22 novembre 2024
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Rabah Saïdani et Zohra : un duo, un album, une pépite

 

Rabah Saidani

Il y a comme ça des hasards de navigation sur YouTube qui vous font tomber sur des pépites quasiment inconnues du grand public. Parmi elles, l’album Tiɣṛi n ṛṛɛud, chanté en duo par Zohra et Rabah Saïdani, dépasse largement la note supérieure que l’on pourrait attribuer à une œuvre musicale.

Car s’il y a une définition absolue d’une production musicale, Tiɣṛi n ṛṛɛud s’y conformerait.

Inutile de revenir sur la carrière éphémère de Zohra (*), mais celle de Rabah Saidani mérite le détour (**) :

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Qui ne se souvient pas de ses premiers 45 tours ? C’était au milieu des années 1970, lorsqu’il rencontra dans un studio parisien le grand Slimane Azem qui voyait en lui un autre fer de lance de la chanson kabyle, avec des titres comme Ittij (Le soleil), A yakham (Ô toit) et Al kaghadh (Ô papier).

Pour des raisons que tout le monde connaît (la décennie noire), comme de nombreux artistes respectables comme lui, la tragédie 1990 ne permettant pas de chanter sur des cadavres, il s’est éclipsé durant des années. En 2009, comme ce besoin de reprendre le chemin des studios le secoua, il ne resta pas insensible et il édita A yadrar (Ô montagne). De là, cette belle voix reprend de plus belle.

Côté souvenirs, notre chanteur peut en raconter des pages : « Rencontrer Dda Slimane, Dda Kamel Hamadi, que Dieu le protège, et bien d’autres monuments de la chanson kabyle, en particulier, et de la chanson algérienne, en général, sont des moments inoubliables. Réécouter mes duos avec Anissa et Zohra me replongent dans ma tendre jeunesse et me redonnent le goût de revenir vers mes fans. C’est d’ailleurs grâce à ces derniers que j’ai décidé de revenir peu à peu sur scène », a-t-il avoué, quelques jours après la sortie d’un nouvel album.

Avant de nous faire part de son contenu, Dda Rabah nous rappelle qu’en juillet 2015, il avait reproduit une dizaine de ses meilleurs succès dans un CD. « C’était des 45 tours et des cassettes. J’ai voulu, avec l’introduction des nouvelles technologies, et de nouveaux moyens disponibles dans nos studios, en faire une compilation. D’autres projets comme celui-ci sont en gestation », a-t-il affirmé. Concernant ce nouveau CD « Éditions Massinissa », paru en mars 2015, il se compose de « A wid i yekhedmen leqrar », « Agma luleghd d’ahedri », « Mazal uliw », « Makti d asmi », « Inet as i yemma », « Leflani », Yugi wi iâzizen felli », et « Thighri n’ar ud ».

Pour ce dernier titre, c’est une nouvelle version de l’une de ses plus belles chansons « Tiɣṛi n ṛṛɛud » (L’écho du tonnerre). Tout comme pour toutes ses chansons, il en est lui-même l’auteur, le compositeur et l’interprète. D’ailleurs, pour l’anecdote, quand Dda Kamel Hamadi lui avait proposé de lui écrire des textes, Rabah Saïdani lui avait répondu qu’il avait assez de textes qu’il cherchait même des chanteurs pour lesquels il les offrirait. « Ce n’était pas un refus mais du respect pour ce que je faisais. Dda Kamel m’avait compris et m’avait même encouragé à continuer sur cette voie. J’avais même écrit des chansons pour d’autres sans aucune contrepartie mais c’était ma façon de les aider », a-t-il rappelé.

« Ahedri » est aussi un hymne à l’amour. Tout comme dans sa folle jeunesse des années fastes de la chanson kabyle où il y avait vraiment de la bousculade devant les studios, Dda Rabah replonge sa génération et celle d’aujourd’hui dans des chansons bien ciselées, aussi bien sur le plan textuel que musical.

Des mélodies douces et des paroles captivantes ont été son choix, comme « Mazal uliw » (Mon cœur y est toujours, une déclaration d’amour à peine voilée). Pour lui, « Tayri, c’est tout », l’amour au sens propre et large du terme. « Ce sont des paroles qui sortent de mes tripes. Et puis, c’est notre éducation. On ne blesse pas mais on console », n’a-t-il cessé de préciser.

