22 novembre 2024
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L’urbain est-il une question marginale dans l’esprit algérien ?

Urbanisation anarchique

 

La répétition de l’échec est pire que l’échec lui-même ! Si on regarde bien dans nos campagnes, on se rend compte de la déchirure du tissu de la société. S

i un père de famille décide, autrefois, de quitter le village pour aller en ville, c’est pour l’éducation de ses enfants, c’est pour leur avenir scolaire et professionnel, c’est pour une belle perspective dans le monde citadin. Aller habiter en ville, c’est pas facile ! Ce n’est pas du jeu ! Or, la plupart des villes aujourd’hui sont habitées par des gens de la campagne et « l’intrusion » de ces derniers dans l’espace urbain est faite de manière anarchique, sans étude ni perspective d’installation.

Le résultat est plus que décevant : des villages à l’intérieur des villes. Aux cités-dortoirs construites dans le cœur des villes vidées de leur esprit urbanistique, s’agrège la lancinante problématique de la promiscuité, de la débauche et de plein d’autres fléaux sociétaux. La complexité de la situation est d’autant plus sérieuse que l’Etat se sent fragilisé face aux défis de la construction urbaine. Quel est l’avenir de la ville en Algérie ?

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La question, aux mille et une ramifications, semble d’emblée difficile à cerner. Car, différents facteurs entrent en jeu : moyens et mode de vie que l’Algérien souhaite adopter, effet de foule concernant l’exode rural, et le changement presque « radical » du logiciel mental de l’Algérien de ces dernières décennies. En ce sens, l’exode massif en ville n’est pas, de nos jours, un fait exceptionnel, mais un trait collectif marquant.

Or, le dépaysement des campagnards, devenu presque systématique en milieu urbain, a fait en sorte que, d’une façon ou d’une autre, le processus d’éducation des enfants échappe à ces derniers et la Ville, avec majuscule tue dans l’œuf l’esprit « puritain », « noble » « authentique » que le village a semé en eux. Ainsi les enfants subissent-ils, sans qu’il ne parviennent à comprendre l’origine du mal, les conséquences négatives de leur « citadinisation forcée », devenue si l’on ose le mot ici, « ensauvagée », au fil du temps. Ni nos villageois ne sont devenus citadins ni nos citadins n’ont amélioré leur citadinité pour vivre en bonne intelligence avec les villageois.

Nos « dechras » sont vidées de leur population et nos villes sont devenues des grands villages ruralisés, privés de la moindre valeur du Vivre-ensemble, de vitalité, de dynamique culturelle et sportive et d’espaces d’expression/distraction juvéniles. Si je dis « espaces », je ne parle pas, bien entendu, d’infrastructures en béton, mais de structures sociales et symboliques, à même de mettre en chantier le progrès du pays. Aller en ville est un projet de vie qui devrait être mûri, analysé, étudié. Détrompons-nous, la ville, ce n’est pas un village.

Kamal Guerroua

 

 

5 Commentaires

  1. Bonne analyse Alors cest quoi la solution?
    Les villes, dechras, village, quartier, ou tout espace urbain confondue sont tous la projection en plan de notre society. Elle belle Norte societe.

  2. Bonjour. Si vous relisez l’histoire de la guerre du Viet-Nam et la réunification du nord et du Sud gagnée par l’oncle Hô (Hô Chi Minh) Alors vous trouverez la réponse à votre question. Ce n’est ni un problème sociétal ni de société, plutôt politique et surtout de volonté.

  3. La structure de la ville conditionne la société et révèle le type de société dans laquelle nous vivons.
    Il suffit de voir les dépôts d’ordures, le manque de civisme, les trottoirs inaccessibles, le non respect du code de la route, l’abandon et le non entretien des espaces publics, nous vivons à la mode orientale. Combien des personnes ont été choquées, de retour après de très longues années passées à l’étranger, par l’état d’abandon du quartier ou de l’immeuble où ils avaient vaincu.

    Qui a connu Alger dans les années 60 et vit à Alger en 2023 est à même de comprendre que le chemin que nous ont fait suivre les différentes gouvernances qui se sont succédées depuis 60 ans nous ont mené dans un monde « privé de la moindre valeur du Vivre-ensemble, de vitalité, de dynamique culturelle et sportive et d’espaces d’expression/distraction juvéniles » comme le dit justement K.G. On peut ajouter sans se tromper que nous vivons dans une société qui se referme sur elle même.

    Ne parlons pas des problèmes de la circulation automobile dans toutes les grandes villes et particulièrement de la régions algéroise qui sont révélateurs dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres que nous sommes incapables de prévoir, d’analyser, de concevoir et d’appliquer des solutions en temps et à l’heure. Nous réagissons une fois que le problème devient insoluble et… insalubre.

    Heureusement que nous allons rejoindre les Brics. AH! Les Brics!

  4. Il faut commencer des Hirak de proprete, De civisme, de convivialite, de respect de Lois, de politesse….,,…cest moine complique que les Hirak
    De Politique

  5. « L’urbain est-il une question marginale dans l’esprit algérien ? » Il l’est dans l’esprit de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1962. Il n’y a qu’à voir les laideurs érigées par l’État himself, particulièrement du temps où Tebboune était à l’Habitat. Qui a octroyé des permis de construire en contradiction avec la réglementation en vigueur à des promoteurs véreux, dont Kamal « le boucher »? Toutes ces affreuses balafres dont souffrent toutes les villes d’Algérie ont été causées avec le consentement de l’administration, zâama, censée veiller sur le respect des règlements d’urbanisme. Alors!

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