L’Ukraine a annoncé dimanche que plus de 1 200 corps avaient été découverts à ce jour dans la région de Kiev, lieu d’atrocités commises lors de l’occupation russe le mois dernier, alors que les bombardements continuaient sur le pays qui se prépare à subir une offensive massive dans l’est, fui par ses habitants.
Les troupes russes ont commis de nombreuses boucheries en Ukraine. Dans l’immédiat, les frappes aériennes et les bombardements ont continué sur l’Ukraine: dimanche, ils ont fait au moins deux morts à Kharkiv (est), deuxième ville du pays, et dans sa banlieue, a annoncé le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.
Samedi, 10 civils ont été tués et au moins 11 blessés dans des frappes autour et au sud-est de Kharkiv, a annoncé le gouverneur dimanche soir.
« L’armée russe continue de faire la guerre aux civils, faute de victoires sur le front », a accusé le gouverneur de Kharkiv.
Lundi, le chancelier autrichien Karl Nehammer sera le premier dirigeant européen à se rendre à Moscou depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février pour y rencontrer le président Poutine.
À Dnipro, grande cité industrielle d’un million d’habitants, une pluie de missiles a anéanti l’aéroport local, déjà frappé le 15 mars, ont annoncé les autorités locales. Le nombre de victimes est encore inconnu.
Dans la nuit, c’est sur la région de Mykolaïv, à une centaine de kilomètres au nord-est d’Odessa, troisième ville du pays et grand port stratégique sur la mer Noire, que s’étaient abattus sept missiles, selon le commandement militaire local.
Massacres et cruautés
Dimanche, le pape François a appelé depuis la place Saint-Pierre à une « trêve de Pâques » pour « arriver à la paix » en Ukraine et mettre fin à « une guerre qui chaque jour met devant nos yeux d’odieux massacres et des cruautés atroces commis contre des civils sans défense ».
Comme en réponse, le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Kirill, un des piliers du régime de Vladimir Poutine, a appelé à « faire corps » autour du Kremlin pour combattre les « ennemis extérieurs et intérieurs » de la Russie.
Lundi, le conflit ukrainien sera au menu des discussions d’un échange virtuel entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays a refusé jusqu’à présent de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies.
Alors que la population tente de fuir l’est du pays pour échapper à la bataille qui s’y annonce, c’est dans la région de Kiev, occupée pendant plusieurs semaines par des unités russes, et lieux d’atrocités commises contre la population civile, que se poursuit la recherche des corps.
« À ce jour, nous avons 1 222 personnes tuées, pour la seule région de Kiev », a déclaré la procureure générale Iryna Venediktova à la chaîne britannique Sky News.
Elle n’a pas précisé si les corps découverts étaient exclusivement ceux de civils, mais a également fait état de 5 600 enquêtes ouvertes pour crimes de guerre présumés depuis le début de l’invasion russe le 24 février.
#Belarus Teaching despite the war. This is how a lecturer at Kharkiv University gives lectures to his students. As missiles attacks don't stop, it is safer to work from the basement pic.twitter.com/Hfs7rw3CLK
— Hanna Liubakova (@HannaLiubakova) April 10, 2022
Mme Venediktova avait fait état il y a une semaine de 410 civils morts retrouvés après le retrait des forces russes des positions qu’elles occupaient dans la région de Kiev, d’où elles avaient été incapables de prendre la capitale face à la résistance acharnée des Ukrainiens.
La procureure avait alors laissé entendre qu’il y avait sans doute beaucoup d’autres cadavres qui n’avaient pas encore été ramassés et expertisés.
Dans la seule ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, selon un bilan annoncé par les autorités ukrainiennes le 2 avril.
« Boutcha ne s’est pas fait en un jour. Pendant de nombreuses années, les élites politiques et la propagande russes ont incité à la haine, déshumanisé les Ukrainiens, nourri la supériorité russe et préparé le terrain pour ces atrocités », a écrit le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba sur Twitter.
Borodyanka today. An absolute tragedy pic.twitter.com/OMLF8eoEuv
— Anastasiia Lapatina (@lapatina_) April 10, 2022
De son côté, le ministère de la Défense russe a accusé dimanche les Ukrainiens et les Occidentaux de provocations « monstrueuses et sans pitié » et de meurtres de civils à Louhansk dans la région du Donbass (est) partiellement contrôlée par les séparatistes prorusses.
À Bouzova, également près de Kiev, deux corps habillés en civil ont été découverts dans une bouche d’égout, a constaté l’AFP. Une femme a regardé à l’intérieur avant de s’effondrer, ayant reconnu le corps aux chaussures: « Mon fils, mon fils », a-t-elle crié.
Prêts pour la «grande bataille»
Plus à l’est, les Ukrainiens se préparaient à livrer une « grande bataille » pour le contrôle de la région du Donbass, désormais cible prioritaire de Moscou, et d’où l’évacuation des civils se poursuit dans la crainte d’une offensive imminente.
« L’Ukraine est prête pour les grandes batailles », a assuré samedi soir le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak, alors que Kiev venait de recevoir la visite du Premier ministre britannique Boris Johnson, et la promesse de nouvelles livraisons d’armes, notamment des véhicules blindés et des missiles antinavires.
Après avoir retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l’Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à « suivre l’exemple du Royaume-Uni » et à imposer « un embargo total sur les hydrocarbures russes ».
Mais dimanche, sur la chaîne américaine CBS, il a ajouté: « je n’ai pas confiance dans le fait que nous recevions tout ce dont nous avons besoin ». Avec AFP
C’est une lapalissade : toute guerre est cruelle! dans toutes les guerres des atrocités et des exactions sont commises, l’important est de ne pas avoir d’indignation sélective! près d’un million de morts en majorité des civils massacrés par l’armée américaine en Irak! plusieurs centaines de milliers de morts civils, affamés et bombardés au Yémen par la coalition saoudienne, et la Syrie, et l’Afghanistan …
Visiblement l’empathie à l’égard des victimes est à géométrie variable selon à quelle ethnie elles appartiennent! et le silence assourdissant de la Cour Pénale Internationale prompte par contre à juger uniquement les dictateurs africains!