Ce dimanche, comme chaque 11-Septembre, les indépendantistes catalans fêtent leur journée « nationale » et défilent dans les rues de Barcelone. Mais cette année, les tensions internes au camp sécessionniste séparent pour la première fois deux courants qui semblent irréconciliables.
Les célébrations de la Diada, le jour de la Catalogne – traditionnelle manifestation indépendantiste – ont commencé ce dimanche matin, sous un ciel de plomb, par le dépôt de la gerbe au pied de la statue de Rafael Casanova. Pas la foule des grands jours, c’est aussi que, pour la première fois depuis 2016, le président catalan a annoncé qu’il n’assisterait pas à la Diada dimanche après-midi.
Pere Aragonès, issu de la gauche indépendantiste Esquerra Republicana (ERC), reproche aux organisateurs de le prendre pour cible depuis son début de mandat l’an dernier, rapporte la correspondante de RFI à Barcelone, Elise Gazengel.
« Au lieu d’être contre leurs compagnons de route, ils devraient plutôt mettre la pression sur les institutions espagnoles qui refusent encore le droit à l’autodétermination de la Catalogne », a-t-il déclaré.
L’an dernier, il avait été la cible de sifflets d’une partie des manifestants. Les membres du gouvernement régional issus de son parti ERC ont eux aussi déclaré forfait, à la différence de ceux de Junts per Catalunya (JxC, Ensemble pour la Catalogne), partenaire de ERC au sein de la coalition indépendantiste, mais qui défend une ligne dure vis-à-vis de Madrid.
Misant sur la négociation avec Madrid plutôt que la voie unilatérale pour obtenir un référendum, le leader catalan et son mouvement s’attirent les foudres des plus radicaux de son camp qui jugent inutiles ces tractations avec l’État central.
« On veut mettre la pression sur les partis catalans pour qu’ils comprennent que ce projet d’indépendance doit être réel et il ne peut pas être une chimère ou un rêve non atteignable », nous explique Dolors Feliu, présidente de l’ANC, association organisatrice du rassemblement.
Debut de la traditionnelle manifestation Independentiste à Barcelone. Plusieurs pancartes réclament la démission du gouvernement catalan et surtout de son président (qui mise sur une négociation avec Madrid) qui ne participe pas au rassemblement cette année pic.twitter.com/wI789VCSG6
— Elise Gazengel (@EliseGaz) September 11, 2022
En plus de cette manifestation, plusieurs autres événements festifs sont organisés ce dimanche pour essayer de prouver que, malgré la division, le camp indépendantiste reste mobilisé. La participation à cette journée donnera une indication sur le rapport de forces au sein du mouvement indépendantiste.
Avec RFI
— новый волк, коллонс ElLlop#REPUBLICA,COLLONS (@elLLOP9) September 11, 2022