22 novembre 2024
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Macron dit vouloir se réconcilier avec les pays du Maghreb

Emmanuel Macron

Dans son discours devant les ambassadeurs, le président français a annoncé souhaiter repenser nos partenariats au Maghreb et en Méditerranée et, d’ici la fin de l’année, lancer une initiative de relance à l’échelle de la région sur l’environnement, le climat et l’énergie.

Le président français veut revoir sa diplomatie avec l’Afrique, particulièrement le Maghreb dans une conjoncture particulière, caractérisée par un sentiment de haine envers la France en Afrique et dans laquelle la France a été lâchée par l’Algérie au Sahel. L’Algérie soutient une autre initiative que l’option militaire que prônent la Cédéao et la France pour déloger les putschistes.

La situation en Afrique et plus particulièrement au Niger 

Droit dans ses chaussures, le président français Emmanuel Macron a réfuté ce lundi 28 tout « paternalisme » mais aussi toute « faiblesse » de la France en Afrique, alors que le Sahel fait face à une « épidémie de putschs », dernièrement au Niger. « Ni paternalisme, ni la faiblesse parce que sinon on n’est plus nulle part », a-t-il dit devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée, en appelant aussi les pays du Sahel à avoir une « politique responsable » en la matière.

« La faiblesse que d’aucuns ont montrée à l’égard des putschs précédents a nourri des vocations régionales », a-t-il déploré.

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir, avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, a demandé vendredi soir le départ de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté. Le CNSP a également dénoncé les accords militaires entre Niamey et Paris.

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Des milliers de personnes favorables au coup d’Etat ont manifesté dimanche à proximité de la base militaire française à Niamey, brandissant des pancartes demandant notamment le départ des troupes françaises.

Emmanuel Macron a indiqué lundi que l’ambassadeur de France était toujours en poste à Niamey. Paris, qui ne reconnaît pas le régime militaire, a adopté une position de fermeté. « Les putschistes n’ont pas autorité » pour demander le départ de l’ambassadeur, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères vendredi soir. L’ultimatum lancé par les putschistes est passé. Et le pays retient son souffle sur ce qui sera décidé à Niamey contre la décision de maintien de l’ambassadeur français sur place.

Emmanuel Macron a également salué le travail des diplomates français qui travaillent dans des conditions difficiles, citant la situation au Niger où l’ambassadeur est toujours en poste, bien que les militaires ayant pris le pouvoir aient demandé son départ. « La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des situations dans certains pays particulièrement difficiles, que ce soit au Soudan où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même, et je salue votre collègue et vos collègues qui écoutent depuis leur poste. »

Un « risque d’affaiblissement » de l’Europe et de l’Occident

Lors de son discours, le président français a aussi mis en garde contre un « risque d’affaiblissement » de l’Europe et de l’Occident dans le contexte international actuel. Ce contexte « s’est plutôt durci », « se complique » et « fait courir le risque d’un affaiblissement de l’Occident et plus particulièrement de notre Europe », a-t-il déclaré, citant notamment « l’émergence de nouvelles grandes puissances internationales ».

« Il y a une remise en cause progressive de notre ordre international dans lequel l’Occident avait une place prépondérante et a encore une place prépondérante », a-t-il encore souligné. Cette remise en cause résulte du retour de la guerre, notamment en Europe avec l’offensive russe en Ukraine, et de la montée d’une « politique de ressentiment » de l’Asie à l’Afrique, qui se nourrit de « l’anticolonialisme, réinventé ou fantasmé » et d’un « anti-occidentalisme instrumentalisé », a-t-il affirmé.

Le chef de l’État a aussi insisté sur la nécessité d’ « éviter une partition du monde » autour de la guerre en Ukraine, alors que les États du Sud se refusent à condamner la Russie. Il faut « éviter que s’installe un narratif qui consisterait à dire « c’est votre guerre en tant qu’Européens, elle ne nous concerne pas ». »

La question sécuritaire au Moyen-Orient 

Enfin le président de la République en a également profité pour annoncer la prochaine conférence de Bagdad sur la sécurité au Moyen-Orient qui aura lieu « fin novembre ».

