L’horreur de chaque côté de la frontière. Les derniers bilans sont vertigineux : 1 200 Israéliens tués depuis samedi dernier 7 octobre, selon l’armée israélienne, et 2 700 blessés, un bilan qui ne cesse d’augmenter. Côté palestinien, l’on dénombre déjà 974 morts et 5000 blessés, dont 30 morts dans la nuit de mardi à mercredi d’après le Hamas.
Gaza est soumise à un pilonnage impitoyable de la part de l’artillerie israélienne dans l’espoir d’affaiblir les combattants du Hamas. Cependant, ce sont les civils qui payent le plus gros tribut pour le moment. Des civils qui tentent de fuir vers l’Egypte à travers le seul point de passage possible, ou se réfugient dans les rares lieux tenus par les Nations unies.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères accuse #Israël d’avoir largué des bombes au phosphore blanc (un produit chimique incendiaire) dans une zone civile de #Gaza, ce qui pourrait constituer un crime de guerre, selon Euronews.
L’élément nouveau de cette nuit de combat dans la région est l’ouverture d’un nouveau front, rapporte le correspondant de RFI à Jérusalem. Après les incidents ce mardi 10 octobre à la frontière israélo-libanaise, notamment des salves de roquettes et une riposte israélienne, c’est cette fois depuis la Syrie que des obus de mortier ont été tirés. Israël a ensuite riposté.
Un rare témoignage depuis l'intérieur de la Bande de Gaza… https://t.co/mWFkuKPXMX
— Antoine Mariotti (@antoinemariotti) October 11, 2023
Dans le sud, les bombardements intenses de l’aviation et de la marine israélienne sur la bande de Gaza ont notamment visé le quartier de Al Furqan dans le nord de l’enclave palestinienne. On indique également que la maison de la famille de Mohamed Deif, le chef des opérations militaires du Hamas a été ciblée. L’armée israélienne indique avoir touchée 80 cibles du Hamas au cours de la nuit. L’information n’est pas cependant recoupée par une source indépendante.
Selon le mouvement islamiste palestinien, les frappes israéliennes nocturnes dans la nuit de mardi à mercredi sur Gaza ont causé la mort d’au moins 30 personnes dont des journalistes et il y aurait des centaines de blessés. Les frappes ont touché des dizaines de bâtiments d’habitation, des usines, des mosquées, et des magasins, a déclaré à l’AFP Salama Marouf, chef du bureau des médias du mouvement islamiste palestinien.
Des avions de combat israéliens ont bombardé ce mercredi une université islamique de la bande de Gaza liée au mouvement palestinien Hamas, ont indiqué un responsable du campus et un correspondant de l’AFP. D’après le dernier bilan de l’ONU, plus de 260 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile de la bande de Gaza, pilonnée par les raids israéliens.
Massacre dans un kibboutz
L’armée israélienne fait quant à elle état de plusieurs incidents en Israël même. Au moins quatre Palestiniens armés, dont un nageur de combat, ont été tués dans la périphérie de la bande de Gaza. Un clash également à Jérusalem-est : la police a tué deux habitants du quartier Al Silwan.
Le massacre de Kfar Aza, près de Sdérot, est en Une des médias et choque l’opinion publique, souligne l’envoyée spéciale de Rfi, Murielle Paradon. Ce kibboutz israélien, près de la bande de Gaza, a été pris d’assaut par un commando du Hamas puis libéré. L’armée y a emmené quelques journalistes mardi, ils ont pu voir des cadavres d’habitants mais aussi d’assaillants. Il y a une centaine de morts, selon les soldats israéliens qui se disent eux-mêmes très choqués par ce qu’ils ont découvert, notamment de très jeunes enfants assassinés. Certains habitants auraient aussi péri brûlés dans leur maison.
Le ministre de la Défense, Yoav Galant, s’est rendu dans un kibboutz voisin, à Beeri, où il y a eu aussi un massacre, et il a tenu des propos sans équivoque : « Toute personne qui décapite des citoyens, tue des femmes et des survivants de l’Holocauste sera éliminé. Nous emploierons tous les moyens, il n’y aura pas de compromis. »
L’opération terrestre se prépare
L’inquiétude, ce mercredi matin, c’est aussi le sort des otages. Il pourrait y avoir jusqu’à 150 personnes, dont des étrangers, pris en otage par les commandos du Hamas et ramenés à Gaza. Les témoignages de familles dévastées par la douleur se succèdent dans les médias pour réclamer leur libération.