Le printemps kabyle ne fait que fleurir. Cet opus est aussi un hommage à tous les chanteurs qui nous ont quittés ces dernières années, laissant un vide qu’il faudra combler et que les jeunes prennent le flambeau parce que le chemin est encore long.

Tiɣṛi n ṛṛɛud

Tiɣṛi n ṛṛɛud sliɣ-as

Teṛniḍ-d a lehwa fella-s

Tin ḥninen anida tella

Ugadeɣ a tt-gers ṣṣuṛa-s

Nekkini vaɛdeɣ fella-s

W-ara s-yerren talava

 

Tiɣṛi n ṛṛɛud sliɣ-as

Teṛniḍ-d a lehwa fella-s

Win ḥninen anida yella

Ugadeɣ a tt-gers ṣṣuṛa-s

Nekkini ɣaveɣ fella-s

W-ara s-yerren talava

 

Ugadeɣ abrid-is iḍul

Yevɛed wansi d-ittmuqul

Ar ɣuṛi ur d-ittaweḍ ara

 

Ugadeɣ abrid-is iḍul

Yevɛed wansi d-ittmuqul

Ar ɣuṛi ur d-ittaweḍ ara

 

A druɣ  tt-tegnew yettrun

Ugadeɣ acu d-iḍeṛṛun

I lḥala i deg  i nella

A druɣ tt-tegnew yettrun

Ugadeɣ acu d-iḍeṛṛun

I lḥala i deg  i nella

 

Tiɣṛi n ṛṛɛud sliɣ-as

Teṛniḍ-d a lehwa fella-s

Win ḥninen anida yella

Ugadeɣ a tt-gers ṣṣuṛa-s

Nekkini vaɛdeɣ fella-s

W-ara s-yerren talava

 

Ay iḍ a k-cegɛeɣ ḥesses

Ina-s win teǧǧiḍ yuyes

Yeṛǧa kem seg iḍelli

 

Ay iḍ a k-cegɛeɣ ḥesses

Ina-s win teǧǧiḍ yuyes

Yeṛǧa kem  seg iḍelli

 

Yeḥṛem fell-i ula d-iḍes

Deg iḍ mi d-zziɣ ɣuṛes

A cɛel-ɣ llamba ur telli

 

Yeḥṛem fell-i ula d-iḍes

Deg iḍ mi d-zziɣ ɣuṛes

A cɛel-ɣ llamba ur yelli

 

Tiɣṛi n ṛṛɛud sliɣ-as

Teṛniḍ-d a lehwa fella-s

Win ḥninen anida yella

Ugadeɣ a tt-gers ṣṣuṛa-s

Nekkini vaɛdeɣ fella-s

W-ara s-yerren talava

 

S-uccuq  i yeṛǧiɣ ass-a

Iṭij ikcem-d ɣeṛ lḥaṛa

Yekfa  ṭlam tṛuḥ tagut

 

S-uccuq  i yeṛǧiɣ ass-a

Iṭij ikcem-d ɣeṛ lḥaṛa

Yekfa  ṭlam tṛuḥ tagut

 

I weḥnin anida yella

Nemɛahad ur n-feṛṛeq ara

Alamma nebbweḍ ass lmut

 

Tin ḥninen yidi i tella

Nemɛahad ur n-feṛṛeq ara

Alamma nebbweḍ ass lmut

 

 

Tiɣṛi n ṛṛɛud sliɣ-as

Teṛniḍ-d a lehwa fella-s

Win ḥninen anida yella

Ugadeɣ a tt-gers ṣṣuṛa-s

Nekkini vaɛdeɣ fella-s

W-ara s-yerren talava

 

Tiɣṛi n ṛṛɛud sliɣ-as

Teṛniḍ-d a lehwa fella-s

Win ḥninen anida yella

Ugadeɣ a tt-gers ṣṣuṛa-s

Nekkini vaɛdeɣ fella-s

W-ara s-yerren talava

(*) https://lematindalgerie.com/zohra-une-perle-kabyle-au-destin-ephemere/

(**) https://www.depechedekabylie.com/culture/174713-saidani-rabah-le-retour/

 

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