Il appelle les États de la région à exiger de la Syrie une « coopération accrue » dans la lutte contre le terrorisme s’ils veulent la réintégrer dans des instances régionales. Cette réinsertion de Damas doit « supposer une coopération accrue dans la lutte contre les groupes terroristes » et la possibilité pour les réfugiés syriens de revenir dans leur pays avec un certain nombre de « garanties », a-t-il souligné.

Avec AFP

 

8 Commentaires

  1. les mauvaises habitudes ont la vie dure .
    l’appellation Maghreb est une appellation péjorative inventée par les tenants du colonialisme arabe en Afrique du Nord et n’a rien avoir avec la réalité.

  2. Normal que le Président Macron défende, bec et ongles, ce qu’il tient pour des intérêts supérieurs de sont pays. Mais ne le fait-il pas de la pire manière qui soit : l’arrogance, la menace, le mensonge et le mépris? Clouer au pilori les « africanistes » ou feindre n’avoir affaire qu’à la junte militaire, à ses yeux sans foi ni loi, c’est ignorer, délibérément, le refus et la colère populaires, ainsi que les voix de la société civile et des dirigeants politiques nigériens les plus en vue, qui, tous, l’acclament ou la soutiennent, peu ou prou, relève de la politique de l’autruche. Le Président Bazoum a été élu, soit. Mais dans quelle manière? A entendre l’opinion nigérienne, pas dans sous des conditions d’équité et transparence. Le Président Macron fait l’éloge du Président Bazoum, en énumérant ses vertus politiques et morales, affirmant que nul autre que lui n’aurait mieux servi les intérêts de son pays. Peut-être. Mais, qui est-t-il pour en être le juge? Qui l’autorise à se substituer au peuple du Niger, seul qualifié en la matière? Que dire de son obstination à maintenir le représentant de la France au Niger, contre la volonté, non pas de la seule junte, mais, à l’évidence, de la majorité de la population de Niamey aussi. N’est-ce pas là rechercher le casus belli qui, justifierait l’intervention militaire, déjà programmée? J’espère me tromper.

    • Je crains qu’il n’y ait pas de meilleure manière. Une page de l’histoire des peuples est en train de tourner sous la houlette de la Chine et de la Russie et de l’obsolescence des régimes africains qui n’ont pas su s’adapter faute de passer le relais. Et la France n’est pas maître de son propre jeu. Elle est prise dans l’engrenage qui s’est enclenché par la force des choses. Elle ne fait que s’accrocher pour ne pas être emportée avec l’eau du bain. Elle n’est plus dans le jeu ,tout simplement et elle s’accroche comme elle peut.

      Par la force des choses parce que les  »structures » politiques ne sont plus adaptés à la nouvelle donne. Il me semble que les réponses africaines ne valent pas mieux , même s’il n »y a pas d’autres car les sociétés africaines ne peuvent générer d’autres.

      Les Putschs constituent un passage obligé vers la transition.Le seul passage disponible assjurément. Une transition vers où? C’est là qu’il faut revenir vers ce que les sociétés africaines ont à donner. Je ne voudrais ni être sentencieux ni les condamner irrémédiablement, mais,dans l’immédiat, je ne suis pas optimiste du tout.

      • Pas de meilleure manière? Surement pas. Il y a, au moins celle qui consiste à ne pas surestimer la menace ou au recours à l’usage de la force, moyen souvent le moins approprié, pour tenter sauver ce qui peut l’être encore, des intérêts légitimes. Surtout lorsqu’on a perdu la main dans la région, comme vous le dites si bien, face à d’autres acteurs mieux avisés, plus crédibles et mieux outillés.
        Que les africains eux-mêmes ne soient pas prêts à prendre correctement en main leurs propres affaires, j’en conviens. Mais je vois mal en quoi cette insuffisance justifierait leur maintien sous la tutelle de qui que ce soit.

        • Je n’aborde pas ce problème sous l’angle de la légitimité ou du droit , je laisse ça à  »L’enseignant ». Je crois que ce serait fausser l’analyse, ou ne-vois-je pas où se trouvent exactement la légitimité et le droit dans cette affaire ? Il n’y a àmes yeux, rien à justifier. J’éluderais même la posture de Fafa, bien qu’elle n’en soit pas étrangère.

          Je crois que le problème des africains est un problème endogène , d’abord endogène et les solutions aussi.

          Les sociétés archaïques et incapables de modifier leur sort font preuve d’une grande imagination , d’où les religions qui leur permettent de réaliser leurs désirs comme dans les rêves.