Il y a cette équation terrible à résoudre pour les autorités israéliennes : que faire de ces otages ? Faut-il entamer des négociations en libérant en échange des milliers de prisonniers palestiniens détenus par Israël ? Ou lancer une opération d’envergure sur Gaza, quitte à perdre ces otages ? Il y a des mouvements de troupes à la frontière. En tout cas, l’armée israélienne dit vouloir frapper très fort.
« Bombes au phosphore » sur Gaza
Rami Abdo, fondateur et directeur de l’Observatoire européen des droits de l’homme, a posté sur la plateforme « X » une vidéo montrant, selon lui, l’utilisation du phosphore blanc, rapporte Anadolu, l’agence de presse turque.
« Les forces militaires israéliennes utilisent du phosphore blanc toxique dans les zones densément peuplées au nord-ouest de la ville de Gaza », a-t-il écrit.
Dans des rapports précédents, Human Rights Watch a déclaré qu’Israël avait utilisé du phosphore blanc dans plusieurs guerres, notamment dans la bande de Gaza.
Selon l’organisation, « le phosphore blanc est une substance chimique disséminée par les obus d’artillerie, les bombes, les missiles et les obus de mortier, et est principalement utilisée pour camoufler les opérations militaires au sol ».
Elle a ajouté « que son utilisation dans des zones ouvertes est autorisée par le droit international, mais le phosphore blanc explosé dans l’air au-dessus de zones peuplées est illégal car il expose les civils à des dangers. ».
La guerre se fait sur le terrain, sauvage et sans état d’âme, et par les images diffusées par les deux ennemis. C’est à qui attirera la sympathie de l’opinion mondiale, parce qu’aussi cette guerre est relayée quasi-instantanément. Parfois sans filtre.
Synthèse LM./Rfi
🇵🇸🇮🇱 FLASH – Le ministère palestinien des Affaires étrangères accuse #Israël d’avoir largué des bombes au phosphore blanc (un produit chimique incendiaire) dans une zone civile de #Gaza, ce qui pourrait constituer un crime de guerre. (Euronews) pic.twitter.com/BGSSTCX1Yz
— Mediavenir (@Mediavenir) October 10, 2023
Les images de Gaza diffusées par certains médias sont terrifiantes.
🇵🇸🇮🇱 Voici des images aériennes de #Gaza ces dernières heures.
— Cerfia (@CerfiaFR) October 10, 2023
Et qu’est-ce qu’elle a,a dire, la revue jeichette? C’est les endroits sacre’s de leur uma qui est entrain de se faire faire, non?
Comment caser chacun des deux belligérants de cette tragédie dans des classifications parfaitement établies, à savoir, les gentils, les méchants ; les agresseurs, les agressés ? Il faut choisir : Pile ou face. A croire que, avoir une position, quelle qu’elle soit, pouvait nous détourner d’une analyse objective sur ses raisons.
Bon sang ! Condamner sans ambiguïté les horreurs commises par le Hamas -rien ne peut justifier ces tueries de civils-, ne signifie nullement : fermer les yeux sur les exactions perpétrées par l’armée israélienne qui encercle, malmène et tue des civiles depuis des années. Condamner le Hamas tout en condamnant l’État d’Israël, c’est possible. C’est même nécessaire. Les attaques de l’organisation islamiste du Hamas qui ont engendré la mort d’innocents, tel un boomerang, se sont aussitôt déversées sur les civils palestiniens. Peut-on, pour autant, nier le fait que celles-ci ne peuvent être dissociées d’un contexte ? Celui du long processus d’annexion des territoires palestiniens par l’État hébreux, de répression et de l’état de siège total de la bande de Gaza, où s’entassent près de deux millions de personnes dans un dénuement des plus avilissants.
Condamner clairement les atrocités qui ont été perpétrées par cette organisation terroriste, oui. Mais, il faut prendre un peu de hauteur de manière à appréhender l’origine de cette sauvagerie.