L’écrivain et poète algérien de Kabylie, né avec un regard de l’intérieur, Mokrane Maameri se forge un destin en pratiquant son art comme un forgeron.
Dans ses promenades en solitaire, il flâne la justesse de chaque mot, de chaque phrase et de chaque instant de l’écriture. En témoigne son dernier recueil en sonnet « L’écume des affects et autres sonnets de résilience »
Il arrive que le raisonnement d’un poète ressemble sagement à une œuvre philosophique. Que ce soit à Paris, Berlin, Budapest, Alger et d’autres villes européennes où le poète et écrivain Mokrane Maameri voyage chaque fois quand son instinct le réclame, est une épure. Tel un mot attrapé à plein vol et l’enferme avec soin dans son calepin. Chaque objet se détache sur la page du paysage. Ces oliviers millénaires, par exemple, «modèle de mémoire ». Une forme de paix, aussi parfaite qu’une écriture ou réécriture d’histoire souvent « détourné à des fins idéologiques et nationalismes »…Toujours en symbiose entre un endroit, un homme et une œuvre.

L’écrivain-poète kabyle est un amoureux inconditionnel des voyages en solitaire. Quand bien même, il garde sa tanière argenteuillaise dans le Val d’Oise, il s’en échappe dès qu’il peut pour trouver inspiration. « Vous êtes le premier à voir où j’habite », assure-t-il. Dehors, quelques acacias, une cathédrale et la seine s’inclinent sur le grand Lac d’Enghien-les-Bains dans le Val-d’Oise.
Des cygnes survolent les lieux, d’autres glissent en silence. Ce paysage l’inspire-t-il vraiment ? «Absolument pas. Pour moi, il n’y a que les voyages en trains et regarder le beau paysage qui soit inspirant. Vous pouvez le constater de vous-même dans ce recueil où chaque poème est écrit dans un endroit différent. Ici chez moi sur mon bureau que vous voyez là à l’angle, il ne me sert que pour retravailler et peaufiner mes textes et les saisir sur l’ordinateur », dit-il.
Le regard contemplatif sur la terre et le monde qui nous entoure mais aussi sur les mots, Mokrane Maameri on le sent parfois envahi par un fort sentiment d’émerveillement de la nature sans fuir ni l’artifice, ni le paraître et non plus d’ailleurs de l’essentiel. Cette quête de sens et de justice, on la retrouve dans tous ses ouvrages que soit : « Au gré des arcanes », paru en 2009, « L’éveil de l’Horizon » paru en 2014, « Voyage autour de soi » paru en 2015, tous publiés chez Belelan Editions.
En ce moment, il prépare la sortie de son cinquième livre, il s’agit cette fois d’un Essais. A suivre absolument.
Ali El Hamim, Docteur chercheur et enseignant à l’université Sorbonne Paris Nord
« L’écume des affects et autres sonnets de résilience » par Mokrane Maameri, Éditions Belelan, 2021, 100 pages
J’ai lu ce livre et j’ai adoré. L’auteur Mokrane Maameri nous montre à travers ce recueil en sonnet que la poésie est aussi un art au service de la beauté : beauté des mots, des mots qu’il rattrape parfois en plein vol, comme il le dit lui même. Des mots si simple avec lesquels le poète Mokrane Maameri s’amuse. Il arrive à faire du beau avec du laid et ainsi embellir des sentiments malheureux. Merci beaucoup Monsieur Le Poète. Une fidèle lectrice Julie.
C’est vrai, mais il faut l’avouer que c’est un livre de haut niveau. J’ai l’impression que le poète s’adresse aux lecteurs avertis. Le profane doit fournir des efforts intellectuels et il lui faut connaître les secrets du labyrinthe littéraire, sous peine de se perdre. Il me fallait deux lectures pour comprendre et pour enfin entrer dans l’univers du poète Mokrane Maameri. J’en ai pris un malin plaisir de le lire. J’attends la suite.
Chantal
J’ai aimé ce recueil de poésie. En fermant le livre après une lecture studieuse de la première à la dernière page d’autant plus écrit sous forme de sonnet, un genre qui, pourtant, n’est pas facile à écrire, je me suis dite quel texte ! Bravo et un grand chapeau au poète. J’avoue d’avoir une impression de vivre les évènements quotidiens du poète Mokrane Maameri: ses joies, ses peurs, ses douleurs, ses déceptions, ses rêves…je suis transportée son un univers. Le recueil rend la lecture authentique. J’ai également cette impression d’être son amie, que c’était à moi, sa confidente, que le poète s’adressait. Cela a rendu la lecture passionnante. C’est donc un livre qui me parle ! Il n’évoque pas seulement son quotidien mais par exemple ses premières histoires d’amours qu’il pensait avoir perdue…il aborde donc des sujets propres à la jeunesse…
Maria, lectrice
Mille voyages et un recueil de poème écrit en forme d’un Sonnet, l’un à la quête d’inspiration et l’autre à l’cueillette des mots dans les airs: le quatrième livre de Mokrane Maameri est magnifique. Ses lecteurs le savent : il ya quelque chose de profondément touchant à lire ce recueil de poème des milles lieux. Maameri y décrit notre univers, ce qu’on en voit et ce qu’on ne voit pas. J’ai beaucoup aimé. Merci Poète !
