22 novembre 2024
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Le « Hassan Terro » du clavier

Le Matin d’Algérie est censuré en Algérie depuis 2020 et cela me fait souvent poser cette question avec étonnement, pourquoi ont-ils peur de nous ?

Il n’y a aucune prétention à parler de moi-même à la première personne car je ne peux invoquer les sentiments des nombreux contributeurs et du rédacteur en chef. Ils ont certainement une explication qui m’échappe.

Je m’en vais vous raconter la journée d’un grand révolutionnaire que le puissant gouvernement militaire craint puisqu’il le censure. Une histoire quotidienne que j’ai déjà racontée dans un réseau social.

68 ans, en retraite depuis le premier septembre. Je me lève tôt, écoute les informations avec mon café au lait et mes pantoufles puis embrasse mon Algéroise qui va au travail.

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J’ouvre machinalement l’ordinateur et je me mets à taper des lignes et des lignes. Un petit vieux, il a beaucoup à dire pour combler le silence de la maison. Le clavier le comble par la force des frappes dont on peut se poser la question si c’est par la gaucherie sur un clavier ou la rage qui fait silence à l’intérieur.

J’envoie le résultat de mes pensées au Matin d’Algérie et parfois une version modifiée  qui ne sera pourtant jamais publiée pour le journal de ma ville d’enfance, Oran. Les papiers écrits en même temps pour le Matin d’Algérie, même très modifiés et édulcorés, ne sont pas les bienvenus à la condition qu’ils soient écrits dans un ton et sur des sujets innocents prononcés par un résident en EHPAD.

C’est la seule chose qui me fait oublier mon amour-propre car je ne m’adresse pas au journal mais à ma ville. Le seul moyen pour moi de parler à ma jeunesse, au petit matin lorsque le souvenir est encore frais.

Puis, je prends mes trois médicaments, le nombre dépendant toujours de la sagesse accumulée avec le temps.

Me voilà sorti pour prendre mon petit café noir au bistrot du Kabyle dans mon quartier, c’est comme cela que ses clients l’appellent. C’est ma seconde rencontre de la journée avec mon pays natal. « Un petit café, mon ami ? », j’étais à peine rentré que sa voix se fait entendre en même temps qu’un très grand sourire.

Retour à la maison après quelques courses, plat réchauffé en vitesse, seconde séance d’informations et la sieste du vieux combattant de l’éducation nationale.

Une longue fin d’après-midi en attente de mon Algéroise qui finira par revenir et prononcer ces mots si attendus de la journée, ceux qui me comblent depuis 38 ans, « avec toi je ne peux jamais compter trouver le dîner prêt après une dure journée ! ».

Qu’on ne se méprenne pas, je suis l’homme le plus heureux du monde en découvrant ce qu’est cette phrase mystérieuse derrière laquelle j’ai couru pendant 48 ans d’un dur travail, « Ne rien faire ». Quelle douce phrase.

Et tout cela justifie ma question du début, pourquoi ont-ils si peur de mon pédigrée de grand terroriste ?

Demain reprendra une journée de révolutionnaire, celle du dangereux Hassan Terro, en exil et censuré pour atteinte à la sureté nationale algérienne.

Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant retraité

3 Commentaires

  1. Quelle ingratitude ! Si ce n’est pas une façon de dire qu’il n’y a que le Matin-Dized qui publie ses épanchement de vielle carne sur son passé je ne vois pas comment le comprendre.

    Iben moua je ne pourrais pas en dire autant de Sidna le Modéro el3adhim cheyllellah bourhanouhou car j’ai quasiment open bar pour la publication de mes commentaires dans la fosse qui nous est réservée.

    Mon chat Hmimiche me dit en reposant son smartphone après avoir lu la l’artikle de lansigna : après un long soupir d’énervement : » iiiiiii ! Ihesrah takhir zamane ta3 bekri , on savait se morfondre avec la dignité des éléphants sur le chemin du cimetière ». Puis il se remit à astiquer ma mikhrayeuse en sifflotant l’air de  »les funérailles d’antan  ». De Brassens.

    Je tire sur les corbillards ih !

    La vieillesse quel naufrage ! disait Digoule.

    Iben Moua j’ai accumulé suffisamment d’aigreur pour m’autoriser à être carrément cruel envers les vielles carnes qui se font des hyménoplasties sur le visage pour s’innocenter,

    L’autre, nous fend le cœur à coups de métonymie et Alzheimer qui lui fourgue des bribes de souvenirs frelatés comme compagnon pour l’aider se rabibocher avec son passé . C’est qu’il nous fait son Proust à la recherche d’un temps que ceux de vinta n’ont pas pu connaître, Nom d’un chien !

    Nom d’un chien qui a perdu sa morve et ses crocs pour mordre désormais. Alors il régurgite des souvenirs pour les ruminer .

  2. Salut a toi retraite’ ! Si Oran el Bahdja te manque vraiment, pourquoi ne pas ecrire un livre en son homnage, ce que tu as vecu avant de t exiler ?
    Bonne chance !
    PS: tes papiers sont sympatiques.
    Comment as-tu rencontre’ ton algeroise ?

  3. Ils ont peur de tout le monde, des citoyens et de tout les pays du monde. La preuve ils viennent juste de renvoyer leur ambassadeur en Espagne. Celui du Maroc est en chomage pour le moment. Celui de France n’a pas mis beaucoup de temps car ils savent ce que la France detient sur eux et leur progeniture. Dans quel pays on rappelle ses ambassadeurs pour un oui et piyr in non ? Dans quel pays on jette des innocents en prison pour un rien ? Dans quel pays les mensonges augmentent en exponential ? Dans quel pays le nombre de promesses depasse les paroles ? Dans quel pays on depasse le coq dans le « ZOUKH » et l’arrogance ? La nouvelle algerie pardi.

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