant un chemin dans la densité, et aux frais des klaxons, et parfois des invectives et des cris de faire attention. 

Toutes ces personnes se partagent ces espaces. Et c’est là que ça ne va plus. C’est là, que réside le danger, l’accident, et c’est là aussi, où les responsables doivent réfléchir et agir, pour délimiter cette anarchique situation, pour faire que chacun reprenne sa place, sans empiéter sur celle de l’autre. Il est vrai que personne ne pourra modifier la structure existante en termes de rues. Ce qui est faisable c’est aérer les espaces et démolir les bâtis en ruine et qui gênent la visibilité et les mouvements de la circulation, surtout en des endroits populeux

On peut remarquer toutes ces motos, ces motocyclettes, qui déboulent à fond de train, avec des conducteurs et des passagers, souvent sans casque, et souvent chaussés de sandales genre tongs d’été, des « tchenkla », des claquettes, ce qui peut être à l’origine d’un accident.

Mais pour délimiter cet imbroglio, il faut de l’autorité, du civisme, et du respect. Beni-Saf en est-elle pourvue ? C’est là, la question ! Tout le monde sait que l’absence d’autorité entraîne le désordre et l’anarchie et quand cette mauvaise habitude est bien installée, il est alors difficile d’entrevoir la fin.

 Platon disait :  » Lorsque les pères s’habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent pas compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors, c’est en toute beauté, en toute jeunesse, le début de la tyrannie « .

Certes, il faudrait sanctionner, exiger des piétons à ne pas traverser en dehors des passages cloutés, protégés, et aller même à les  » sanctionner », même si la question est de reconnaître qu’il y en a vraiment très peu dans la ville, qu’il convient d’ailleurs de les repeindre, de les  matérialisés au sol. 

Il est à remarquer que Béni-Saf, construite en paliers, en amphithéâtre, à flanc de collines, est une ville à escaliers, et il y en a beaucoup. Ces escaliers débouchent directement dans les rues, avec hélas, peu de passages piétons, matérialisés au sol ou s’ils l’ont été, ne le sont plus, depuis bien longtemps.

Les piétons, surtout les jeunes, descendent en courant, dévalant les escaliers et se trouvent brusquement, nez à nez, sur le capot ou la portière du véhicule. 

Ne serait-il pas prévoyant, judicieux d’installer des  » arrêtoirs « , des barrières au bas des escaliers, afin de freiner la lancée des piétons ?

Dans les carrefours, et les ronds-points, que ce soit à Sidi-Boucif, vers la station d’essence du centre-ville, du côté de la poste ou encore au bas du boulevard Kadri Kaddour, devenu la principale voie très commerçante ou encore plus haut, vers la sortie en direction de l’APC, on verra des personnes traverser en courant au milieu du flot de voitures, et se disputer la priorité, à qui passe le premier, avec tout le risque que cela comporte.

Il serait utile de réfléchir sur ce sujet, en une piste de travail, sans doute intéressante, pour améliorer la circulation, et la sérénité routière dans la ville.  

Piétons, dans la circulation. Quel choix, le trottoir ou la chaussée ?

Il y a quelque temps, j’ai passé un long moment sur la terrasse d’un café, à regarder la circulation autour du rond-point de Sidi-Boucif. Il y avait un véritable spectacle incessant, autour du rond-point dit des « hippocampes ».

Ce contexte anarchique, folklorique,  » pousse -toi que je passe, » et vas-y avec les coups de klaxon, oblige le piéton  à opter pour le système D, c’est-à-dire traverser, passer, et « disputer  » la chaussée aux nombreux véhicules.

Traverser la chaussée, même en diagonale, se fondre dans le flot des voitures, au vu et au su de tous, est devenu banal, normal, logique. Fort heureusement, les véhicules et les très nombreux taxis, roulent lentement autour de ce carrefour, et donc rares sont les accidents.

C’est une bonne chose d’accord, mais dans tout cela, où est le sens civique, le sens du respect ? Qui doit faire respecter le bien vivre ensemble, et le respect des choses ?

Difficile pour les agents de l’ordre public de faire leur travail, et d’avoir les yeux de partout, voire à user de temps en temps de leur sifflet.

Le piéton est le seul usager de la route qui ne soit pas protégé et qui reste indécis, imprévisible dans ses choix notamment pour les malvoyants, les malentendants, les personnes âgées, et aussi surtout les enfants.

Le piéton n’a donc aucun clignotant qui indiquerait qu’il veut tourner à droite ou à gauche. 

L ‘automobiliste doit-il, en plus de faire attention, doit-il lire dans les pensées du piéton, deviner ce qu’il va faire, anticiper ses réactions  intempestives, décidées à la dernière seconde ?

A Béni-Saf, cette situation est identique partout, vers les ronds-points, les carrefours, notamment celui situé route d’Aïn-Témouchent, près de l’ancienne caserne des pompiers, et celui du Jet- d’eau, vers la station d’essence, en descendant vers la plage, et évidemment aussi, celui de Sidi-Boucif. 

