Alors que l’armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza contre les forces du Hamas, le secteur occidental de la frontière libano-israélienne s’est subitement embrasé vendredi 13 octobre, dans la zone d’opération de la force des Nations unies déployée au Liban. Lors d’un bombardement dans le sud du Liban, cible d’obus israéliens, un journaliste libanais d’images de l’Agence Reuters a été tué et au moins cinq autres de ses confrères ont été blessés.
Des sources de sécurité libanaises ont affirmé que de violents affrontements ont éclaté après une « tentative d’infiltration » en Israël de combattants non-identifiés, à partir du Liban. Cela dans une région qui a connu plusieurs incidents ces derniers jours.
Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus par des journalistes et des habitants sur place, puis l’artillerie israélienne a violemment pilonné le secteur. Celui-ci était survolé par des hélicoptères et des drones, rapporte le correspondant de Rfi à Beyrouth.
Un poste d’observation inoccupé de l’armée libanaise a été touché de plein fouet par une roquette, puis des dizaines d’obus se sont abattus autour de cinq localités du Sud-Liban.
Un journaliste de Reuters tué et quatre autres blessés
Parmi celles-ci, des roquettes sont tombées dans le village frontalier d’Alma el-Chaab, sur un secteur où se trouvait un groupe de journalistes d’au moins trois médias différents, selon une journaliste de l’AFP sur place.
En pleine couverture des événements, un journaliste de l’agence Reuters a été tué, a déclaré vendredi l’agence britannique dans un communiqué. « Nous sommes profondément attristés d’apprendre que notre vidéaste Issam Abdallah a été tué, dit le communiqué. Issam faisait partie d’une équipe de Reuters dans le sud du Liban qui fournissait un signal vidéo live », précise le communiqué en ajoutant que Reuters cherche à obtenir d’urgence de plus amples informations auprès des autorités de la région.
Plusieurs autres journalistes qui faisaient partie de la même équipe ont été blessés, notamment deux de l’AFP, ainsi que deux autres travaillant pour al-Jazira, selon la chaîne qatarie.
Embrasement soudain, alors que les opérations étaient jusqu’ici limitées
La région frontalière est le théâtre d’affrontements réguliers depuis près d’une semaine, mais les opérations étaient pour le moment restées limitées, de même que les bombardements israéliens sur les abords des villages frontaliers dans le sud du Liban.
Le Hezbollah a annoncé en début de soirée avoir attaqué quatre « positions israéliennes » en « représailles » aux bombardements contre des régions libanaises. Ces développements interviennent quelques heures après une déclaration du secrétaire général adjoint du Hezbollah, allié direct du Hamas palestinien, lors d’un rassemblement populaire en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Cheikh Naïm Qassem a déclaré que le Hezbollah est « entièrement préparé à intervenir contre Israël en temps voulu ».
Il a ajouté que « les contacts en coulisses menés avec le parti, directement et indirectement, par les grandes puissances, les pays arabes et les envoyés de l’ONU », lui demandant de ne pas intervenir dans la bataille, n’affecteront pas sa décision.
Rfi