Nous sommes toujours gênés par les sorties sporadiques concernant la place accordée à la langue française dans notre système de l’éducation nationale ? Elle est toujours à géométrie variable du politique et du nationalisme du moment !
Y aura-t-il un jour des consultations sérieuses entre experts de l’éducation nationale et de la société civile pour en discuter de la place de la langue française dans notre société ? Car à ce jour cette place est discutée uniquement au niveau scolaire, cependant, nous pensons que le débat devrait s’élargir à plusieurs secteurs. Car la langue française fait partie de notre paysage social, économique, politique et culturel, y compris sportif.
Il y aurait plus trois millions d’Algériens qui vivent en France et que cette langue en fait partie de leur identité. De plus, chaque année des milliers de jeunes bacheliers intègrent les universités françaises, pour plusieurs raisons, la première est la forte présence de la communauté algérienne en France, qui offert un réseau de solidarités qui permettent à ces jeunes d’y trouver du travail, de l’hébergement, etc. Rappelons également que cette solidarité a été exprimé à chaque événement important qui touche l’Algérie.
La diaspora ont et sont toujours impliqués dans l’histoire de l’Algérie. Lors rôle a été déterminant pendant la guerre de libération nationale, ainsi que de l’indépendance à ce jour. Comment voulez-vous entretenir le lien linguistique avec la plus forte communauté algérienne à l’étranger ? Comment voulez-vous faire appelle aux compétences algériennes qui exercent majoritairement en France ? (C’est le cas des médecins, tous corps confondus).
Plusieurs chercheurs et spécialistes en linguistique et en histoire ont tiré la sonnette d’alarme qu’inopportunément, le dogmatisme identitaire et l’aveuglement nationaliste refusent de le voire, sur cette instabilité de l’enseignement des langues en Algérie.
Quelle que soit la langue d’enseignement l’arabe, le français ou l’anglais, y compris tamazight, qui est également victime de l’idiologie du caractère de l’écriture (latin, tifinagh ou arabe). Un mémoire pour obtention d’un diplôme de Master à l’université de M’sila, publié en 2022, apporte quelques éléments pour mieux comprendre la place qu’elle occupe la langue française, mais également sa représentation.
Cette enquête a été réalisée auprès des lyciens, à la question quelle est la langue que vous souhaitez parler dans votre société ? 58% souhaite parler le Français, contre 42% pour l’anglais.
Et lorsqu’on leur pose la question : «Que représentent les langues étrangères pour vous » ? 83% du nombre total qui considèrent les langues étrangères comme des langues du prestige, et 17% qui le considèrent comme des langues de spécialité.
Cette enquête est représentative de la place que les jeunes d’aujourd’hui accorde aux langues étrangères, non pas comme une langue du savoir et de communication, mais comme un supplément du luxe! Le débat s’est réduit aux classes sociales et non pas comme potentiel culturel et capitale du savoir scientifique.
En effet, ceci pourrait être le résultant des vides sémantiques que les politiques accordent aux langues. Cette marchandisation linguistique n’offert aucune stabilité sociale et culturelle. Elle pourrait être une source de fragilisation et de la déstabilisation de la nation.
L’exemple de la place accordée dans l’enseignement de la langue arabe le montre s’est bien, les idéologues identitaires et religieux l’ont mise sous leur tutelle et ils l’ont vidé de sa sémantique de citoyenneté pour la farcir par leur idéologie religieuse et nationaliste. Les résultats n’ont pas impacté uniquement au niveau linguistique, il a eu une répercussion conséquente au niveau, politique, social et culturel.
Aujourd’hui, plusieurs citoyens exposent des photos dans les réseaux sociaux entre « avant » et « maintenant » des enseignants, des villes, etc. Certes, il y ait eu un lien de cause à effet, que certains sociologues et psychologues l’ont déjà averti !
Aujourd’hui, la langue française ne peut pas être une langue étrangère, car elle en fait partie de notre histoire, mais également de notre production culturelle, économique et sportive ! La niée s’est un aveuglement, la développer c’est de la lucidité, car la langue française ne dépend plus de l’ancien colonisateur, elle est une langue de plusieurs pays, dont nous avons contribué à l’enrichir (à voir le nombre de mots algériens qui ont intégré le dictionnaire français !).
Yazid Haddar, neuropsychologue et auteur.
Une réalité, une tragédie aussi car « le butin de guerre dont parlait kateb Yacine, est perdu pour le peuple ( la révolution pour le peuple et par le peuple ) celle-là le peuple ne l’a pas faîte, il l’a subie ! On se retrouve 60 ans après l’indépendance et malgré l’école gratuite pour tous, dans une situation d’inégalités : Ceux qui peuvent s’organiser et étudier « selon les normes internationales » avec des niveaux qui leur permettraient d’aller loin, d’être cultivés et « la populasse » laissée pour compte, par des politiques destructives de l’école Algérienne qui a formé et forme encore beaucoup d’Algériens grâce aux « Francisants » ! Merci pour votre article !