Le monde de l’entreprise va-t-il bien en Algérie? Rien n’est moins sûr au vu des données sur le terrain.
Récemment, la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), anciennement le Forum des chefs d’entreprises (F.C.E), a établi un diagnostic des plus sinistres. En effet, depuis fin 2019, l’Algérie recense seulement 1,2 million d’entreprises ! Un chiffre assez insignifiant pour un pays qui compte près de 45 millions d’habitants.
Autrement dit, il y a, à peine 28 entreprises pour 1000 habitants alors que la norme dans les pays développés ou émergents étant de 50 jusqu’à 70 entreprises pour le même nombre.
Si l’Algérie était vraiment un pays dynamique et en pleine croissance, la tendance serait plutôt d’au moins 2,1 millions d’entreprises dans les divers secteurs d’activité économique.
Climat des affaires morose, investissement au point mort, freins bureaucratiques, etc, sont autant d’obstacles pour une reprise en main du secteur de l’entreprise et son décollage. Si l’Algérie espère sortir de l’impasse actuelle, qui provoque le chômage et la paupérisation de la population, il serait nécessaire, voire urgent, d’après CAPC de lancer au moins 2,4 millions d’entreprises sur la période allant de 2022 à 2025.
La Confédération a même formulé des propositions à l’exécutif pour permettre la création de 300 mille nouvelles entreprises par an d’ici 2025. A terme, si notre pays peine à atteindre cet objectif, il compromettra définitivement son décollage. Ce qui est à même de creuser le fossé de la pauvreté et plonger des pans entiers de ce qui reste de la classe moyenne dans la précarité.
Il est utile de rappeler enfin que l’Algérie demeure très fragile parce que son tissu économique est composée à 96 % de très petites entreprises (TPE), à savoir des entités de moins de 10 salariés. Environ 50 % de ces dernières activent dans les services et 23 % dans l’artisanat, à savoir des secteurs qui produisent très peu de valeur ajoutée, avec une très faible productivité.
C’est pourquoi, les experts plaident depuis des années pour une transformation structurelle de l’économie algérienne afin d’être dans la capacité de répondre aux besoins d’une population en croissance permanente, avec plus d’un million de bébé depuis 2014!
Kamal Guerroua