22 novembre 2024
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Coup d’État au Niger : la Cédéao convoque un nouveau sommet

Les armées du Mali et du Burkina soutiennent les putschistes de Niamey.
Les armées du Mali et du Burkina soutiennent les putschistes de Niamey.

Quelques heures après l’expiration de l’ultimatum lancé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) aux putschistes nigériens, l’organisation a convoqué un deuxième sommet des chefs d’État sur la situation au Niger pour le 10 août.

Ce 7 août 2023, une délégation conjointe du Burkina Faso et du Mali est arrivée à Niamey pour « témoigner de la solidarité des deux pays au peuple frère du Niger ». Le colonel malien Abdoulaye Maïga a conduit la visite.

La Cédéao a convoqué en urgence un nouveau sommet des chefs d’État et de gouvernement, jeudi 10 août prochain à Abuja, sur la situation au Niger. Il interviendra quelques jours après la fin de l’ultimatum adressé aux putschistes pour rendre le pouvoir et réinstaller Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier.

Ce sera le deuxième sommet des chefs d’État convoqué en moins de quinze jours, après celui du 30 juillet. Selon les sources de RFI, les pays membres ont été informés par un message de la commission de la Cédéao.

Il s’agit d’un sommet en présence, prévu à Abuja, chez le Nigérian Bola Tinubu, président en exercice de l’institution. Le communiqué de la Cédéao indique simplement que les dirigeants se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger. Cela laisse donc encore un peu de temps pour continuer à explorer les différentes options diplomatiques avant de revenir sur la possibilité d’une intervention militaire, dont la planification a été bouclée par les chefs d’état-majors de la région la semaine dernière, indique l’ envoyée spéciale de RFI à Abuja.

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Les choses ne se déroulent pas comme souhaité par l’organisation, avec l’échec des tentatives de médiation. De bonnes sources, on apprend que les putschistes présentent le retour du président Mohamed Bazoum comme un point de blocage.

Le 5 août, le Sénat nigérian s’est en outre dit peu favorable à l’intervention. À cela, il faut ajouter les critiques et les attaques contre la Cédéao, à coups de communiqués à Niamey. Malgré tout, l’option militaire reste clairement sur la table, même si Bola Tinubu n’a pas obtenu jusque-là le soutien du Sénat de son pays, lequel est pourtant essentiel pour lancer une telle opération.

Certaines personnalités de premier plan avaient pourtant confié que la décision d’intervenir était prise et qu’un autre sommet n’était plus nécessaire. Le plan d’intervention est prêt, mais il n’est pas déployé. Et le commandement de la force attend toujours l’ordre de la Cédéao.

Dans une déclaration à RFI, Antony Blinken affirme que les États-Unis «soutiennent les efforts de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger»

La délégation burkinabè et malienne réitère son soutien à la junte nigérienne

L’armée malienne a annoncé, ce lundi 7 août, l’envoi d’une délégation conjointe Mali-Burkina Faso en « solidarité » avec « le peuple frère du Niger ». La délégation est conduite par le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État, de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de Bamako.

À l’issue de cette visite, le colonel Maïga a pris la parole. Devant le bâtiment de la présidence, à Niamey, et entouré de membres de la délégation qui l’accompagnait et de membres du CNSP, dont son numéro, le général Abdourahamane Tiani, il a salué une rencontre chaleureuse.

Ce rendez-vous a été l’occasion de réitérer de vive voix le refus d’appliquer les sanctions de la Cédéao, qualifiées « d’illégales et d’illégitimes ». Une certitude a été rappelée par l’homme d’État malien : le président burkinabè, Ibrahim Traoré, et son homologue malien, Assimi Goïta, n’accepteront pas d’intervention militaire. Et en cas d’agression de la Cédéao contre le Niger, Ouagadougou et Bamako participeront activement à des opérations de « légitime défense », a certifié Abdoulaye Maïga.

Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, condamne les sanctions de la Cédéao contre le Niger

Le colonel parle d’une décision mûrement réfléchie. Car depuis dix ans, rappelle-t-il, les pays de la région ont subi les conséquences de « l’aventure hasardeuse de l’Otan en Libye »,  en référence à l’intervention militaire occidentale qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Du côté de Niamey, dimanche peu avant l’expiration du délai de l’ultimatum de la Cédéao, les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont annoncé la fermeture de l’espace aérien du Niger. Une décision prise face « à la menace d’intervention qui se précise », peut-on lire dans le communiqué.

Le CNSP, dirigé par le général Tiani, met en garde la Cédéao contre toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger. Qualifiant de « désastreuses » pour la sécurité de la sous-région les conséquences d’une éventuelle « aventure militaire », le CNSP déclare que toute tentative de violation de l’espace aérien du Niger entraînera « une riposte énergique et instantanée ».

Quant à la potentielle intervention de la Cédéao, le CNSP évoque un pré-déploiement dans deux pays d’Afrique centrale sans préciser lesquels, indiquant que tout État impliqué dans la préparation d’opération contre les militaires serait considéré comme cobelligérant.

Avec RFI

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