«Paris ne sait qu’ouvrir son cœur et ses bras au remarquable Smaïl qui permet aux saveurs françaises de rester les plus nobles possibles.
Les plus gourmands parmi nous n’ont pas manqué de remarquer une accélération incroyable de la notoriété de l’établissement, et cela depuis qu’il a confié ses cuisines à notre jeune chef Smaïl Ourrad, tout juste la cinquantaine, qui débarqua en cette année 2014 de ses hautes collines d’Ath Yenni pour magistralement s’approprier le terroir et la gastronomie française.
Oui, Smaïl est né et a fait ses armes dans son petit village de Kabylie et nombreux ont eu l’occasion de le connaître très jeune, au moment de sa découverte passionnée de la grande cuisine française et de ses interrogations sur les différentes pratiques culinaires de ces Français qui surprennent le monde entier par leur culte du bien manger et du bien boire.
Du quasi de veau au lomo de cochon, en passant par le bœuf bourguignon, les plats typiquement français n’ont désormais aucun secret pour le jeune chef qui sait figurer parmi les abonnés absents quand il s’agit de répondre favorablement à la gourmandise d’une clientèle friande d’une spécialité culinaire attachée à une région particulière de l’hexagone.
Dans cette maison, les salariés ne cherchent pas trop dans leur mémoire pour trouver une anecdote à remonter, et comme on peut le penser, chacun insiste à nous faire remarquer que la sienne est bien meilleure. Nous retenons celle où l’ancien tennisman Yannick Noah a tenu, après un délicieux repas, à arroser l’ensemble du personnel avec de chaleureuses bises au front.
En s’approchant Dany Maini, l’heureux patron de « L’Atelier du Ramey », ce dernier nous résume tranquillement le secret de la réussite de l’établissement en ces quelques mots : « Il faut naturellement un vrai chef comme Smaïl, une grande force de travail, un peu sinon beaucoup de bonhomie, toujours privilégier la qualité des produits du terroir, mais surtout garantir à la clientèle ce grand plaisir de partager à la fois des saveurs et des émotions ».
On comprend bien que le boss ne peut que se réjouir de cette belle aventure qu’il partage, depuis plus de huit années, avec son jeune chef dont les compétences et l’incroyable talent se sont unis pour composer une expérience unique et entièrement sur mesure.
« Avec la profonde volonté qui fût la mienne, j’ai âprement beaucoup appris auprès des autres qui sont excellent dans le domaine, mais j’ai toujours servi une assiette imaginée par ma petite tête sachant qu’il faut y associer une bonne dose d’instinct. Comme les plus sensibles et les plus exigeants y voient une cuisine goûteuse et qu’ils viennent souvent me chercher entre mes fourneaux pour me le dire et me féliciter, ma joie est alors, comme vous le constatez vous-même, toujours grande en continuant de faire ce beau métier, si difficile parfois en raison de pas mal d’acrobaties auxquelles il faut se livrer. Dès lors, je continue de porter ce tablier qui m’apporte tout simplement le bonheur auquel je pense avoir modestement droit », nous indique, non sans humilité, l’aimable Smaïl, qui espère d’ailleurs le concours d’une plume passionnée par l’art culinaire pour dévoiler ses propres recettes.
Après cette dernière visite, il était bien normal de penser que cet attirant lieu s’est bien transformé en un établissement de prestige sous l’impulsion d’un valeureux enfant de Kabylie.
Qui n’a pas alors bon espoir de voir cette belle enseigne décrocher cette « Étoile verte » du Guide Michelin qui semble, dès à présent, montrer le bout de son nez ?
Yazid Sadat