Massinissa
Voyager d’une ville à une autre, d’un endroit inconnu et un autre, inconnu aussi à l’aide d’une plume et un calepin sont assurément des moments de grâce. Pour apporter au lecture des impressions et des images phrasées. Mokrane Maameri a eu ce génie de recueillir des mots, des observations pour les écrire sous la forme qu’il confectionne: la prose. A lire absolument. J’ai adoré.
Djamila
Je trouve cette discussion autour du livre « L’écume des affects » de Mokrane Maameri tellement intéressante que je ne peux rester dans mon coin sans y contribuer,d’autant plus que j’ai lu le livre. Il y a en effet, dans le texte poétique quelque chose de touchant, quelque chose que je ne peux définir en un seul mot. Dans sa forme, l’auteur nous ramène sur la piste de Pétrarque, l’inventeur du Sonnet, mais sur le fond on ressent à la fois le spleen de Baudelaire et le réalisme de Hugo. C’est ce mélange ou si je me permet de le dire ce mariage de plusieurs styles qui m’a beaucoup plu. Franchement, je dis bravo à ce poète. Continuez à nous surprendre.
Belka de Berlin
J’ai trouvé certains passages du livre très beaux, par exemple la description des paysages, avec plein de couleurs. J’ai apprécié cette poésie en sonnet présente dans le livre de Mokrane Maameri, par exemple quand le paysage qui défile devant ses yeux quand il voyage en train est comparé aux tableaux des grands maitres du mouvement impressionniste.
Encore un excellent recueil dans lequel le style et la forme se rencontrent pour former une versification de choc. Les sujets sont toujours autant utiles et travaillés, rien n’est laissé au hasard. D’ailleurs, on n’a pas le temps de s’ennuyer et on ne tourne jamais en rond. Forcément la fin, nous oblige à lire la suite. Merci Monsieur le Poète Mokrane Maameri pour votre dédicace lors du salon du livre.
Tout le monde se focalise sur le contenu du livre mais l’auteur de l’article a mit l’accent sur l’identité du poète , (algerien de Kabylie )on ne peut etre algerien et Kabyle á la fois et en meme temps .
Bonjour Mr Jugurtha ;
Mr Mokrane Maameri est un grand poète ( Algérien et Kabyle ) qui dérange à cause de sa double appartenance à l’Algérie et à la Kabylie !! .
Moi je suis ni Kabyle , ni Arabe , ni Berbère , ni Amazigh et ni Mauro : je suis tout simplement un Algérien .
Vous avez un problème avec l’opacité de l’histoire ; mais un jour viendra où nous ferons un nettoyage grâce à la l’éclairage de la logique
Sincère Salutations
Bonjour Jugurtha
Mokrane Maameri est un poète et écrivain dont l’œuvre transcende les frontières identitaires pour explorer des thèmes universels. Dans son recueil L’écume des affects, il ne s’agit pas simplement de son identité en tant qu’Algérien ou Kabyle, mais de son humanité et de sa quête de sens à travers la poésie. Réduire son travail à une simple étiquette identitaire serait passer à côté de la richesse et de la profondeur de son art.
M. Maameri, en tant qu’Algérien de Kabylie, incarne une dualité qui n’est pas contradictoire, mais complémentaire. Être Kabyle, c’est une facette de son identité culturelle, tandis qu’être Algérien reflète son appartenance nationale. Ces deux dimensions coexistent harmonieusement dans son œuvre, où il célèbre la diversité et la complexité de l’expérience humaine.
Son écriture, marquée par une sensibilité poétique et une réflexion philosophique, transcende les débats identitaires pour toucher à l’universel. Dans L’écume des affects, il explore des thèmes tels que la résilience, la mémoire et la quête de justice, des sujets qui résonnent bien au-delà des frontières géographiques ou culturelles.
Ainsi, au lieu de se focaliser sur des distinctions identitaires, il serait plus pertinent de mettre en lumière la profondeur de sa poésie et sa capacité à capturer l’essence de l’expérience humaine. Mokrane Maameri est avant tout un artiste dont l’œuvre parle à l’âme, peu importe l’origine ou l’identité du lecteur.
Cordialement
Mohand Arezki