« Quand tourne le vent, on accuse les girouettes », cette citation léguée a la postérité par le poète français Paul-Jaun Toulet en dit long sur l’état d’esprit du rédacteur ou des inspirateurs du texte publié mardi 11 avril 2023, par l’agence officielle, APS pour répondre à ceux qui ont relayé l’affaire de l’ex-ministre Nassim Diafat qui a été placé en détention provisoire pour des accusations de corruption.
Dans cet article, l’APS accuse tous ceux qui ne sont pas convertis au nouveau catéchisme médiatique et refusent de puiser dans le bréviaire des bonnes formules à l’usage des médias bien en cours d’exploiter l’affaire Diafat à des fins de propagande hostile. De dénigrement de la « Nouvelle Algérie » qui, désormais, à en croire l’agence officielle, lave plus blanc que blanc, pour reprendre le célèbre slogan publicitaire.
« L’affaire de la mise sous mandat de dépôt de l’ex-ministre Diafat a été une « aubaine » aux forces d’inertie qui ont investi la toile pour propager des fake-news dans un double objectif de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il y aurait quelque chose de pourrie dans la nouvelle Algérie. L’autre objectif de ces chapelles est de déstabiliser les cadres en créant un climat de peur et de suspicion », accuse l’APS convaincue que tout va pour le mieux sous le soleil de « l’après hirak béni ».
Arrestation de Nassim Diafat, ancien ministre délégué de Tebboune
« Dans un passé pas très lointain, les scandales de corruption étaient ramassés à la pelle. Cette période de malversations diverses, de fuite des capitaux, de trafics en tous genres et de collusion de l’oligarchie prédatrice avec certains hauts responsables, est désormais révolue ».
« Dans cette Algérie d’après-Hirak, les affaires de corruption ne sont plus monnaie courante, et cela, depuis l’année 2020. Il y a évidemment quelques affaires ici et là sans, toutefois, atteindre un niveau inquiétant. Même si l’Algérie n’a pas totalement extirpé la corruption, le phénomène est vraiment infinitésimal. Il y a une diminution très nette de la corruption », rappelle l’APS, prise en flagrant délit de dire le droit à la place des juges en déclarant coupable, par anticipation, l’ex-ministre délégué. Qu’on en juge par ce qui suit.
« Il n’y aura aucune circonstance atténuante à un responsable qui s’en met plein les poches dans l’exercice de ses fonctions », clame sentencieuse l’agence officielle avant de lâcher : « C’est le cas hélas, de l’ex-ministre de la PME-PMI, Nassim Diafat, qui a usé et abusé de ses fonctions. Il est aujourd’hui entre les mains de la justice. L’épisode Diafat est la preuve de la fin de l’impunité. La gangrène est traitée immédiatement, elle ne doit pas se généraliser comme par le passé », ajoute le rédacteur du texte. Renversant !
« Que les uns et les autres se rassurent, il n’y a ni règlement de comptes, ni chasse aux sorcières, encore moins l’existence d’une liste de cadres en poste ou sans qui seraient « sous contrôle judiciaire.
Ceux qui rapportent ces fausses informations mettent le doigt dans une prise électrique. Car la réalité est tout autre. Sur des dizaines de milliers de cadres et de chefs d’entreprises que compte le pays, il n’y a que quelques dizaines qui sont sous les verrous pour des affaires de corruption. Alors de grâce, laissons les cadres et les chefs d’entreprises contribuer activement à transformer l’Algérie. Il est vraiment inutile de se perdre dans la dédale des arrières pensées des partisans du statu quo », conclut l’article de l’APS.
Samia Naït Iqbal