La Chine est devenue le premier partenaire économique du continent africain, mais aussi un bailleur de fonds très important. En prêtant à l’Afrique, elle s’est constituée une clientèle de premier choix.
Les relations de la Chine sont très anciennes mais ont connu un développement spectaculaire ces dernières années. Il s’agit d’une véritable révolution géopolitique que représente pour l’Afrique l’irruption d’acteurs et de capitaux chinois dans la sphère économique.
L’augmentation de ces besoins en énergie et en matière première et sa volonté de s’affirmer comme puissance sur la scène mondiale sont devenues son leitmotiv dans le développement de ses relations avec l’Afrique. C’est l’occasion pour l’Algérie de changer son fusil d’épaule.
De la « rigidité » des gazoducs à la « souplesse » des méthaniers. Si la route de la soie passe par l’Algérie, le reste des réserves en énergie fossile prendront la direction du soleil levant. Les exportations du gaz et du pétrole de schiste produits par les Américains et le réchauffement de la guerre froide vont bouleverser l’ordre économique et l’échiquier politique dans le monde.
Face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz et en pétrole russe, et l’alimentation des peuples en Afrique en céréales, les prix de ces deux produit vont atteindre des prix jamais égalés menaçant la sécurité et la stabilité dans le monde plus que le déclenchement d’une guerre atomique parce que plus pernicieuse.
C’est la fin des certitudes et le début des incertitudes. Ne survivront que les peuples qui ont développé une capacité d’adaptation et d’anticipation sur le futur immédiat.
Les pays exportateurs comme l’Algérie opte pour une augmentation de la production au prix d’une mort prématurée des gisements activité depuis leur découverte par les Français en 1956 et leur épuisement par les Algériens dans un avenir proche soit 2030 selon les prévisions officielles. Cela a permis d’irriguer la prospérité de l’Europe du sud et d’alimenter la misère de l’Afrique du nord.
Les gazoducs ont sécurisé l’Europe du sud en énergie et stabilisé les régimes politiques de la région. Sécurité économique contre stabilité politique, un marché de dupe. Le froid en Europe et la faim en Afrique commandent une redistribution des cartes et la valorisation de transport par méthaniers plus souples, plus rentables dans un contexte de rareté des ressources et d’explosion des besoins.
Un nouveau deal entre l’Algérie et l’Europe avec repositionnement, le déclassement, la délocalisation des industries manufactures en perte de vitesse, réclamant beaucoup d’énergie, vieillissantes à bout de souffle, peu compétitives à l’international, demandeuses d’une main d’œuvre peu qualifiée mais à bon marché afin de fixer les populations locales, sécuriser l’Europe d’une menace d’un flux migratoire incontrôlé et d’un risque sur la stabilité des régimes politiques en place en pleine tourmente est-il possible ?
Dr A. Boumezrag