22 novembre 2024
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Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber

Emmanuel Macron

Pacte « secret » contre « toutes nos règles », « pillage du pays »: des élus de gauche ont vivement dénoncé dimanche les liens qui ont uni Emmanuel Macron et la société Uber, après des révélations de presse.

Des milliers de documents internes d’Uber datant de 2013 à 2017 révèlent que l’entreprise, confrontée à l’hostilité des pouvoirs publics et à de vastes ennuis judiciaires, a pu bénéficier de la bienveillance et de l’appui d’Emmanuel Macron lorsqu’il était au ministère de l’Économie.

Dans le cadre des « Uber Files », une enquête reposant en effet sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires, Le Monde s’est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l’époque où il était ministre de l’Economie (2014-2016).

S’appuyant sur différents témoignages et documents, dont de nombreux échanges de SMS, Le Monde conclut à l’existence d’un « deal » secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien fait état de réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges (rendez-vous, appels ou SMS) entre les équipes d’Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers.

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Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l’entreprise de présenter des amendements « clés en main » à des députés.

Ce 3 juillet 2015, l’entrepreneur américain Travis Kalanick, cofondateur d’Uber, adresse cette question par SMS au ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Le patron de la Silicon Valley regarde avec inquiétude la situation en France, premier pays où il a exporté son activité. Uber fait alors l’objet de nombreuses enquêtes dans l’hexagone, sur le plan pénal comme sur le plan fiscal. Une violente crise a éclaté avec les taxis. Des heurts et manifestations se multiplient dans tout le pays. Principal motif de la gronde des taxis : l’offre « Pop », développée par Uber, qui permet à n’importe qui de s’improviser chauffeur pour arrondir ses fins de mois.

Jugé illégal, le service continuera pourtant à être déployé pendant plusieurs mois. Une provocation qui irritera jusqu’au plus haut sommet de l’État. « Vous êtes des flibustiers », lâchera, au cours d’une réunion, Bernard Cazeneuve à des cadres de l’entreprise. Le 26 juin 2015, François Hollande annoncera qu’UberPop devra être dissous. Mais les dirigeants de la plateforme américaine garderont confiance car depuis plusieurs mois, ils bénéficient de l’écoute bienveillante de la figure montante du gouvernement, Emmanuel Macron.

Sollicitée par l’AFP, la société Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron: des rencontres qui « relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l’Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC ».

L’Elysée a indiqué à l’AFP que M. Macron, comme ministre de l’Economie, était « naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires ».

Mais la patronne des députés LFI Mathilde Panot a dénoncé sur Twitter un « pillage du pays », Emmanuel Macron ayant été à la fois « conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail ».

Le numéro un du PCF Fabien Roussel a relayé des « révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France », « contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs ».

Avec agences

 

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