Dans cet ordre des choses, il reste fondamental et important de comprendre que la rue se partage, car la densité de la circulation est très forte et il faut absolument avoir l’œil et faire très attention aux réactions des piétons.  Et ils sont nombreux à marcher sur la chaussée, espace collectif partagé, sans se rendre compte du potentiel danger qui les guette.

Que faire alors pour sortir de cette situation, certes folklorique mais inquiétante si l’on considère qu’un accident est vite arrivé ?

Les  autorités en charge de cette responsabilité, devraient examiner quel remède pourrait être appliqué en vue d’éliminer les risques ? 

Chacun ici à Béni-Saf sait que la ville présente des dangers, peut-être plus qu’ailleurs, en raison de son plan, de sa géographie, en pente et vallonné, datant de l’époque coloniale, des temps où l’on ne prévoyait pas une circulation aussi intense que celle que nous enregistrons de nos jours, et il faut en convenir, du temps où les anciens insufflaient aux plus jeunes le respect et la discipline.

Nos ingénieurs et techniciens de la circulation, des flux et des mouvements de personnes, devraient prendre le temps d’observer les comportements, et faire respecter les règles modernes de la circulation, par tous les usagers de la route. En tous les cas, Il y a lieu de placer des garde-fous, des barrières ou simples bittes, à l’entrée des établissements scolaires et publics, au bas des escaliers,  que les jeunes les dévalent sans s’arrêter et voulant dans la foulée, traverser la rue. 

Mais pour tout cela il faut impérativement libérer les trottoirs, et obliger les piétons à les utiliser. 

Les services de l’APC, notamment ceux de la voirie, doivent procéder d’urgence, au marquage au sol, des lignes et passages protégés des principales artères, pour amener un changement de comportement. 

Ainsi, comme je l’ai très souvent constaté, ce rond-point de Sidi-Boucif, tout à proximité de l’école, se partage entre les piétons, les motocyclistes, les bus et les automobilistes. Un partage pas toujours facile à cause des mauvaises habitudes prises, comme stationner son véhicule sur le trottoir, ou en débord, voire même s’arrêter en plein milieu et discuter avec un piéton.

Est-ce normal de devoir marcher dans la rue à cause de l’envahissement illégal des voitures sur les trottoirs ?

La marche à pied est bonne pour la santé, dit-on, c’est bon pour l’environnement, c’est bon pour la convivialité. Pourtant, beaucoup de citoyens font remarquer que très souvent  les trottoirs sont réduits à une seule fonction celle de parkings à voiture, des emplacements de mannequins, de caisses et autres cagettes, de marchandises en vente au-devant des épiceries, et autres boutiques et magasins, comme aussi des barbecues et gargotes. 

Pour que cela change à Beni-Saf, une seule condition : que chacun face un effort et modifie ses habitudes, sa mentalité quand il est au dehors de chez soi, sur le domaine public.

Verbalisés les piétons ? 

Faire de la prévention, chaque jour, continuer  à sensibiliser à tous les niveaux dans un premier temps, mais ne pas écarter l’éventuelle verbalisation

Les services de police et de gendarmerie ont, depuis longtemps lancé des opérations de sensibilisation  ce qui n’a pas empêché,  de nombreux accidents parfois mortels survenus ces dernières années. Peut-être faudra-t-il sensibiliser les piétons à ce qu’ils comprennent qu’ils peuvent être sanctionnés, qu’il y a la possibilité d’une verbalisation, d’une amende qui pourrait leur être infligée, même si la mesure ne sera pas bien accueillie. Il y a eu de nombreux accidents le long de la route vers Sidi Sohbi, des accidents mortels.

Gageons que si des simulations de cas, venaient à être faites, dans les lieux fréquentés, dans les rues, et aussi vers les ronds-points, en situation réelle et en temps réel, par les services de police, des centaines de piétons se verraient dresser une amende en bonne et due forme pour non respect du code de la route. C’est cette simulation qui doit frapper l’ esprit de ces piétons. 

Ainsi, tous ceux qui auront traversé en dehors des passages, ou lorsque la priorité était aux voitures, seront ainsi rappelés à l’ordre et mis en garde contre les dangers de la circulation sans respect du code de la route.

Une chasse aux infractions, même si elle sera évidemment mal perçue par les personnes au  mauvais comportement qui pourraient être à l’origine d’accidents, frappera les esprits et sera 

Mémorisée dans les futures habitudes. Bien sûr les piétons ne seront pas les seuls à être verbalisés pour leur comportement dangereux, les  automobilistes pourraient également être mis à l’amende.  

Et si le code de la route s’invitait, devenait une matière complète d’enseignement au primaire, au collège et au lycée ? Il serait intéressant de lancer une expérimentation de formation, dans quelques collèges et quelques lycées, expérimentation qui pourrait être alors généralisée à l’échelon national, en cas de succès, ce qui est, à priori, certain. Et même, faire passer le permis de conduire à ces lycéens dès l’obtention de leur bac, d’autant qu’à cet âge, on apprend plus facilement et plus rapidement. 

Quoiqu’il en soit, il ne serait pas inutile d’apprendre l’importance du respect du code de la route, sachant que les jeunes, surtout veulent tous, avoir un véhicule, car devenu de nos jours, une nécessité.

Mohamed Seghiouer, citoyen de Béni-Saf

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