Sept ans après avoir fait ses débuts en équipe de France alors qu’il était aussi courtisé par la sélection algérienne, Nabil Fekir évoque dans un entretien au Guardian un choix « très difficile » qui allait contre la volonté de son père. Mais le milieu offensif, champion du monde en 2018, ne regrette rien.
Nabil Fekir n’a plus porté le maillot des Bleus depuis près de deux ans. Pourtant, le meneur de jeu du Betis Séville a dû faire un sacrifice en 2015 au moment de choisir entre les sélections française et algérienne, qui avaient manifesté leur intérêt en même temps. Il revient sur cet épisode marquant dans un entretien accordé au Guardian.
« Ce furent des moments très, très durs »
« Mon père est arrivé en France l’année avant ma naissance; ma mère est algérienne mais y est depuis plus longtemps, rappelle le champion du monde 2018. Chaque année ou presque, j’allais en Algérie. Je me sens Français et Algérien ».
Avant d’évoquer un choix « très difficile ». « Certaines personnes ne comprennent pas qu’on peut avoir la double nationalité, qu’on peut aimer deux pays à la fois, poursuit-il. C’était difficile pour moi. J’étais jeune.
Beaucoup de gens disent de choisir la France, beaucoup disent l’Algérie. Finalement, j’ai choisi la France mais ce furent des moments très, très durs. C’est la vie. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait. »
Nabil Fekir concède ensuite que sa décision de porter le maillot bleu plutôt que le vert n’a pas satisfait son père. « Il ne voulait pas cela, témoigne-t-il. C’est normal. Je comprends parfaitement cela. Il a toute sa famille là-bas, il a grandi là-bas. Toute sa vie est là-bas. Ça lui a fait un peu mal quand j’ai choisi la France. Mais c’est la vie: il y a des décisions, et c’était la mienne. Je prends mes responsabilités ». RMC/BFMTV
Le niveau intellectuel des footballeurs en général est réputé pour être ce qu’il est, sans dire plus. Un tel niveau de discernement est néanmoins suffisant pour n’importe quel footballeur de choisir la bonne sélection, d’éviter celle qui ne reflète en rien de l’état du football et du sport dans le pays. Suffisant de choisir entre la sélection d’un pays et la sélection d’un régime. Ce choix là, N. Fekir a su le faire.