Comme il fallait s’y attendre, les députés de l’APN ont dit oui aux deux projets de loi relatif au droit syndical. Le texte a été adopté par la majorité des députés, lors de la séance plénière du 7 mars, rapporte l’APS. Interdiction dans la foulée du meeting des organisations syndicales.
Les syndicats interdits de dire
Hier, mardi, les autorités ont interdit le meeting auquel ont appelé la trentaine de syndicats algériens autonomes qui persistaient à croire que leur protestation allait influencer le vote des députés qui s’apprêtaient, le même jour, à lancer le débat sur le projet de loi sur le droit syndical qui passera, finalement, le lendemain ,( aujourd’hui, mercredi, ndlr) comme une lettre à la poste, avec de légers amendements sans réelles conséquences sur le texte gouvernemental.
Le rassemblement prévu, dans une salle sise au niveau de la Safex, sera finalement remplacé par la tenue d’une conférence au siège de l’union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), à Alger.
Les syndicalistes ont exprimé leur indignation par rapport à l’interdiction qui leur a été signifiée d’exercer le droit au rassemblement pourtant garanti par la constitution. Ils ont réitéré leur crainte quant au danger que représente le projet de loi que l’APN s’apprête à avaliser sur les libertés syndicales et les droits des travailleurs.
L’APN avalise sans broncher
C’est sans surprise, la chambre d’enregistrement que constitue l’APN a voté ce projet de loi qui a été dénoncé par plusieurs organisations syndicales, UGTA y compris. Sur les cinquante-six amendements présentés, 24 ont été retirés. La commission a introduit 4 amendements ayant touché les articles 12 modifié, 13, 23 modifié et 31, selon la même source.
A l’issue du scrutin favorable des députés, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Cherfa, a exprimé sa satisfaction. Le contraire aurait étonné si l’on sait qu’il évoluait dans un espace totalement acquis.
« La nouvelle loi devra donner une impulsion au projet sociétal de notre pays, encadrer l’action syndicale, renforcer le rôle des organisations syndicales dans la défense des droits et réaliser la justice sociale », a-t-il soutenu.
Le nouveau texte législatif offrira « une protection juridique aux représentants des travailleurs en permettant également l’émergence d’organisations syndicales fortes sur la scène nationale à travers leur adhésion aux fédérations et aux confédérations », plaidera Youcef Cherfa qui ne tarit pas d’éloges sur les « bienfaits » de la loi qui garantira « aux organisations syndicales leur place en tant que l’une des institutions les plus importantes de la société ». Rien n’a changé dans la nouvelle Algérie versus Tebboune/Chanegriha. Bien au contraire.
L.M.