          Les sociétés occidentales ont mis des siècles malgré un capitalisme sauvage et effréné pour changer leur sort et pas toujours en bien car les inégalités sont toujours accablantes.

          L’idée qu’il n’y ait qu’un problème de régimes politiques n’est qu’un cache misère. Les sociétés africaines ne savent produire que ça. Et cela ne nous a pas épargné. Il est vain de focaliser sur les régimes politiques même si on peut aussi passer par là pour changer la société. C’est une dictaure militaire qui a propulsé la Corée du Sud vers la modernité. La démocratie n’est venue qu’après.

          C’est pour cette raison que je pense , à tort peut-être , que la démocratie n’est ni synonyme de progrès ni de développement, en tous les cas pas mécaniquement. Tout dépend de l’usage qu’on en fait et cela est valable aussi pour la dictature.

          Or, notre société est figée et reste cramponnée à ses  »archaïsmes ». Au lieu de transformer notre culture et notre société c’est eux qu’on invoque pour le changement. C’est là que réside notre handicap, et tant que nous n’en aurions pas pris conscience il n’y aura pas de changement.

          On m’a rapporté cette anecdote avec Kateb Yacine.

          Au temps béni de la révolution agraire , Kateb en campagne, hèle un vieux paysan qui creusait un puits dans un sol sec et arride dix huit mètre plus bas.

          -Wech ya chikh lguit lmaa ?
          Woullah walou ya Wlidi.
          U kifech ?
          Lhemdoullilah, dit le vieux.
          Putain ! dit Kateb, quand est-ce qu’il va arrêter de dire lhemdoullilah et allieler cfreuser ailleurs ?

          • Que certains problèmes africains sont strictement endogènes, je vous le concède volontier. Mais ni le sort de l’Afrique, ni celui de quelque autre région du Monde, tel qu’il est aujourd’hui, ni la solution à leurs problèmes, n’échappent aux contraintes internationales de toutes nature. C’est celà même qui donne sens à la diplomatie, dont l’objet drait être d’harmoniser, au mieux, les rapports d’intérêts entre les Nations. Encore aurait-il fallut que celles-ci bénéficient de la même considération. Ce qui, au delà des déclarations convenues, n’est pas, hélas, souvent le cas pour l’Afrique. Souvenez- vous. Ânonnant le pensum de son conseiller et porte-plume, Henri Guaino, devant un parterre de professeurs et d’étudiants de l’Université de Dakar, l’inénarrable Nicolas Sarkozy soutenait, sans ciller, la thèse éculée de l’Afrique qui ne serait pas rentrée dans l’histoire. Croyant justifier le colonialisme, et son corollaire, le néocolonialisme. Tout comme d’autres sont permis, récemment encore, de justifier l’agression coloniale de l’Algérie, au motif fallacieux qu’elle était res nullius, offerte à tout venant.

  3. Normal que le Président Macron défende, bec et ongles, ce qu’il tient pour des intérêts supérieurs de sont pays. Mais ne le fait-il pas de la pire manière qui soit : l’arrogance, la menace, le mensonge et le mépris? Clouer au pilori les « africanistes » ou feindre n’avoir affaire qu’à la junte militaire, à ses yeux sans foi ni loi, c’est ignorer, délibérément, le refus et la colère populaires, ainsi que les voix de la société civile et des dirigeants politiques nigériens les plus en vue, qui, tous, l’acclament ou la soutiennent, peu ou prou, relève de la politique de l’autruche. Le Président Bazoum a été élu, soit. Mais de quelle manière? A entendre l’opinion nigérienne, pas sous les meilleures conditions d’équité et de transparence. Le Président Macron fait l’éloge du Président Bazoum, en énumérant ses vertus politiques et morales, affirmant que nul autre que lui n’aurait mieux servi les intérêts de son pays. Peut-être. Mais, qui est-t-il pour en être le juge? Qui l’autorise à se substituer au peuple du Niger, seul qualifié en la matière? Que dire de son obstination à maintenir le représentant de la France au Niger, contre la volonté, non pas de la seule junte, mais, à l’évidence, de la majorité de la population de Niamey aussi. N’est-ce pas là rechercher le casus belli qui, justifierait l’intervention militaire, déjà programmée? J’espère me tromper.

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